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Keane - Crystal Ball

Un début de journée comme les autres, je me suis levé au chant du coq (enfin ça serait le cas si je ne vivrais pas en ville), je me suis cogné la petite orteil sur le coin d'un meuble. J'ai vociféré contre ma maladresse et dis des gros mots pour ensuite m'enfermer dans la salle de bain pour prendre une bonne douche froide pour me bien me réveiller. Une mâtiné tout à fait ordinaire dans ma vie très ordinaire. C'est comme ça que ça se passe souvent pour ne pas dire tout le temps. Je me prépare du café que je verse dans mon thermos, car le café au boulot n'est tout simplement pas buvable. Je devrais en toucher quelques mots à nos supérieurs pour nous acheter du vrai café pour une fois et non pas la marque sans nom du magasin. Je fais un rapide tour de l'appartement pour voir si tout est en ordre avant de le quitter jusqu'à tard ce soir. Je compte faire des heures supplémentaires pour rattraper mon retard d'hier. Heureusement pour moi je n'ai pas trop la gueule de bois, c'est vrai que je n'ai pas pu beaucoup non plus, mais plutôt ma compagne de fortune qui a vider verre après verre. Je me glisse à l'intérieur de ma petit Mini Cooper et je tourne la clé dans le contact pour faire ronronner son moteur. Douce musique à mon oreille.

Étrangement, je me suis retrouvé coincé dans un bouchon de circulation monstre. Pourtant à cette heure il n'a jamais de bouchon de circulation. Il doit avoir un accident plus loin. Je soupire et me penche pour récupérer mon GPS que je mets aussitôt en marche avec les nouvelles données. Il a bien une chose que je déteste c'est bien d'arriver en retard au boulot! La voix très peu féminine et artificielle de mon GPS se fait entendre dans la voiture.

Recalcule en cours

Je pianote doucement sur mon volant tandis que je réussis a m'extirper de la vois rapide et ainsi du trafic. Ce qui mêle mon GPS dans son recalcule justement.

Dans 500 mètre tourner à gauche

On écoute la petite voix et on fait exactement ce qu'elle nous dit. Des fois je regrette de ne pas avoir le sens de l'orientation de mes ancêtres.

Dans 200 mètre vous êtes arrivé à destination

Super! Je ne suis pas en retard au boulot, je me trouve une place de stationnement pour ma petite voiture et je cours presque jusqu'à l'entrée principale. Nous sommes à quelques minutes de l'ouverture et je n'ai pas eu le temps de faire le tour des rayons pour voir si tout est en ordre. Je devrais me relativiser en me disant que très peu de gens aiment les livres de nos jours. Il est loin le temps quand les bibliothèque était remplis de gens. Je referme la porte derrière moi avant de me diriger vers mon bureau pour y déposer mes trucs avant de me faire mon tour de reconnaissance hebdomadaire. Je peux ouvrir et commencer à rentrer mes données dans l'ordinateur et placé la horde de nouveaux livres dans les rayons. Sans grande surprise il n'a personne qui fait la queue à la porte contrairement au Second Cup de l'autre côté quel ironie....

Je vais devoir bosser un peu au bureau d'accueil et attendre l'arriver d'Evelyn pour m'enfermer dans mon bureau. De toute façon je peux avoir accès à mes informations grâce aux réseaux interne. Mes doigts courent sur le clavier quand la porte de la bibliothèque s'ouvre par habitude je lève les yeux pour voir qui sait. Oh! La petite régulière enfin depuis un moment elle vient régulièrement ici et elle peut y rester des heures. Par habitudes on se sourit et on se salue de la tête. Je ne lui ai jamais adresser la parole, je suis trop timide pour ça et au risque de prendre un vent....je préfère de ne pas prendre le risque ma confiance en moi est plutôt fragile. Elle s'installe a son endroit habituelle avant de disparaître dans les rayons à la recherche de ses livres qu'elle affectionne tant! Je vais devoir bientôt me perdre dans les rayons à mon tour, car j'ai presque finis de coder la pile à côté de moi. Je me lève avant de prendre le charriot pour me diriger vers le rayon littérature française. Pour mon malheur, la demoiselle s'y trouve justement. Arf! Concentre-toi Sam, focus sur tes livres! Je monte sur le petit escabeau et prends le premier livre sur la pile: Madame Bovary de Flaubert. Tiens une réédition encore?! Je crois que je dois l'avoir en trois copies chez moi! Le prochain livre c'est Le Neveu de Rameau de Diderot, tiens je ne l'ai pas lu celui-là. Je vais devoir le réserver.

