De la musique, beaucoup de musique, des gens qui parlent fort, trop fort, de l'alcool en quantité industrielle, des choses qui sortent de la bouche mais qu'on aurait préféré ne pas dire, se faire soudainement pleins de nouveaux amis, avoir soudainement pleins de regrets le lendemain, envié les gens qui ne se souviennent de rien et se demander pourquoi nous, on se souvient de quelque chose alors qu'on était aussi saoul -sinon plus- que les autres. Ensuite, avoir le visage étampé sur un bureau à écouter un professeur parler avec les mêmes vêtements que la veille, s'excuser à la pauvre feuille qui se trouve justement coincé entre ce bureau et notre visage, s'excuser encore à cette feuille parce qu'on est entrain de faire un beau rond de bave dessus, n'entendre que des blablablas qui entrent par une oreille et qui sortent par l'autre, être encore un peu saoul de la veille et finalement, être sur le point de développer une dépendance aux tylenols parce que le mal de tête est insupportable. Ça, c'était Shane. Shane, ce matin à huit heure, à un cours infiniment long à l'université. Il ne s'était jamais saouler comme ça, auparavant, il ne s'était jamais rendu aussi loin. Personne n'aurait été en mesure de dire combien il avait bu, ce soir-là, mais ce qui était certain, c'est qu'il avait battu un record. Un sale record. À cinq heure du matin, il était revenu chez lui encore totalement bourré puis s'était écrasé par terre, dans son salon. Au moins, il s'était rendu à son appartement. À peine deux heures plus tard, son réveil avait sonné, puis sonné encore et encore sonné. Jusqu'à ce qu'il se réveille et qu'il voit l'heure. « MERDE ! MERDE MERDE MERDE ! », mot qui avait été suivit de plusieurs F*ck combiné avec le mot Sh*t pour soulagé sa frustration. Ce n'était pas juste un cours qu'il avait dans vingt minutes, mais un examen. Très très important. Il s'était levé, n'avait même pas prit la peine de manger, de se changer et de prendre une douche, puis s'était péniblement rendu à l'université, arrivant dans son cours pile à l'heure. Il s'était assis, tous les yeux rivés sur lui. Il y reconnaissait quelques visages de hier, les personnes qui avaient quitté au début de la soirée. Alors là, Shane savait pourquoi. Il avait reçu sa copie, n'était absolument pas capable de se concentrer sur celle-ci, avait le goût de vomir, puis s'était finalement mit à dessiner des girafes et des éléphants dessus, en prenant même la peine de leur donner des noms. Oui oui. Gringo et Serge. Et finalement, il s'était écrasé sur sa copie et s'était endormi là. Et là, voilà où nous en étions. Shane sentit quelqu'un taper sur son épaule puis se réveilla en sursaut, voyant ensuite sa prof qui pointait du regard la copie du jeune homme en la réclamant. Ça faisait quatre heure qu'il était là, endormi dessus, et l'examen venait tout juste de terminer, tout le monde était partit. Alexis avait eu le temps de retrouver un état un tantinet plus normal puis s'était rendu compte, pile à se moment là, qu'il venait tout juste de foiré son examen le plus important de la session. Il regarda la prof, en essayant de faire des yeux de biches -ce qui n'avait pas du tout fonctionné-, puis lui avait rendu sa copie, ayant soudainement honte de Gringo et Serge. Merde, mais qu'est-ce qui lui avait prit? Le voilà maintenant qu'il était libre pour l'après-midi, même s'il avait sérieusement le goût de s'évader, de penser à autre chose puisqu'il venait de foutre en l'air son plus gros cours à l'université. Il était donc retourné chez lui, piteux, et avait pris une bonne douche pour se remettre les idées aux bonnes places. Il avait ensuite enfilé quelque chose de confortable puis était sortit à l'extérieur pour prendre de l'air, sortant son Iphone en même temps. Il s'était finalement décidé à envoyer un SMS à Sidney, lui demandant si ça la dérangeait s'il venait lui rendre visite. Elle avait accepté et puis là, c'était là que Shane se rendait. Sidney était bien la seule personne qu'il voulait voir les lendemains de veilles, n'étant pas capable de tolérer qui que ce soit d'autre. Sidney, c'était différent. C'était toujours différent, avec elle. Comme s'il était un peu dans un autre monde et que le reste, il s'en foutait. Elle était la seule à l'avoir en quelque sorte 'suivi' depuis qu'il était tout petit. Une vraie de vraie amie, quoi. La seule, aussi. Finalement arrivé chez la jeune femme, il avait sonné puis avait attendu là, assommé contre le mur de brique. La porte s'était ouverte après quelque temps, laissant une jolie femme avec un sourire dans le cadre de porte. Shane s'était donc approché pour l'entourer de ses bras en guise de salutation, comme à leur plus grande habitude. « Comment vas-tu ? » Ouais, le genre de question que tout le monde demande tout le temps. La différence, c'était que lorsque Shane le demandait à Sidney, c'était toujours sincère. Il se souciait toujours réellement de comment elle allait.
Il fait chaud, c'est confortable, moelleux et à quel point fantastique. Je dormais tellement bien que je me demandais si il y a avait quelque chose de plus merveilleux que de dormir un matin sachant très bien que d'autres sont à l'école ou sont au boulot à se dire qu'ils seraient tellement bien dans leur lit en ce moment. Je me roule sur le dos dérangeant Boule qui est couché au-dessus de ma tête et qui laisse échappé un grognement de mécontentement. Pour me faire pardonner, je lui flatte la tête affectueusement, les yeux toujours fermés. La couverture m'arrive sous le menton et c'est bien de cette façon. Un sourire apparaît sur mon visage et je m'étire les bras tout en lâchant un genre de cri mélangé à un bâillement tel un ours se réveillant de sa longue sieste de l'hiver. Mes yeux se décident enfin à s'ouvrir. Il fait noir. Mon portable est sous mes fesses et je m'empresse de le faire sortir de là avant qu'il vibre et c'est une sensation désagréable selon moi. Onze heures et trente-deux minutes. Je mets à rire un peu en me disant que je devais me lever de ce lit tellement moelleux si je voulais débuter ma journée loin d'être chargée. Effectivement, j'avais décidé de manquer mon cours complémentaire de philo pour continuer de dormir. De toute façon, je devais appeler l’hôpital pour mes testes de la veille et ensuite appeler ma mère pour lui dire que mes résultats étaient normaux comme tous les autres d'avant. Je finit par pousser ma couette et je sors du lit avec le sourire et je me dirige vers la toilette. Boule était derrière moi, le pas chancelant mais il voulait son petit déjeuner, il devait se lever lui aussi. Assise sur la toilette, je regarde par la fenêtre puis ensuite mes yeux se dirigent vers la grosse affaire qui me servait de pot pour mes pilules. Encore une autre journée à prendre ça pour vivre. Ça me frustrait de dépendre de quelque chose pour rester envie mais je n'avais pas vraiment le choix. Je me déshabille et entre dans la douche avant de faire partir l'eau froide. Le goût de prendre un bain me prend mais je décline l'offre me disant que ça prendrais trop de temps. Je ne pense à rien, je ne veux rien penser, sinon la seule chose qui va venir en tête c'est la putain de chose qui me pourrit la vie. Je repense à la journée où j'ai appris que j'avais le sida, je repense au visage de ma mère, l'expression du médecin en face de moi, la salle blanche, les infirmières prenant des prises de sang. Je pèse la paume de la douche et l'eau se met à arrêter de couler. Je prends ma serviette et je m'entoure de celle-ci avant de me passer les mains dans mon visage tentant de faire disparaître mes dernière pensées. L'eau coule sur planché mais je m'en fiche pas mal. Je me mets en marche en tassant mon pyjama de côté dans la pile de vêtements sales. Je rentre à nouveau dans ma chambre, il fait sombre, je me dirige donc vers les rideaux et les ouvre d'un seul coup avant de me retourner et de regarder Boule qui me regarde en me faisant les yeux du démon. Je l'embrasse sur la tête avant de laisser tomber ma serviette au sol et prenant mes sous-vêtements et de les enfiler. Un jean passe sous ma main et se retrouve sur ma peau, je l'attache et prend un chandail au hasard. Je me regarde dans le miroir et me rends compte que c'est celui de Shane. Je sourit avant de l'enlever en me disant que c'était le troisième que je retrouvais depuis un mois. Ah pi non. Je le remets avant de prendre ma veste et d'aller déjeuner ou plutôt dîner. Dans la cuisine, je viens à peine d'ouvrir la porte de mon frigidaire que mon chat est assit et me regarde. Je lui fait un clin d'oeil avant de sortir une petite bouteille de lait. Je versa son "repas" dans un bol et de le dépose au sol avant de prendre à mon tour du lait de me faire des céréales. Je m'assis dans mon divan et allume ma télévision avant de commencer à manger. Mon portable sonne. J'arrête tout de suite de manger. Shane. Un large sourire apparaît dans mon visage montrant mes dents. Juste un sms de sa part pour me faire sourire comme une imbécile. Je lui réponds immédiatement lui disant qu'il pouvait ramener ses fesses n'importe quand chez moi. J'arrête pas de sourire. Je finit de manger rapidement et je me rends à la salle de bain. Je prépare mon énorme verre d'eau et j'ouvre la petite boîte. Petite était un bien grand mot. Je soupire en me disant que si Shane apprenait pour cette boîte, ces pilules, pour le sida et pour le fait que je lui cache depuis des années, je ne sais pas comme il réagirait et ça me fou vraiment la trouille. J'ai une boule qui se forme à l'intérieur de moi quand je suis rendue à la troisième. Il faudrait pas qu'il l'apprenne. J'ai finit. Je me frotte la gorge avant de vider le surplus d'eau dans le lavabo. Je cache la boîte. Puis je retourne dans le salon, je me mets en indien et je continue de regarder la télévision en jetant des coups d'oeil à mon portable. Les minutes passent et un mal de tête me prend. Je me frotte les tempes et j'entends sonné. Je bondit et je cours rapidement vers la porte. Je sourit encore et j'ouvre la porte avant de le voir apparaître. Il a une mine horrible. Je sens ses bras au tour de moi et j'entoure sa taille des miens et j'écrase mon nez contre son épaule. Il me demande si ça va. J'hésite. «Ça va bien mais j'ai mal à la tête. Et toi comment ça va ? Juste à voir tes yeux, t'as de l'aire à ne pas péter le feu. » Je me détache de lui et lui sourit avant de le tirer dans l'appartement. Boule vient d'apparaître et se frotte contre les jambes de Shane. Je ne me demande même pas qu'est-ce qu'il a fait pour être de même. Je sourit oubliant d'appeler ma mère volontairement. Je laisse la télévision ouverte avant de courir dans la salle de bain et je reviens avec un immense contenant et un verre d'eau. «Bon c'était quoi cette fois-ci et où parce que j'en reviens pas que tu ne m'ait pas invité ?» J'ai les bras croisés et je le regarde en souriant. Toujours le même et je l'aimais de même. Je regardais ses sourcils en me disant qu'il y en avait un dépeigné. Je regarde la sol en riant puis le regarde à nouveau. «Alors ta soirée de hier?»
Sidney le fit aussitôt entrer à l'intérieur puis Boule apparût de nul part pour venir se frotter contre les jambes de Shane. Il aimait ce chat quasiment autant que le sien. La demoiselle lui demanda s'il allait bien, ayant deviné qu'il avait très fort probablement fêté la veille. « Hum. Non ça va pas si bien. Je partage ton mal de tête et puis j'ai totalement foiré mon examen important ce matin. Mais j'ai pas à me plaindre, j'ai couru après et puis il y a pleins de personnes qui sont dans des situations bien plus pires que la mienne. » Alexis repensait à son examen et à la honte qu'il avait eu lorsque la prof lui avait tapé sur l'épaule pour le réveillé. Et le pire moment, c'était quand il avait vu les beaux dessins qu'il avait fait sur sa copie. Il pouvait bien avoir encore de l'alcool dans le sang! « J'espère seulement que la prof va me donner des points bonus pour les beaux petits dessins que j'ai fait sur ma copie. J'ai fait ça avec tout mon coeur, tu sais. » Il n'y avait aucun mal à espérer, non? Shane prit le chat dans ses bras puis commença à le flatter, comme à son habitude. Sidney s'était éclipsée l'espace de deux secondes puis elle était revenue avec un contenant et un verre d'eau. Pour son mal de tête? Probablement. Shane s'inquiéta l'espace de deux secondes et espérait sincèrement qu'il ne la dérangeait pas trop et qu'il ne lui volait pas du temps qu'elle aurait pu prendre pour dormir. Happy lui demanda où s'était déroulé la soirée d'hier, lui reprochant de ne pas l'avoir invité. En fait, ça s'était déroulé sur le vif, Shane était tombé là par hasard. Il avait été chez un ami pour terminer une composition qu'ils avaient à faire pour son cours d'interprétation à l'université puis celui-ci l'avait invité à cette foutue soirée qui l'avait rendu dans cette état spécial-lendemain-de-veille. « Une soirée pas aussi bien que quand t'es là, disons. Je t'aurais bien invité, crois-moi, mais j'ai atterri là par hasard. » Il regarda son amie puis senti qu'il se devait être plus convainquant, même s'il disait la vérité. « J't'assure. » Voilà qui n'était pas vraiment mieux. Il rit puis déposa le chat par terre qui se débattait depuis quelques secondes pour aller rejoindre son petit bol de lait par terre. Sidney lui demanda comment s'était passé sa soirée puis Shane se remémora quelques trucs qu'il aurait préféré oublier. Il était pitoyable, parfois, quand il était saoul. Ça en était gênant. Déjà qu'il n'était pas très timide naturellement, en fait il était loin d'être timide, avec de l'alcool c'était cent fois pire. Il avait fait un million de connerie, avant embrassé des inconnues ici et là -heureusement ce n'était jamais allé plus loin-, s'était engueulé avec un mec sans raison, avait admiré la rosé sur la pelouse, avait pleuré comme une fillette quand on avait essayé de lui faire croire que sa maman était morte. Bref, pleins de trucs honteux. Il se demandait ce que ça aurait fait s'il aurait prit de la drogue, chose qu'il n'avait jamais touchée dans sa vie. Jamais jamais. À toutes les soirées qu'il avait assisté, il n'avait jamais fumé un seul join, prit aucune drogue dure et compagnie. « Sérieusement, je pense que j'ai jamais été aussi saoul de ma vie. Crois moi j'aurais pas voulu que tu me vois comme ça, j'ai déjà assez honte de moi. Et puis ce matin ce fut mortel sortir de mon lit, si tu savais. Et j'avais pas le choix, en plus. » Pourquoi avait-il fallu que ce soit ce matin là qu'il doive absolument se rendre à l'université? À huit heure en plus. C'était de la vrai torture. Quoi qu'il en soit, Shane était bien heureux de se retrouver en compagnie se son amie présentement. Ah si tout le monde pouvait être comme Sidney, Shane serait aux anges. C'était simple, avec elle. Vraiment. Et Alexis pouvait tout lui dire qu'il pourrait être certain qu'elle ne le jugerait pas. Elle rirait de lui, point final. Et puis alors Williams rirait aussi de lui. Et ça en finirait là, il n'y aurait pas de longue histoire et de moral de blablabla qui entrait par une oreille et qui sortait pas l'autre. En repensant à la veille, une question parcourue l'esprit du jeune homme puis celui-ci regarda Sidney se disant qu'elle allait bien pouvoir lui répondre. « Tu dois bien savoir ça, alors dit-moi, ça fait quoi, l'effet de la drogue? » Il ne savait pas si son amie était au courant que son dossier au niveau de la drogue était vierge, mais en tout cas, là, elle le savait. C'était peut-être enfantin, comme question, mais Shane n'en avait absolument rien à faire. Il voulait juste savoir le point de vue d'Happy sur cette question. C'était une source fiable, après tout. Alors, qu'est-ce que ça faisait? La drogue rendait heureux ou pas? On marchait croche avec ce truc ou pas? C'était quoi le mieux, entre l'alcool et la drogue? Hum. Williams regarda la demoiselle avec un regard pleins de questionnements, comme un enfant qui demande à sa mère comment on fait un grilled-cheese. Hum. Peut-être pas comme ça, mais on comprend tous ce que je veux dire, non? Il reprit le chat en sa possession puis sourit en remarquant son tee-shirt qu'il avait perdu depuis quelques semaines en dessous de la veste de Sidney. Il était entre bonnes mains, alors il s'en foutait et se disait qu'il pouvait bien continuer à 'l'avoir perdu' pendant quelques semaines encore si ça pouvait faire plaisir à mademoiselle.
Je continue d'avoir mal à la tête. Je regarda le verre d'eau et le pot de tylenol en me disant que quatre ça suffirait sûrement à le faire taire pendant au moins trois heures. Je pense à Shane et je tourne le regard vers lui en me disant que lui ça doit être pire. Je sourit, petit coquin qu'il était. Il a foiré son examen ? À quoi avait-il pensé boire comme un trou la veille d'un examen ? Je secoua la tête négativement de droite à gauche en laissant un soupire s'échapper de sa bouche. Toujours le même, il ne changera jamais mais je souriais toujours me disant que c'était bien un truc que j'aimais de Shane accompagné de d'autres points bien sûr, son sens du "Let's go je bois comme un débile même si demain j'ai un truc important ou même quand c'est pas important ce n'est pas grave." Et le remercia d'être de même, sinon ils ne se s'auraient jamais retrouvé et ne seraient pas la ensemble aujourd'hui. Des petits dessins ? Non pas les petits dessins qu'on fait quand on s'emmerde totalement et ou quand on ne comprend rien et ou encore quand on a pas la tête à ça ? Les petits dessins tout bien travaillés et qui en plus prends beaucoup de temps à faire mais qui finissent toujours à la poubelle. L'envie de me mettre à rire me prends. Je ris. « Si la prof dont tu parles est celle dont je pense, alors j'ai des doutes sur le fait qu'elle soit lesbienne alors je vais lui faire le regard de la drague cent un pour qu'elle te donne au moins une excellente note sur tes dessins mais pour ton examen, je suis désolée de te dire ça, mais tu l'a effectivement foiré mon gars. Et ils sont toujours beaux tes dessins, surtout du prof de chant, il avait été très représentatif. » J'arrêtais pas de sourire. Saleté de Shane, c'était de sa faute, il fallait simplement qu'il soit dans la même pièce que moi pour que j'aille un sourire étampé dans le visage. Grr. Il se met à me raconter qu'il s'était ramassé là par hasard. Pffff, mon oeil, plutôt du genre, je passais par là et j'ai entendu la musique et puis c'est un open house alors j'y suis entré. Le nombre de fois qu'ils l'avait fait les deux, entrer chez quelqu'un qui faisait une fête lorsqu'ils étaient au lycée. Il m'assure que c'est vrai. Je crois les bras et bouge la tête de haut en bas en lui faisant le fameux «Hum,hum j'te crois.» C'était vrai je le croyais car je sais qu'il ne ment pas mais c'est juste pour voir son visage d'enfant qui veut faire croire à ses parents que c'est vraie. Je regarda Boule qui était dans les bras du meilleur des meilleurs et je me dis sur le coup que si je mourrais avant mon chat, même si il était pas marqué sur mon testament qui, soit dit en pensant, est déjà fait, je vais le donner à Alexis. Je sais parfaitement que mon chat ne ferait pas long feu longtemps si je meurs et je sais qu'il aime énormément Shoune'. J'ai à nouveau le fameux "moton" qui se forme en moi en pensant à ça. Je sais, je pense trop négativement, mais j'ai l'impression que si je ne pense pas à ce genre de truc, je ne vais pas y arriver. Je me suis faites à l'idée depuis des années mais c'est des choses auxquelles je pense constamment et ça me tue. J'aimerais bien ne pas y penser et vivre comme tout le monde sans me préoccuper à qui je vais donner ma brosse à dent et mes vêtements. Je me passe la main dans les cheveux. J'ai toujours mal à la tête mais je veux laisser Shane finir. Je vais demander la semaine prochaine à Jane de me donner une dose moins forte sur la dixième pilule car je sais que c'est elle qui donne ce mal de crâne beaucoup trop intense. Je respire un coup et je souris encore. J'ai pas envie qu'il se pose des questions. Mes yeux suivent Boule qui va encore mettre son nez dans son bol "super chat" en le traitant silencieusement de glouton. Il me dit que c'était sa première fois à être saoul de même. Pas le chat, Shane. Les belles conneries qu'il a dut faire, c'est vrai que j'aurais préféré ne pas être là enfin de compte, le connaissant lui et son charme absolu, quelques filles aurait eu ma façon de pensée dans le visage. Pas que je suis jalouse mais je sais pas, ça me un petit truc à l'intérieur quand je le vois coller une autre fille et j'aime pas ça. Mais bon, je ne suis pas sa copine alors je ne peux rien dire. Je passe ma main contre mon bras et je relève un sourcil à sa question. Oui je le sais et ça me surprend que tu me poses la question. Je ne lui dit rien mais j'ai un sourire qui se fait de plus en plus grand sur mon visage. Je me mets à rire. «Oui je le sais, même un peu trop mais je te réponds par ceci Shanoune, c'est tout dépendant ce que tu prends. Si tu parles d'un joint bah ... c'est tout dépendant la qualité sinon la première expérience que j'ai eu, je suis resté assise sur le canapé à regarder le plafond et à rire pour rien en ayant la langue qui venait de plus en plus pâteuse.» Je lui fit la démonstration en imitant un peu un chameau qui mange en faisant des drôles de bruit avec ma bouche mais je trouve que c'était assez représentatif. « T'es bien sur le coup et ça finit par disparaître. Pour la LSD c'est sur celle-là que t'as des hallucinations, si tu veux te faire faire des peurs je te le conseille ou voir le monde beau un peu comme la chanson "Lucy in the Sky with Diamonds" J'avoue que c'est le fun quand tu regardes pleins de couleurs. Sinon pour le reste, j'évite.» Je m'arrête car pour le reste je ne suis pas une experte et je ne tente pas de lui expliquer. Mes parents ne le savent pas et mon petit frère non plus. Je veux pas qu'ils l’apprennent car ils vont s'inquiéter et me dire que ça va détériorer mon état, c'est vrai mais je suis pas accro et je n'ai pas envie de m'empêcher de prendre de genre de chose. Mon mal de tête. Je vais vers mon pot qui est sur le comptoir et je ne suis pas capable d'enlever le capuchon. Ahhhhh merde. Je le lâche et regarde Shane avant de lui tendre le pot. Il comprend. Je lui sourit et je reprends le pot maintenant ouvert en le remerciant et je prends quatre pilules couleur rouge et je les met dans ma bouche pour ensuite les avaler d'un coup avec l'eau de mon verre. J'en propose à Shane avant de déposer le pot sur le comptoir de la cuisine et je vais m’asseoir sur l’accoudoir du divan et je le regarde en souriant. Je comprends les filles qui l'embrassent, comment pouvoir résister à ce gars ? Il était tellement ... Wow tant à l'intérieur qu'à l'extérieur que c'était difficile de ne pas l'aimer dès le premier coup. Ma mère l'avait trouvé mignon lorsque nous allions à la garderie ensemble. Il a les yeux fatigués. Je m'accote la tête contre le dos du divan. «Mon lit n'est pas encore fait, alors si tu veux, tu peux aller faire une sieste. Emmène Boule, monsieur n'a pas été content de son réveil ce matin.» Je me mets à rire. Puis finit par mettre mes mains dans mes poches.