Grâce à mes livres je peut me concentrer et j'en oublie presque la demoiselle. Je sursaute par contre quand je remarque qu'elle c'est rapprocher de moi. Une main posée sur mon cœur je tente de calmer mon rythme cardiaque.

- ......Excuse-moi......je perds la notion de la réalité avec les livres.....tu as besoin d'aide pour trouver un bouquin?

C'est mon boulot après tout, je dois le faire bien au risque de me faire dire non. Mes chances sont de 50% après tout.

Allongée sur le sol elle regarde le plafond. Elle cherche un mot. C’est énervant, quand on se souvient du sens mais qu’il ne veut pas arriver. Arf. Alors elle continue de regarder le plafond. En un sens, elle espère le trouver ce fichu mot ! Mais elle sait qu’il faut se distraire pour le trouver. Comme quand on cherche un objet, si on le cherche longtemps et que l’ont ne le trouve toujours pas il est préférable de s’arrêter. Une fois l’esprit tourné vers une autre activité l’objet réapparaitra à votre vue. Une fois elle avait perdue un crayon qu’elle aimait beaucoup, elle a enlevé tout ce qui recouvrait son bureau – un sacré boulot – mais toujours rien. Puis elle a renoncé pour trouver l’objet qui écrit un quart d’heure plus tard, simplement tomber au sol. Elle fulmina, insulta l’air. Voilà c’est comme ça. Alors en attendant l’arriver de son mot elle réfléchit à une histoire, l’histoire des petits moutons, une blague dont elle n’avait toujours pas compris le sens… une… deux… quatre minutes. Bam ! Elle la comprit elle se met alors à rire. Son rire joyeux et libre enlace toute la pièce avant de s’évaporer. C’est étrange de rire tout seul, mais c’est toujours mieux qu’être seule et ne pas rire ! « PAROXISME ! » voilà ! elle la trouvait son mot. Un large sourire vient apparaître sur son visage. Et bien, c’est un bon début de journée : une blague élucidée et un mot retrouvé.

[…]

Elle regardait devant elle, rien de très intéressant : des gens qui passent. Néamoins elle ne peut s’empêcher d’être contente, enfin contente est un bien grand mot disons plutôt qu’elle est satisfaite. Satisfaite de ne pas avoir pris les transports et privilégiez la marche à pied. Cela lui aurait pris bien plus de temps en bus dans ce bazarre infernal qu’était la route ce matin là.

Alors c’est plutôt joyeusement qu’elle arriva à la bibliothèque. Un lieu qui était devenu l’un de ses lieux de vie, y passant des heures. Pénétrant de ce lieu de connaissance et de silence. Ah le silence, on en a plus vraiment l’habitude avec la télévision, les téléphones, les voitures, les avions. Et même quand ils sont tous inactifs il subsiste ce bourdonnement incessant.

Heureuse de pouvoir goûter à un peu de tranquillité après avoir du subir les cries des automobilistes. Un sourire s’accrocha à son visage. Elle sourit à toutes les personnes qu’elle vit : c'est-à-dire pas grand monde. La bibliothèque ne devait pas être ouverte depuis très longtemps, tant mieux qu’il n’y aurait pas beaucoup de monde. Et meilleur était le jour puisque ce n’était ni un mercredi après-midi ( jour où les rares ados encore accroché à la bibliothèque viennent papoter tout en, soit disant travailler ) quant au samedi c’est le jour des enfants. La tranquillité serait donc maîtresse.