Lorsque Sidney lui dit que premièrement, elle pensait que sa prof était lesbienne et que deuxièmement, elle essayerait de lui faire des beaux yeux pour qu'elle lui donne des points bonus pour ses dessins, Shane avait éclaté de rire. « Ahhhhhhhh, c'est pour ça qu'elle a résisté sans aucune difficulté à mes avances l'autre jour dans son bureau! Tout s'explique! Si tu avais vu les ceux que j'ai fait ce matin, ils étaient encore plus sublimes que tous les autres. J'étais fier de moi, sur le coup. Sur le coup seulement. » C'était une petite habitude, chez lui, de faire ça. Je ne parle pas de faire des avances à ses professeurs -ce qu'il avait d'ailleurs jamais fait et qu'il n'avait pas l'intention de faire-, mais bien de faire des petits dessins pas de but dans ses cahiers. Il en avait fait un, au début, simplement parce qu'il s'emmerdait. Sidney l'avait vu, étant assise à côté de lui, puis avait rit. Alors ça l'avait considérablement encouragé et depuis ce temps c'était une genre de coutume. Aussitôt quelqu'un riait à une de ses conneries, nous pouvions être certain qu'Alexis allait la refaire un jour ou l'autre. Non pas qu'il aimait avoir l'attention, mais presque, oui. Surtout quand il s'agissait de la demoiselle qui se trouvait à côté de lui à l'instant présent. Il adorait ça la faire rire et il espérait secrètement qu'elle s'intéressait à lui. Mais il n'avait jamais osé y penser plus que ça parce qu'il doutait que la jeune femme aille le moindre petit sentiment à son égard. Alors il continuait d'être un simple meilleur ami, point la ligne. Il se souvenait de quand ils étaient petits, il y en avait tellement, des souvenirs. La mère de Shane l'avait agacé à propos de Sidney et lui avait demandé s'il l'aimait bien. Il avait tout de suite répondu : 'Arkkkkkkkkkkkkkkkkkkk une fille! Franchement maman!' Comme n'importe qu'elle petit enfant à cet âge-là. Et puis il avait vieillit, et on peut dire qu'il avait considérablement changé sa manière de penser. Il avait retrouvé Sidney vers l'âge de dix-sept ans environ, puis il avait tout de suite eu le petit sentiment que tout le monde a déjà vécu au moins une fois dans sa vie. Le petit sentiment qui a inspiré des milliers de romans et de films, le celui que quelque-uns redoutent et que d'autre cherchent un peu trop. Mais c'était resté là et il ne s'était jamais rien passé de plus. Shane avait été extrêmement jaloux des mecs -et filles- qui approchaient sa Sidney, car oui, pour lui, c'était sa Sidney, mais il ne disait toujours rien et il avait lui aussi des petites-amies de son côté. Cependant, il ne pense pas en avoir aimé une réellement. Le plus longtemps qu'il avait tenu avec une d'entre-elle devait avoir été de ... trois mois je pense. Ou quatre. À la fin, il n'était plus capable. Les Ones Nights étaient beaucoup plus agréables selon lui, cependant, il n'y avait pas de sentiment et il espérait vraiment pouvoir connaître un jour l'expression 'faire l'amour' au lieu de 'baiser'. Car non, il n'avait jamais 'fait l'amour'. Et ça le faisait royalement ch*er de réalisé à quel point il avait gâché cette 'merveilleuse' chose -selon les couples papillons roses & film de fille & j'aime la vie youpi- en ayant eu pleins de relations d'un soir et de trucs du genre. Il se trouvait un peu sale d'avoir tombé trop souvent, vraiment trop souvent, mais c'était plus fort que lui. Et il s'excusait mentalement à sa future vraie petite-amie, la celle dont il serait amoureux, vraiment. Sidney lui répondit au sujet de la drogue puis il l'écouta attentivement en se disant que l'alcool, c'était bien assez pour lui. Même s'il avait une certaine curiosité. Il se disait que la première fois qu'il en prendrait, par pure curiosité, ce serait avec Sidney. Comme ça elle pourrait rire un bon coup de lui. Shasha fut gâté puisqu'il eu même droit à une imitation de la bouche pâteuse, puis il rit en voyant son amie faire. Happy avait continué avec ses explications, lui parlant maintenant de la drogue dure. « Hum non, ça c'est pas pour moi. Excessif comme je suis vaut mieux pas que je prenne le risque d'essayer et d'aimer ça. » Le jeune homme était excessif dans tout les aspects de sa vie. Toujours. Lorsqu'il aimait quelque chose, ce n'était pas à moitié. Il aimait la musique et pas à moitié. Même chose pour son chat, même chose pour l'alcool, même chose pour... Sidney. Oh ça non, il ne l'aimait pas à moitié. Il ne pouvait absolument pas se passer d'elle, tout comme depuis qu'il l'avait retrouvé. Lorsqu'elle était partie en Europe pour un an, ça avait été de la torture pour lui. La jeune femme avait prit le pot de tylenol sur le contoir puis avait finalement lâché prise après quelques essais, regardant Shane en lui tendant le pot. Williams se fit un plaisir d'ouvrir ce pot puis le redonna, tout fier, à mademoiselle. Celle-ci en avait prit quatre avant de les avaler à l'aide de l'eau, puis Alexis avait haussé un sourcil en trouvant que c'était un peu beaucoup. « Eh ... Je sais que les tylenols rouges sont bonnes, mais quatre, c'est pas un peu beaucoup? » Elle lui en avait après proposé et Shane avait refusé d'un geste de la tête. Il en avait prit ce matin et c'était bien assez pour lui, avaler ça tout rond, c'était atroce pour lui. Ça avait peut-être l'air mauviette, dit comme ça, mais c'était vrai, ça le tuait à chaque fois. Il avait envi de vomir, après. Pendant et après. Alors quand il devait absolument en prendre, comme ce matin, il se regardait dans le miroir avec le même entrain de l'annonce de Nescafé qui dit 'Let's go les filles, on est caaapable, let's go pirouette let's go', et il se disait 'Let's go mon homme, tu es capable, let's go Williams let's go' et puis il l'avalait, en faisait exactement la même face du jour de son premier tatouage, au moment où l'aiguille avait touché sa peau. Bah oui, une vrai fillette. Sidney était ensuite aller s'assoir sur le l'accoudoir du divan et lui avait sourit -Shane la trouvait particulièrement belle à cette instant présent- et puis lui avait dit qu'il pouvait aller dormir un peu s'il le souhaitait, et qu'il devait amener le chat. Les yeux du jeune homme commençaient à fermer tout seul, alors il n'était quand même pas pour refuser. Mais en même temps, il était venu pour voir sa meilleure amie et non pas pour dormir. Il prit le chat en sa possession puis regarda miss Thomson en souriant. « Je veux bien, mais vient faire cette sieste avec moi. Je suis quand même venu pour passer du temps avec toi, pas avec ton lit. Et avec ton mal de tête, tu ferais peut-être mieux de dormir un peu toi aussi. » Bon bon bon, un petit côté protecteur qui ressortait de Shane à l'égard de Sidney. C'était bien lui, ça. Ce n'était pas le premier dodo qu'il faisait avec elle, loin de là. Le nombre de soirée qu'ils étaient revenus à x heures du matin et que Shane était resté couché chez elle et vice-versa. Dormir un peu, ça n'allait pouvoir qu'être positif pour lui dans l'état dans lequel il était.
Il rit sur le fait que je veuille draguer la prof pour ses dessins. Je sens mes joues devenir rosées car c'est vrai que j'allais le faire le lendemain puisque j'avais cours avec elle. En plus c'était la seule prof qui me comprenait quand j'écrivais car 'écris comme une tâche mais bon passons les détails, le plus important est devant moi à flatter le chat. « Mais arrête sont toujours beaux tes yeux, c'est juste que vu que tu as un engin entre les jambes, c'est ça qui la bloque.» Ses yeux doux, God, qu'ils étaient tellement beaux lorsque nous étions plus jeune. Celle qui nous surveillait arrêtait pas de laisser des commentaires du genre "Qu'il est mignon ce Shane, tu es le plus beau petit garçon au monde" Du genre les mêmes commentaires que ma mère laissait. C'est vrai je l'admets il était mignon. Je sortais avec Jonhny, mon premier amoureux mais pourtant je passais quand même tout mon temps avec Shane et je lui donnais des bisous sur la joue quand ça me tentais même s'il n'aimait pas ça. Quand j'y repense, ses joues étaient tellement douces, maintenant c'est plus difficile de dire que c'est doux. Maintenant. Hum. Canon ? Non. Magnifique ? Non. Apollon ? Oui. Des fois, lorsque je prends le temps de bien le regarder (subtilement), je ne vois rien que son visage, pas ses défauts, car Dieu sait que je l'ai vu de nombreuses fois sur des lendemain de veilles comme aujourd'hui et suite à deux jours sans dormir et je dois dire que même dans ses temps-là, il reste le plus beau. Oui je parle comme une adolescente qui aime le plus parfait des hommes mais non. C'est vrai je l'aime comme personne. Je suis pas capable de me détacher de lui. C'est plus fort que moi. Je suis pas dépendante mais j'aime ça lui parler au moins une fois par jour, le voir, le prendre dans mes bras, je me sens bien. Je suis peut-être amoureuse sans le savoir ? Je le sais pas. Je veux pas. Pas lui. Une nouvelle fois, la fameuse boule dans mon ventre se forme. Il mérite mieux que moi. Il mérite une fille qui ne passe pas son temps à l’hôpital, qui n'est pas atteinte du sida, qui peux lui faire des exploits sexuels, avec qui il ne sera pas obliger d'endurer la fameuse boîte de pilules, avec une fille dont il n'aura pas à s'inquiéter toujours de son état de santé. Je ne suis pas elle. Ça me frustre au plus haut point mais je m'abstiens. Un peu plus tard, Shanoune me dit qu'il ne veut pas essayer la drogue, je me dis que c'est bien mais que si un jour il en prends, je serais là derrière lui à le surveiller de près et à le taper en cas d'urgence même si je suis une fille. Avantage, il pourra pas me donner une raclée. J'ai pris des tylenols et me demande si j'en ai pris trop. J'hausse les épaules. «Non, enfin, je ne crois pas, mon mal de tête est assez énorme donc qui dit gros mal de tête dit plusieurs tylenols et je te dirais que je ne suis pas fan du goût.» C'est vrai. Je préfère les miennes que je prends quotidiennement, elles n'ont pas de goût elles. J'ai la tête contre le dos du canapé et je viens de lui proposer d'aller se coucher dans mon lit. Effectivement, ce dernier n'est pas fait et je vois mal pourquoi les parents se fâchent quand on les fait pas car le soir, on le défait notre lit pour dormir dedans. Je suis de cette mentalité à l'exception près que quand je change mes draps alors là c'est tout beau et bien placé. Je me sens fière dans ces temps-là. Shane veut que je vienne me coucher avec lui. J'ai toujours le même sourire depuis tantôt mais il s'élargit. J'aime tellement dormir avec Alexis. Faut comprendre. Je suis frileuse la preuve, il fait vingt-deux dans appart et j'ai froid lui, dégage tellement de chaleur qu'il réchauffe de lit pour deux alors je suis bien. En plus de ça, si ça peut me permettre de faire taire plus vite mon mal de tête, je suis loin d'être contre. «D'accord.» Je me lève toujours en souriant et je me poste derrière lui. Il me dépasse d'une demie tête. Je ris. Puis je le pousse dans le dos sans rien voir mais je regarde ses pieds. Je passe devant la salle de bain et ma salle de composition et d'enregistrement personnelle et finit par me rendre au fond du couloir pour apparaître devant ma chambre. Je le pousse doucement à l'intérieur et je le laisse tranquille pour enlever ma veste. En me rendant vers l'unique et immense fenêtre, je lance mon morceau de vêtement dans mon panier à linge propre et je vais fermer le rideau. Sur le bout des pieds je réussit. Je me retourne pour remarquer qu'il fait quand même un peu claire. J'ai mes jeans mais je les garde, de toute façon je suis habituée de dormir avec mes vêtements. Je regarde mon chandail en souriant me disant que Shane a dut le remarquer puis me rends jusqu'au lit pour me faufiler sous les couvertures. C'est moelleux. Puis je me tasse un peu pour donner un oreiller à mon meilleur. Je souris encore et je me couche sur le côté pour regarder le bout-de-chou qui fait les yeux doux aux profs. Je me rends compte que mon portable est toujours dans le salon mais je m'en fiche. Boule est sur le lit et s'assoit en regardant le mâle de la pièce. Mon chat est un mâle mais je l'ai fait castré quand je l'ai eu pour pas que monsieur fasse d'autres bébés Boule, lui et moi nous étions condamnés à ne pas connaître la joie d'être parents. Je perds mon sourire mais j'arrête tout de suite de penser à ça parce que je sais que ça va me faire plus de mal qu'autres choses. Puis je repense qu'Alexis n'ait pas au courant. Je veux pas.
Shane était plus qu'heureux qu'elle dise d'accord, car franchement, il détestait ça dormir seul quand c'était pas encore l'heure de dormir. Mais quand il y avait quelqu'un, hmm, c'était mieux. Et quand cette personne était Sidney, alors là, il ne pouvait pas espérer mieux. Faut croire qu'il n'avait pas changé leur habitude de garderie, ces deux-là. Encore des siestes l'après-midi, comme dans le bon vieux temps. La jeune femme poussa Shane dans le dos jusqu'à atteindre sa chambre, ce qu'Alexis trouvait plutôt mignon vu sa petite taille comparé à lui, qui tenait d'ailleurs toujours le chat dans ses bras. Une fois rendu à destination, Thompson s'était dirigé vers la grande fenêtre pour fermer le rideau, avait enlevé sa veste puis s'était glissée sous les couvertures. De son côté, Shane avait aussi enlevé sa veste et sa ceinture -puisqu'il dormait toujours sur le ventre et dormir avec une boucle de ceinture contre soi c'était jamais très confortable- puis il s'était aussi glissé en dessous des couvertures. Sur le ventre, passant ses bras en dessous de son oreiller, il observait Sidney qui semblait l'observer aussi. Il sourit puis détourna son regard un instant puisqu'il se sentait observer par quelque chose d'autre. Comme de fait, Boule était là, assis, à le regarder avec son air de chat -évidemment- puis Shane tendit le bras pour prendre le chat d'une seule main -Ouh le gros exploit-, s'était retourné pour être couché sur le dos puis avait posé Boule sur son ventre. Le chat restait debout et c'était pas si agréable, ses pattes lui rentraient dans le ventre, alors Shane avait doucement appuyé sur son dos pour qu'il se couche. On pouvait dire que ce chat ne manquait pas du tout d'affection. Le jeune homme avait redirigé ses yeux vers les ceux de la demoiselle, souriant en coin. Il était con de porter plus d'attention au chat, alors il troqua l'animal pour la femme, laissant le minet aller se coucher un peu plus loin. Il s'approcha de Sidney, l'entoura de ses bras puis posa sa tête direct sur le matelas, sans raison particulière, le visage contre le bras d'Happy. Il avait l'air d'un gros bébé, mais Sidney l'avait vu sur presque toutes ses angles alors ça ne le dérangeais pas du tout. L'important, c'était d'être confortable, non? Au bout de quelques minutes, il avait finit par fermer les yeux une fois pour toute puis s'était endormi l'espace de dix minutes. Juste dix minutes. Dix pauvres petites minutes de sommeil, et Shane avait de nouveau les yeux ouverts. Il s'était un peu détaché de Sidney, la regardant dormir et profitant de ce temps pour la regarder tant qu'il le voulait sans qu'elle se sente trop fixé -Ah moins que ce soit possible de se sentir fixé quand on dors-. Il aurait voulu qu'elle l'aime plus qu'un simple ami. Bah, il ne savait pas si elle l'aimait plus qu'un simple ami, mais elle ne lui avait vraiment jamais fait de signe qui lui prouvait le contraire alors Shane était pas mal convaincu que ce n'était rien de plus, pour elle. Il aurait tellement voulu. Et puis tout d'un coup, Sidney avait ouvert les yeux, surprenant Alexis en flagrant délit entrain de la regarder. Le jeune Williams se sentit un peu gêné puis il rit discrètement, faisant mine de regarder ailleurs. « Je l'avoue, je l'avoue. Je te regardais et puis je me disais que j'étais pas mal chanceux d'avoir une amie jolie comme toi. » Shane n'avait aucune difficulté à dire ce genre de chose, loin de là. À Sidney, en fait, car ce n'était pas autant facile avec tous les filles. Certaines l'intimidaient plus que d'autre chose et notre petit Shane tombait gêné en leur présence. Sidney ne l'intimidait pas du tout, elle, et c'était normal avec tout le temps qu'ils avaient passé ensemble jusqu'à présent. Shane avait ensuite fait une face du genre 'c'est pas de ma faute' avec toujours les mêmes petits yeux de chien battu, et puis il avait observé le plafond, souriant un peu moins mais quand même. Et puis sous l'impulsion, Shane avait décidé de faire un truc qu'on aurait pu désigné comme étant une connerie, ou pas. Il avait complètement perdu son sourire, comme si un truc stressant l'attendait, puis il avait regardé sa Sidney, s'était approché plutôt lentement pour qu'elle ait le temps de dire 'qu'est-ce que tu fous là?' si elle en avait envi, et puis il avait posé ses lèvres contre les siennes, comme ça, un lendemain de veille en plein après-midi. Ça faisait des années qu'il rêvait de faire ça, mais qu'il se disait non. Et comme ça, sans réfléchir, il l'avait fait. Il avait finalement embrassé Sidney, remettant tout en jeu, comme s'il n'y avait aucun risque que ça affecte leur amitié. Il se traita aussitôt de con dans sa tête, regrettant son geste, mais en même temps il était carrément comblé et le petit sentiment que tout le monde recherche temps se mêlait au stress dans son estomac. Il avait tellement peur qu'elle le rejette, ce qui pouvait très bien arrivé. Il s'était ensuite un peu reculé, ayant prit le choix de supporter le regard de son 'amie' même si ça allait être plutôt malaise comme moment. « Je risque de tout foutre en l'air en te disant ça. Mais c'est que pour moi, t'es beaucoup plus qu'une meilleure amie. » Il fallait qu'il arrête avec ses phrases à la con, il commençait à se faire peur. Il ne voulait surtout pas perdre Sidney, ah ça, jamais de la vie. Il fallait qu'il arrête d'essayer de s'expliquer, peut-être bien que ça allait empirer les choses. « Eh pis.. Si pour toi c'est rien de plus que ça.. Écoute on fera comme si de rien était, oublie ça, et je vais faire dodo comme prévu? » Shane avait tendance à être enfantin parfois, comme d'autre fois il pouvait être carrément homme, ça dépendait la situation. Et là, il avait peur, il se sentait mal, il voulait partir en courant, il regrettait, il espérait. Il soupira puis re-regarda au plafond, attendant désespérément que la jolie brune lui réponde. Ce que le temps pouvait paraître long.