Elle eut donc un choix large de table préférant celle éclairée directement par un néon au plafond et se trouvant non loin d’une fenêtre. Elle aimait bien regarder dehors quand elle n’arrivait pas à trouver des idées ou bien quand elle en avait marre. Elle déballa ses affaires sur la table dont la paroi fut bientôt quasi invisible : envahit par des feuilles et des livres. C’était devenu une habitude : elle trainer son thermos avec elle. Originalité : c’était pour faire du thé, elle avait bien essayé le café mais cela ne lui plaisait pas pourtant l’odeur lui paraissait exquise.

Quelques secondes de réflexion puis elle se lança dans son travail. Mais cela ne dura pas très longtemps, elle remarqua l’un des membres de la bibliothèque : un des quels elle adresse toujours un petit sourire et un hachement de tête par courtoisie. Attrapant son thermos elle le suivit dans le rayon littérature française. Le laissant finir son rangement il la remarqua, alors elle leva les yeux qu’elle avait laissé trainer sur une œuvre complète. Un sourire gagna son visage et d’une voix douce et mélodieuse elle lui répondit : « bonjour, en fait ce n’est de n’est d’ordre littéraire que j’aurais besoin de votre aide. Savez-vous où je pourrais trouver de l’eau chaude ? dans un café par exemple ? » elle tendit légèrement sa main tenant le thermos sans doute pour qu’il comprenne mieux.

« Bonjour, en fait ce n’est de n’est d’ordre littéraire que j’aurais besoin de votre aide. Savez-vous où je pourrais trouver de l’eau chaude ? dans un café par exemple ? »

Je ne m'attendais pas à ce qu'elle m'adresse la parole, une petite routine c'était installé entre nous alors forcément ça me fait un léger choc qu'elle me parle aussi directement. Je reste silencieux pendant un instant, mon cerveau prends le temps qu'il lui faut pour analyser la demande du petit bout de femme qui se trouve devant moi. Je ne pensais pas que sa voix aurait pu être aussi mélodieuse, même qu'au début je croyais qu'elle était muette! Bon redescends sur terre Sam parce que sinon elle va te prendre pour un demeurer. Ça ne serait pas la première de le penser d'ailleurs. Elle me montre son thermos pour que je réagis enfin.

- Oh! Oui! Bien sûr!

Je descends de mon petit escabeau, je n'ai pas l'intention de me casser la gueule devant elle. Sa serait vraiment la honte! Je lui fais un sourire timide et lui fais signe de me suivre. En règle général, aucune boisson, aucune nourriture est toléré dans une bibliothèque. Nous avons de nombreux livres rares et très dispendieux, mais vu qu'il n'a pas un chat et que je suis en charge de cette endroit je peux très bien faire une entorse à ses règles. D'ailleurs je ne l'a suis pas toujours moi-même. On traverse la bibliothèque dans son entier, la salle de repos est complètement à l'arrière. On va devoir traverser l'entrepôt, mais bon suffit de faire attention ou est-ce que l'on pose les pieds et il ne risque pas d'avoir de problème. D'ailleurs les portes battantes apparaissent dans notre champs de vision quand on contourne la dernière rangé de livre. Il est clairement indiqué en grosse lettre: Employés seulement.

- Fais juste attention à l'endroit ou tu mets tes pieds, nous avons reçu une bonne commande de livres ces derniers jours.

Quand ceci est chose faite je pousse l'une des portes pour y laisser passer la demoiselle. Par la suite je lui indique que c'est par ici en lui indiquant une porte ou il est inscrit dessus: Salle des employés. J'ouvre la porte de la salle qui se trouve dans le pénombre, je cherche l'interrupteur du bout des doigts et quand je le rencontre la pièce est inondé d'une lumière dru. Bon il est maintenant le temps de sortir la bouilloire et faire chauffer de l'eau. Je vais pouvoir aussi me sortir une barre nutritive pour me donner un peu d'énergie. Que faire tandis que l'eau se réchauffe.

- ...tu viens ici pour tes études ou pour le plaisir?

Autant faire la conversation même si je ne suis pas très à l'aise de le faire. Le mot sociabilité je ne connais pas trop. C'est disons depuis quelques années inexistant dans ma vie même si je fais des efforts pour m'intégrer dans notre société moderne.