Je l'observe en souriant. Shane tente l'exploit de faire coucher Boule sur son ventre. J'ai envie de lui dire que s'il réussissait à l'avoir, elle lui donnait cent dollars simplement de même. Mon chat avait une sale tête de cochon et ne veut jamais dormir sur mon ventre quand je tombe dans ma semaine et ça me déçoit. Il y a eu qu'une seule fois depuis les trois dernières années où j'ai Boule, qu'il a décidé de se coucher sur mon ventre et c'était parce que le pauvre avait attrapé la grippe des chats mais ce fut la première et dernière fois et depuis ce temps-là, rien. J'avais relevé un sourcil en voyant Shane enlever sa ceinture jusqu'à temps que je comprenne que lui c'était sur le ventre qu'il dormait. Maintenant je cache la moitié de mon visage dans mon oreiller et je le regarde faire. Vous savez je me sens un peu comme la femme qui observe son mari jouer avec son enfant. Je trouve ça tellement beau quand on voit ça dans les films, il y a toujours une musique à l'arrière qui fait que vous êtes encore plus touché qu'au début. Alexis finit par lâcher Boule, je souris encore plus voyant qu'il n'avait pas réussit. Victoire. Je regarde mon chat aller se coucher sur le coin du lit et se mettre en boule puis fermer lentement les yeux. Lorsque je relève les yeux, Shane c'est approché de moi et m'entoure de ses bras. Je ne dis pas non et je me colle à lui. Je le regarde ayant le goût de rire mais je ne le fait pas. De la manière dont il est placé, ça me fait un peu penser à un enfant qui vient se coucher avec sa mère le matin. Je l'observe un moment et puis je le vois fermer les yeux. Je ferme les miens à mon tour mais je ne m'endort pas, je reste éveillé. Mon mal de tête à considérablement diminué et j'en suis contente. Je pense. Je me dis que je suis bien dans ses bras, que son odeur est toujours la même, qu'il ne m'a jamais lâché au cours de nos 15 années d'amitié, que Shane a été là lorsque j'ai appris que j'étais atteinte du sida, qu'il a tenter de me changer les idées pendant les quelques mois où j'ai été à terre. Et je me dis que je ne l'ai jamais remercié pour tout ce qu'il a fait pour moi et je ne me suis jamais excusé d'être partie en Europe. Je me sens mal. Je me trouve épaisse. Puis je le sens se décoller de moi. La chaleur de son corps laisse un froid que j'aime pas. Il ne sait pas que je dors pas et je sens qu'il me regarde. Je me retiens fois mille pour ne pas partir à rire. C'est trop difficile. Je finis par ouvrir mes yeux le regardant. Shane décide de regarder ailleurs comme pour dire " Je ne te regardais pas." Il ne manquais que le sifflement pour être subtile. Je me passe la main sur mon visage tout en souriant. Il avoue qu'il me regardais, pff comme si ce n'était pas évident et me dit qu'il me trouvait jolie. Je sens mes joues devenir roses. «Oh chanceux ? Merci Shane. Mais t'sais, j'ai plus de chance que toi de t'avoir dans ma vie en plus d'être beau comme Appolon, t'es quelqu'un d’exceptionnel et je tenais à te remercier d'avoir été là pour moi quand je ne tenais pas debout et aussi à m'excuser d'être partie un an. Bref, tout ça pour te dire que si je suis heureuse aujourd'hui ben t'es l'un des causes principales.»Je le pensais et je le ressentais, sans lui, je ne sais pas ce que je ferais. Quand quelqu'un finit par faire partie de votre vie depuis de nombreuses années, vous finissez par vous attachez à l'extrême surtout quand cette personne s'appelle Shane Alexis Williams. S'il sortais de ma vie, je sais pas, je n'en mourrais pas mais ... ça me ferait mal plus que personne ne le penserait. Je le regarde toujours en souriant ayant un sentiment de joie en-dedans de moi en me disant que dans des décennies, j'aimerais qu'il continue à faire partir de ma vie. Puis, je le vois qu'il s'approche de moi, je ne bouge pas. Je me demande bien ce qu'il fait. Je finit par comprendre lorsque ses lèvres sont à trois centimètres des miennes. Je souris toujours ne m'opposant pas à ce qu'il m'embrasse mais j'attends ça depuis que j'ai cinq ans. Je souris et j'attends de savoir s'il aura les couilles de vraiment le faire. Mon coeur bat à un rythme inexplicable. J'ai hâte. Je sens comme un peu des artifices comme dans la chanson Firework. Je sens ses lèvres contre les miennes, ça dure un instant. Mon coeur va me lâcher là. Shane finit par se reculer, rompant le lien qui venait de se faire. Il me regarde dans les yeux attendant ma réaction. Je ne fait que sourire. Je suis beaucoup plus qu'une meilleure amie pour lui. Je sais pas quoi dire. Je me dis que je l'aime plus que tout au monde et je suis sérieuse quand je dis ça mais en même temps que je ne peux pas. Je peux pas lui faire vivre ce que je vis, je serais pas capable de lui mentir et de plus si je lui avouait ça serait comme lui dire que je l'ai trahit pendant des années en lui cachant que j'allais crever et qu'il ne pouvait rien y faire. Pourtant, je serais malheureuse. Alexis détourna le regard vers mon plafond. Je m'avance avec mes bras et je dépose ma tête sur le matelas et ma bouche est proche de son oreille. «J'pourrais pas vivre sans toi et tu ne gâches rien du tout parce que tu sais quoi? Je t'aime.» J'ai souris à nouveau et j'ai mit ma main sur sa joue et j'ai fait en sorte qu'il me regarde. Puis lorsque ce fut fait, je me suis approchée en continuant de sourire et je l'ai embrassé. Mes yeux se sont fermés et je ne voulais plus le quitter.
Shane n'arrivait pas à comprendre pourquoi Sidney s'était excusée d'être partie pendant un an. Oui, ça avait été difficile pour lui, mais en même temps il fallait bien qu'elle profite de la vie. Elle n'était pas à lui. La dernière phrase de la demoiselle fit sourire Alexis, c'était fou comment ça lui faisait plaisir d'entendre ça. Il était heureux de l'entendre dire qu'elle était heureuse, premièrement, même s'il le savait, et puis de l'entendre dire qu'il était l'une des causes principales, wow. Il ne pouvait juste pas demander mieux. Il était resté silencieux suite à ça, mais son sourire montrait bien qu'il était heureux. Pour revenir où nous en étions rendu, Shane l'avait embrassé, sur un coup de tête, puis attendait la réaction de la jeune femme. Celle-ci souriait, mais Alexis n'était toujours pas convaincu de si tout ça était réciproque. Il n'en serait pas convaincu tant et autant longtemps qu'il ne l'aura pas entendu de sa propre bouche, c'est ce qu'il se disait. Qui sait, peut-être bien qu'elle souriait comme ça parce qu'elle le trouvait mignon de l'aimer, on sait jamais. Williams se compliquait parfois la vie pour rien, et refusait de croire des choses plutôt évidentes. Attendant toujours une réponse, Shane dérangeait le chat qui était couché sur le coin du lit un peu plus loin avec son pied. Il fallait qu'il fasse quelque chose, il était trop intimidé présentement. Et si il venait de tout foutre en l'air sa relation avec Sidney à cause de sa f*cking intuition? Il se trouvait con, totalement con d'avoir fait ça. Même s'il avait apprécié, beaucoup apprécié, en fait. Ça avait 'fait du bien'. Comme s'il avait envi de faire ça depuis toujours. La jeune femme s'était avancée vers lui puis avait posé sa tête proche de l'oreille de Shane, sur le matelas. Au début, le jeune homme devait avouer qu'il ne savait pas du tout ce qui allait se produire dans les prochaines secondes. C'était flou, dans sa tête, qu'est-ce que la demoiselle allait lui dire? Soulagement total. Elle commença par lui dire qu'elle ne pourrait pas vivre sans lui et qu'il ne gâchait rien du tout. Evan sourit puis haussa un sourcil, se demandant ce qu'allait être la suite. Et puis elle prononça les mots, les fameux mots, qui fit élargir le sourire de Shane. Elle l'aimait. Il n'en revenait toujours pas, dans sa tête, ça avait toujours été impossible. Ils étaient tellement de bons amis que Williams avait de la difficulté à croire qu'elle l'aimait plus que ça, et c'est en partit ce qui le bloquait. Bien sûr il avait toujours eu peur de l'engagement et ça l'avait retenu pendant longtemps à avouer ses sentiments à Sidney. Il savait que s'il lui disait qu'il l'aimait et que c'était réciproque, ça allait être du sérieux entre eux. Et Shane n'était pas du tout habitué aux relations sérieuses, il n'en avait jamais eu, d'ailleurs. Et puis là ils étaient tous les deux là, couchés l'un à côté de l'autre, il venait tout juste de s'embrasser et Sidney venait tout juste de lui dire qu'elle l'aimait. Le jeune homme ressenti une vague de joie, comme s'il était soudainement prêt à 'aimer pour de vrai'. Il l'aimait pour de vrai, certes, mais ça avait toujours été le côté couple qui le dérangeait. Et puis maintenant, il ne voulait plus que ça. Sidney avait mit sa main sur sa joue puis avait ramené son visage vers le sien. Ils se regardaient, les deux avec un sourire sur les lèvres, puis la jeune femme s'était approché pour l'embrasser. Que pouvait-il espérer de plus? Sérieusement, là c'était le top du top. Il avait bien fait de se saouler à fond hier, de planter son examen se matin, car s'en ça peut-être ne serait-il pas avec Sidney présentement, peut-être ne lui aurait-il pas avoué ses sentiments. Shane l'embrassa de plus belle puis s'approcha d'elle jusqu'à sentir son corps contre le sien. C'était bizarre, puisque ça faisait si longtemps qu'ils n'étaient que des meilleurs amis, mais ce qu'il adorait ça. Il avait toujours fait dodo avec elle, lui avait prêté des tonnes de Tee-shirts, s'était saouler avec elle, composé avec elle, chanté avec elle, il avait toujours été avec elle, en chair et en os ou en pensée. Même du temps qu'ils étaient séparés, il pensait à elle et sa Sidney lui manquait. Et puis là, à l'âge de 21 ans, ils étaient entrain de s'embrasser. Alexis n'avait jamais ressenti ce sentiment aussi fort et il espérait que rien au monde n'allait mettre un terme à ce moment. Les émotions avaient pris le dessus sur la raison puis Shane avait fait pivoter la demoiselle pour se retrouver par dessus elle, tout naturellement, tout en continuant de l'embrasser. On peut dire que ce moment devenait de plus en plus intense et Williams avait soudainement envi de plus. Un vrai homme, celui-là. Mais pour la première fois de sa vie, il n'avait pas envi de sexe. Il avait envi d'amour, un truc complètement différent. Ce n'était pas égoïste, pas pour son simple plaisir personnel, mais bien plus. Son coeur était sur le point d'exploser puis le jeune homme embrassa la demoiselle dans le cou, par intuition, encore une fois. Il ne contrôlait pas vraiment ce qu'il faisait, tout semblait se faire tout seul. En tout cas, si un téléphone aurait sonné ou un de ces autres trucs qui fait du bruit, Shane Alexis ne l'aurait pas entendu. Il était complètement dans une bulle à part, avec Sidney. Pourquoi ne lui avait-il jamais avoué avant? Il avait gaspiller du temps, vraiment.
Il me regarde en souriant. On est deux à sourire, ma main est posée sur sa joue et j'ai finit par l'embrasser. Mon coeur battait tellement vite, j'avais le même battement quand je montais sur scène pour chanter. C'était un beau stress, le plus beau qui ne pouvais pas exister sur terre. C'était la première fois que ça me faisait ça, aussi intense de cette façon. Je continuais de l'embrasser et j'avais toujours ce même sourire. Je le remerciais d'être là et de m'avoir avoué qu'il m'aimait. Je me demandais si maintenant, là, en ce moment, je serais collée à lui si Shane ne m'avait pas dit qu'il me voyait plus qu'une amie. Je ne crois pas et je suis contente qu'il l'ait fait. À l'intérieur de moi ça bouillonne. Je ne me suis jamais sentie aussi bien. Mes lèvres sont toujours collées aux siennes, j'ai pas envie de les lâcher, pas maintenant. Après un certain moment, il sur moi. Ses cheveux me chatouillent le visage et j'ai le goût de me mettre à rire mais je ne fais rien. On continue tout bonnement à s'embrasser. Je ne pense à rien d'autre qu'à lui, le reste du monde m'importe peu en ce moment, il y a juste lui et c'est ce qui compte. Je pense à son visage, à son sourire, à la façon dont il m'embrasse, à sa douceur, au fait qu'il m'aime plus que je m'imaginais et aussi au fait que ses sentiments sont partagés. Je repense au jour où Shane est venu me voir en pleurant, nous étions grands comme trois pommes, à la tristesse que j'ai ressenti quand il m'a dit qu'il me quittait et partait dans un autre pays et que je n'aurais plus la chance de le revoir et à la peur de ne plus jamais le revoir. À la joie que j'ai ressenti lorsque ma mère est venue me voir dans ma chambre en tenant une lettre et au sourire qu'elle me faisait sachant très bien le bonheur qui allait illuminer mes yeux quand j'allais voir son nom sur cette fameuse enveloppe. J'arrive à peine à croire qu'après tout ce qui c'est passé entre lui et moi, qu'on en soit là aujourd'hui. Je suis heureuse à ce moment précis de la vie. Puis je reviens au jour où je l'ai enfin retrouvé pour de bon à ce party. Les souvenirs sont flous mais je me souviens très bien du matin où je me suis réveillée avec lui à côté de moi. Douze ans que je ne l'avais pas retrouvé et puis le voilà avec moi. J'avais peine à croire que je l'avais retrouvé mais j'ai enfin réalisé qu'il allait être là pour de bon cette fois. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai sauté le bout de notre relation juste avant que je couche avec l'enfoiré qui m'a refilé ce que je redoutais de dire à Shane. Je ne pensais plus à ça non plus, je ne sais pas si c'est le fait qu'en ce moment, je veux rien gâcher. Mon mal de tête est passé mais je m'en fiche. Ça devient sérieux notre simple baiser du début et j'ai envie de lui. Mes mains sont sur sa taille et des frissons parcourent mon corps. C'est doux et ça me plait. Puis je sens ses lèvres quitter les miennes pour se retrouver sur mon cou. Non pas là! Le coup est sans aucun doute l'endroit le plus sensible où m'embrasser. Je frissonne à nouveau et je souris encore. Le bout de mes doigts effleurent tout doucement son ventre. Une seule envie me passe par l'esprit à ce moment-là c'est de lui enlever. Tout doucement je remonte son tee-shirt vers moi, je laisse la peau de mes mains glisser sur ses côtes, je ne lui demande pas la permission et Shane me regarde. Je lui sourit et je l'embrasse à nouveau avec tendresse. Le morceau de vêtement vient rompre notre contact lorsqu'il est rendu au niveau du visage de l'homme qui fait battre mon coeur. Sa tête passe dans le fameux trou et il ne manque que ses bras. Je m'en occupe lentement car je ne suis pressée même si l'envie est de plus en plus présente. Son chandail est enfin libre et son propriétaire n'est plus à l'intérieur alors je le dépose à côté de moi. Le haut de son corps est maintenant à l'aire libre. J'ai un sourire qui pend sur mes lèvres et je prends encore son visage entre mes mains et je l'attire vers le mien et je l'embrasse. Je le désire et j'ai envie de lui faire l'amour, eh oui c'est pas aussi compliqué que ça. Je l'aime. J'ai l'impression que je rêve éveillé seulement il ni a personne qui va venir me réveiller et je veux pas non plus. Puis, je ne sais pas pourquoi, sûrement que j'ai un petit côté masculin dominateur en moi,j'ai finit par me retrouver sur le dessus. Mon corps était collé contre le sien. Mes lèvres ont quittées les siennes puis sont descendus vers son menton pour se diriger vers son cou, c'était à mon tour maintenant. J'arrivais pas à croire que lui et moi nous étions rendus là. Si on m'avait demandé la journée où je l'avait revu pour la première fois, comment je nous voyais dans quelques années moi et lui, je nous aurait jamais imaginer comme nous étions maintenant. Mon battait tellement fort que je n'entendais que ça. Mon nez frôlait le sien, ma respiration se mêlait à la sienne, ma peau était collée à la sienne. Je ne pouvais pas demander de mieux. Je ne voyais que Shane Alexis Williams. Et puis là je me dis à l'intérieur de moi que s'il avait envie de tout prendre, qu'il le fasse, je lui donnais.
Ça faisait longtemps que Shane avait des sentiments pour Sidney. Plus concrètement depuis qu'ils s'étaient retrouvés la première fois. Au début, il les avait ignoré, se disant que c'était probablement passager. Et puis la jeune femme était partie, et là, ça avait fait assez mal merci. Plus qu'un face-à-face avec un mur de brique. Les sentiments, ça faisait toujours plus mal que le physique. Ça restait, c'était permanent. Heureusement pour lui, il avait finit par la retrouver, il n'y a pas si longtemps que ça. Et les sentiments étaient encore là fois deux. Surprise surprise. Il les avait ignoré une deuxième fois, parce qu'il avait une peur bleu de l'engagement et parce que c'était Sidney. Pour lui, c'était impossible que ce soit réciproque. Sans trop savoir pourquoi. Alors c'était resté comme ça, jusqu'à aujourd'hui. Il réussissait à vivre avec, sauf quand certains et certaines rôdaient autour de la jeune femme. Williams n'avaient jamais plus insulté des inconnus mentalement que dans ces moments là. Et là, comme ça, sans raison, ils s'embrassaient depuis déjà un bon moment et tout ça devenait de plus en plus intense. Sidney avait passé ses mains en dessous du Tee-Shirt d'Alexis dans la claire intention de lui enlevé. Elle l'enleva tranquillement et Shane l'avait regardé faire, avec un petit sourire sur la figure. Elle l'avait aussi regardé, lui avait sourit puis l'avait embrassé, au plus grand plaisir du jeune homme. Et puis, ils avaient dû cesser l'espace de trois ou quatre seconde le temps que le Tee-Shirt sorte du décors. Sidney s'était retrouvée sur le dessus et Shane s'était laissé faire, il ne détestait pas ça. Comme quand ils étaient petits, Happy avait toujours eu le dernier mot. Ils se chicanaient et Shane était en colère? La petite décidait qu'il n'était plus en colère et le pire c'est que ça marchait. C'était encore comme ça aujourd'hui, on peut dire qu'elle avait un de ces pouvoirs sur lui comme personne n'en avait. Elle avait juste à faire ses petits yeux et puis voilà, tout était réglé même si c'était plutôt rare qu'ils se chicanaient. Voir, très très rare. Shane trouvait ça adorable. Vraiment. Elle se retrouva à l'embrasser sur le menton puis sur le cou. Un frisson parcourut le corps d'Alexis et sa respiration augmenta considérablement. Il passa une main sur le dos de la jeune femme, enlevant le tee-shirt de celle-ci à la fois. Les voilà qui étaient maintenant peau à peau, collé l'un contre l'autre. C'était fou, comme sensation, quelque chose de tellement différent de ses 'autres expériences'. Il avait envi d'elle, mais rien ne pressait, contrairement aux autres fois. Ça allait prendre le temps que ça allait prendre, point. Il voulait que chaque petits moments durent une éternité. Shane passa ses bras autour d'elle puis la serra tout en l'embrassant. Ses mains quittèrent son dos pour se loger dans les cheveux de Sidney, puis il l'embrassa sur la joue pour diriger ensuite sa bouche vers l'oreille de la demoiselle. « Je t'aime » Il ne l'avait pas dit fort, loin de là, c'était même la barre en dessous du terme chuchotement. Juste pour dire qu'il l'aimait, encore et encore. On ne pouvait jamais assez dire ses mots. Comme s'il ne voulait pas qu'elle l'oublie. Qu'elle s'en souvienne bien comme il le faut. Il avait retrouvé le regard de Sidney, avait prit en possession une de ses mains pour la mettre entre eux-deux, sur son coeur, tenant toujours sa main contre la sienne. Et puis il l'avait embrassé sur le nez, puis sur la bouche. Alexis avait décidé de reprendre le dessus. En fait, on pouvait pas dire qu'il l'avait décidé parce que ça c'était fait naturellement, comme ça, sans raison. Il avait glissé ses mains sur la taille d'Happy jusqu'à atteindre son Jeans, dans l'intention de lui enlevé. C'est ce qu'il fit pas très longtemps après, accrochant le chat au passage avec son pied. Il lâcha un petit rire, puis finit ce qu'il avait commencé. Le chat semblait le regarder faire et franchement, ça l'intimidait même s'il s'agissait d'un simple chat. À l'aide de son pied, il le poussa -très affectueusement- du lit, un gros sourire à la figure, regardant Sidney avec ses petits yeux qui voulaient tout dire. Il commençait à avoir chaud, et l'intensité augmentait un peu plus à chaque seconde. Elle lui plaisait plus qu'un peu. Il était amoureux, et pas juste un peu. C'était juste le meilleur moment qu'il avait vécu depuis longtemps. Il n'avait jamais pensé avoir un moment comme celui-là avec Sidney. Il s'était dit qu'un jour, juste pour voir, il allait l'embrassé dans un party lorsqu'ils seraient tous les deux saouls pour voir comment c'était et surtout la réaction de la jeune femme saoule. Réaction qui sont toujours plus 'spontané'. Alors elle lui aurait dit ' qu'est-ce que tu fous ' et puis le lendemain, Alexis aurait eu comme excuse qu'il était saoul. Et oui, il s'était imaginé tout ce scénario. Pour rien, parce que finalement, ce qui c'était passé aujourd'hui avait tellement été plus simple de ce qu'il s'imaginait. Tout s'était trop bien déroulé. Tout était parfait.
Ma chaleur corporelle augmente considérablement depuis un moment. Mon coeur ne fait que battre et j'ai juste lui en tête. Shane. Puis je me met à penser à ma mère et à sa mère, je ne suis plus sensée en ce moment, je divague de joie nous pourrions dire. Je me dis que si nos mères seraient là à nous voir, elles se regarderaient en souriant et en se disant qu'elles avaient raison. Pour une des rares fois, je suis parfaitement contente que ma mère aille raison. Je suis d'accord sur le fait que je l'aime depuis que je toute petite et je suis d'accord aussi que je suis amoureuse, que c'est la meilleure chose qui me soit arrivée depuis toujours et que je serais perdue de pas l'avoir dans ma vie. Mon coeur va finir par exploser, je le sens. Mon tee-shirt finit par quitter mon corps et je me retrouve en soutien-gorge. À ma grande surprise, je ne suis pas gêné, je me disais que j'allais ressentir une gêne pourtant il m'avait déjà vu en soutien-gorge avant et même sans, j'admet que le sans, nous allions à la garderie et que dans ce temps-là, ses formes-là n'étaient pas développées je l'admet. Mais maintenant c'était différent, avant c'était en amis et maintenant c'était autre chose un peu plus fort. Des frissons parcourent mon corps au contact de sa peau. Je souris encore et je me dis qu'il doit être tanné de sentir mes lèvres s'élargirent à toutes les minutes, mais je ne peux pas m'en empêcher, c'est de sa faute, pas de la mienne, je n'y peux rien si j'aime tout de lui et que ce tout me fait sourire constamment. Je crois que c'est ça l'amour. Je veux dire, tout voir beau quand que cette personne est là et que vous ne voyez pas la vie sans elle. C'est de cette manière que je me sens avec Shane depuis des années. Je sens ses bras autour de moi qui me serre contre lui. Maintenant, j'ai chaud partout dans le corps, une sensation de bien-être m'envahit de la tête au pied. Je n'ai jamais retrouvé un ami comme lui après toutes les années sans l'avoir eu à mes côtés. Alexis est unique. Je le sais maintenant. Ses mains montrent lentement vers mes cheveux, j'aimais tellement cette sensation. Nos lèvres se quittèrent un instant et je sentis son baiser sur ma joue et son souffle dans mon oreille. J'ai entendu un truc et vous savez c'est quoi ? Les plus beaux mots qui existent au monde surtout lorsqu'ils viennent de sa bouche à lui. Mon coeur vient d'exploser de bonheur et je croyais que jamais ça l'arriverait. Mes dents sont voyantes. S'il savait un instant toutes les choses que je ressentais pour lui, il n'en reviendrait pas. Toutes les fois où j'ai cru l’apercevoir dans les bars en Europe tellement qu'il me manquait, toutes les fois où il me donnait le goût de vivre un peu plus à tous les jours simplement par sa présence, toute l’espoir qu'il faisait naître en moi quand au fait que je vais vivre. Je lui en veux tellement d'être lui, il a pas le droit. Mes yeux se perdent dans les siens, je peux pas regarder ailleurs. Shane vient de prendre ma main dans la sienne et vient de le déposer sur sa poitrine. Je comprends. Des larmes montent à mes yeux. J'entendais battre son coeur parfaitement mais je ne quittais pas ses yeux, j'y étais à l'intérieur de son coeur. Le mien, je lui ai donné de façon littérale, depuis que je l'ai vu pour la première fois à la garderie, à l'entrée où tout les enfants apprennent à se connaître et demande à l'autre d'être son ami. La majorité des enfants qui se trouvaient là avaient des parents riches, moi tout de suite en voyant Alexis, j'ai su que je me ferais un copain pour la vie, depuis ce jour, je remercie quelqu'un de l'avoir mit sur ma route. Ma main était toujours sur son coeur. «Tu es la meilleure chose qui me soit arrivée et si tu savais à quel point je t'aime ... » Je le pensais et le ressentais c'était fou. Je souris lorsque je sentis son baiser sur mon nez et fut contente de ravoir ses lèvres. j'ai frissonné sous le contact de ses mains contre ma taille. Mon jean alla rejoindre les autres vêtements lentement et j'ai rit lorsque j'aperçu Boule qui nous regardait. Obèse et obsédé en plus. Puis je me concentra à nouveau sur Shane en jouant lentement avec ses cheveux et l'embrassant. Mes pieds jouèrent avec les siens et je tentais de lui enlever ses bas tout doucement, ce fût un miracle que j'y arrive en si peu de temps mais c'était pas l'important. Mes mains quittèrent lentement ses cheveux pour me retrouver sur son fessier. J'étais maintenant sur le dos depuis un moment mais c'était comme si je venais de m'en rendre compte. Je finit par enlever son jean après quelques secondes de tentatives car je devais avouer que ce n'était pas très facile puisqu'il était sur moi. Avec mes pieds, je fit glisser le reste du jean sur le sol et j'enroula mes jambes autour des siennes tout en continuant de l'embrasser. Maintenant, il n'y avait que ses bouts de tissus, que nous appelons sous-vêtements, qui nous séparaient. Ma respiration s'était accélérée et mon coeur battait encore plus vite. Si quelqu'un m'avait offert un endroit autre que dans les bras de Shane, j'aurais refusé. Mes pensées m'emmenèrent vers Krystie, je ne sais pas pourquoi. Je n'ai jamais ressentit ça quand je couchais avec elle. C'était la première fois. Même quand j'avais couché avec le ... gars. Ça me frappe tout d'un coup à l'intérieur et ça me sert. J'ai le sida. Je peux pas continuer, je peux pas. Des larmes me montent aux yeux et je m'arrête de l'embrasser. Je peux pas. Je n'arrête pas de me répéter les mêmes mots. Je n'ose pas le regarder dans les yeux, j'enlève mes jambes des siennes rapidement et je le pousse de moi avec force. «Je peux pas, je peux pas, je ...» Je pense juste au fait que j'ai pas le droit de lui faire ça, j'ai pas le droit de l'aimer, de lui donner de l'amour, pas le droit. Je me retire de sous lui et m'assis rapidement en ramenant mes jambes contre moi. Je sais qu'il ne comprend pas et qui doit se demander qu'est-ce qu'il a fait de mal. Les larmes roulent sur mes joues et ma vue s'embrouille. Je me dis que j'ai pas le droit de lui faire subir ça. Je sais, c'est rapide mais ... j'ai pas le choix. Je n'ose toujours pas la regarder et les mots "T'AS LE SIDA, T'AS PAS LE DROIT, TU VAS CREVER, TU PEUX PAS L'AVOIR, ARRÊTE D'ESPÉRER D'AVOIR UNE VIE NORMALE, T'ES MALADE ET T'AS PAS LE DROIT D'AIMER, IL MÉRITE MIEUX QUE TOI" sont écris en gros dans ma tête en rouge. Je pleure, je l'aime tellement.
Shane n'avait jamais vraiment pensé que ça lui arrivait, ce qui se passait présentement. Ce n'était pas qu'il ne croyait pas en l'amour, loin de là, mais il ne pensait pas que ça lui arriverait à lui. À chaque fois qu'il y avait quelque chose de positif qui arrivait dans sa vie, il y avait toujours quelque chose de négatif qui venait englober le tout. Heureusement que le jeune homme ne s'en faisait pas avec la vie, malgré son pessimisme. Il était habitué au changement, il était habitué à ce que la vie soit contre lui. Même si rien n'allait très mal, même si jusqu'à présent, tout c'était déroulé très bien. Il trouvait quand même toujours le moyen de se plaindre à l'intérieur de lui, même s'il y avait pleins de personnes qui avaient des millions de raisons de plus de se plaindre. Alors il disait à sa petite voix intérieur de se la fermer, et puis il continuait à avoir son stupide sourire dans la figure. Et là, présentement, il était avec Sidney, et tout semblait correcte. C'était loin d'être juste 'correcte' c'était parfait. Voilà le terme juste. Shane sentait littéralement le sentiment de joie à l'intérieur de lui, il avait soudainement envi de s'engager, il voulait vieillir, tout d'un coup. Il sourit davantage, puis continua d'embrasser la jeune femme qui se tenait en dessous de lui. Elle était parvenue à lui enlever ses bas -Alexis avait de la misère à se les enlever lui-même le soir, quand il se couchait et qu'il oubliait d'enlever ses bas. Car oui, ça arrivait. Il était même, une fois, entré dans la douche avec ses bas sans s'en rendre compte. - puis avait enlever son jeans avec un peu plus de difficulté. Si avant, c'était agréable comme moment, là, c'était juste le top du top. Shane bouillait de joie et des frissons parcouraient son corps constamment. Il s'arrêta un moment pour la regarder, puis voyait qu'elle partageait le même sentiment que lui à l'instant présent. Elle souriait, tout comme lui, puis Alexis était heureux d'être celui qui avait la chance d'être avec elle présentement. Il n'en revenait toujours pas. Elle était amoureuse de lui. Pas du voisin, pas du gars sexy au coin de la rue, elle était amoureuse de lui. Le jeune homme n'arrêtait pas de se le répéter dans sa tête, n'y croyant toujours pas. Depuis le temps qu'il attendait ça, c'était incroyable. Il n'osait même pas espérer, ni même imaginer, qu'ils allaient s'embrasser un jour. Et on s'entend pour dire qu'ils n'étaient pas juste en train de s'embrasser, présentement. Shane ne croyait pas au destin et à ses trucs là, mais il le remerciait quand même d'avoir mit la demoiselle sur son chemin. Il ne savait pas qui remercier d'autre et merde qu'il avait envi de remercier quelqu'un. Enfin, il allait pouvoir adresser ses compositions à une fille en particulier -même s'il lui adressait déjà toutes ses compositions sans lui-même le savoir-. Il essayait de se convaincre qu'il n'était pas amoureux d'elle, et pourtant, quand il écrivait c'était toujours des images de lui et de Sidney qui lui remontait à la tête. Il était con de s'être cru pendant si longtemps. En tout cas, ce qui comptait, c'était le moment présent, et Shane ne voulait pour rien au monde que ça cesse. Ses mains parcouraient le corps de la demoiselle -il se gardait quand même une petite gêne, on s'entend-, puis il continuait de l'embrasser comme s'il ne pouvait pas s'en passer. Rectification : Il ne pouvait pas s'en passer. Ça non. Il dorénavant, il ne pourrait plus s'en passer non plus. Sidney avait enroulé ses jambes autour des celles du jeune homme puis celui-ci avait sourit en embrassant la fille qu'il aimait sur l'épaule, s'emparant à la fois de ses deux mains. Et puis comme s'était si prévisible, il avait retrouvé sa bouche peu de temps après. Sidney s'arrêta subitement et Shane se distança un peu pour voir son visage, ayant senti que quelque chose n'allait pas. Les yeux pleins d'eau, elle l'avait poussé avec force, s'était dégagé puis s'était assise un peu plus loin, en répétant qu'elle ne pouvait pas. Elle pleurait et Shane se sentait terriblement mal de quelque chose dont il n'était pas au courant. Il se demandait, peut-être l'avait-il brusqué sans s'en rendre compte? Il ne bougea pas l'espace d'un moment, il ne savait plus comment se tenir, quoi faire, il se sentait mal, il ne savait pas s'il devait parler ou pas. Tout allait si bien il y à peine quelques secondes. Et puis paf. Fini. Il baissa la tête, regardant les draps même s'il ne s'y intéressait vraiment pas, puis il avait honte. Honte? Oui. Il était certain que si Sidney était dans cette état, c'est qu'il avait fait quelque chose de déplacé. Mais il ne savait pas quoi, et ça le rendait un peu mal à l'aise. Il ne voulait pas lui dire 'Qu'est-ce que j'ai fait?' Au cas où elle lui réponde sèchement quelque chose d'évident, et que là il soit pris au piège, pas capable de répondre, se trouvant con une fois pour toute. Il finit par regarder Sidney, puis son coeur se serra en la voyant pleurer comme ça. Ça faisait mal. Elle ne pouvait pas? Pourquoi elle ne pouvait pas? Elle avait un petit-ami et elle ne l'avait pas dit à Shane? Pourquoi? Pleins de questions, pleins de scénarios. Le cerveau de Shane n'en pouvait plus. Et lui non plus. Le meilleur moyen était probablement de s'excuser? Il n'en savait rien. « Sidney... Pourqu... » Arf. Comment allait-il réussir à trouver les mots justes? Il ne voulait pas la faire pleurer davantage, ça non. Il attendit quelques secondes avant de reprendre, se sentant mal une fois pour toute. « Sidney pourquoi tu peux pas? » Shane n'y comprenait rien. Tout ce qu'il voulait, s'était elle, point, et il voulait qu'elle soit heureuse. Il s'était finalement rapproché d'elle, n'osant cependant pas lui toucher, de peur d'entrer dans sa bulle. « Tu ne peux pas ou.. Tu ne veux pas? » Il faisait pitié, vraiment. Car il avait réalisé que encore une fois, ça avait été trop beau pour être vrai, ce qui lui arrivait. Peut-être que finalement, il n'était qu'un meilleur ami sans rien plus. Peut-être que finalement, il aurait du faire dodo comme prévu. Elle ne voulait pas. Shane ne voyait pas comment elle ne 'pourrait pas'. Son coeur se serra de nouveau puis il se laissa retomber contre le matelas, regardant le foutu plafond pour la millième fois.
J'ai tellement mal et les larmes continuent de couler mais je ne fais rien. Je me traite d'imbécile. Imbécile d'avoir couché avec un mec que je ne connaissais pas, imbécile d'avoir cru que je pourrais avoir quelque chose de beau de Shane et imbécile d’avoir cru tout simplement. J'allais le perdre comme j'ai perdu Krystie. Ça me tiraillait à l'intérieur, j'avais mal au coeur et mon mal de tête venait de reprendre tout d'un coup. Je n'osais pas le regarder, je le méritais pas. S'il savait toute la peur que je ressentais en ce moment de le voir quitter la porte. De le perdre une troisième, je pourrais pas cependant je serais seulement un boulet à qui il va s'accrocher par pitié s'il reste. Je repense à ma deuxième rencontre avec mon médecin mais je pense surtout aux dernières phrases qu'il m'a dit. Je ne pourrais jamais avoir une relation normale avec quelqu'un de normal car moi, je ne suis pas normale, je suis une fugitive, être en relation avec qui n'ait pas atteint serait lui donner la mort. Je ne pourrais pas le supporter. Je tente de me rassurer en me disant qu'il m'aimait mais à chaque fois, je me disais qu'il allait grandir, vouloir des enfants, vivre normalement, être heureux et vivre avec la conscience tranquille. Je pouvais pas lui donner ça. Ça me faisait mal de lui faire mal vous comprenez ? Ma mère, mon père et mon frère souffrent toujours à cause de moi après quatre ans, j'ai pas envie qu'il vive ça. La seule qu'il mérite c'est d'être heureux et d'avoir le plus beau, rien de moins. J'avais envie qu'il parte, qu'il m'oublie, qu'il arrête de m'aimer que j'arrête de faire partie de sa vie. J'étais lâche mais ... mais rien. Ma mère me l'avait dit cela aussi, j'aurais du lui dire dès le début et si je l'aurais perdu, aujourd'hui je me serais habitué à son absence et aurait fait sa vie sans moi. J'avais peur aussi de ce qu'il penserait de moi. Je voulais pas non plus qu'il pense que je l'ai trahit car je lui ait caché pour son bien. Je voulais pas avoir le sida. Si je le pouvais, j'échangerais mon virus contre toutes les merdes du monde simplement pour ne pas faire souffrir Shane. Je ne vois rien et je souffre tellement que j'ai envie de crier de toutes mes forces mais je reste sans voix. J'ai mal au coeur, j'ai le goût de vomir tellement que ça me travaille à l'intérieur. Je sens ses yeux sur moi mais je n'ose toujours pas le regarder. Je ne veux pas voir ses yeux qui sont en questionnement. Je suis sûr qu'il se demande s'il a fait quelque chose de mal. Non. Mais qu'est-ce que je redoute le plus c'est qu'il pense que je ne l'aime pas pour de vrai. Il a tord, je l'aime plus que tout s'il savait à quel point. J'ai envie que ça passe, qu'on oublie tout et qu'en fermant les yeux et comptant tout à trois, que tout s’efface. Pourtant je sais que ça me démolirait. Je veux pas qu'il le sache. C'est pas de sa faute mais bien de la mienne. Shane me demande pourquoi que je peux pas. Je tremble, j'hésite à lui mais je dis rien. Ensuite il veut savoir si c'est parce que je veux pas. Sans le regarder je secoue la tête négativement. Il s'était approché de moi. Je ne voulais pas qu'il me touche et s'il le faisait j'allais encore me mettre à pleurer. Je me sentais tellement coupable. Mon mal de coeur arête pas de grandir, c'est une énorme boule d'émotion. Mes mains sont moites et je joue nerveusement avec mes doigts. C'est encore plus pire que la journée où j'ai appris que j'étais atteinte du sida car cette fois, c'est moi qui faisait mal. J'étais trop égoïste. J'ai peur que ça le détruise. J'ai mal. Les larmes coulent abondamment sur mes joues. Je sens un autre regard sur moi, c'est Boule qui est assit au sol et qui me regarde. Je prends enfin le courage de regarder Shane, il est couché et regarde le plafond. Mes larmes redoublent. Ce que je vais lui dire risque de tout faire tomber mais j'ai pas le choix de lui dire. J'ouvre la bouche mais je la ferme immédiatement. Puis de ma main, je l'avance lentement vers la sienne mais j'arrête en plein milieu et puis je la colle contre ma poitrine où il y a mon coeur. Je pense à la chose qui me pourrit à l'intérieur et je dis tout doucement dans un seul souffle en m'entremêlant dans mes mots. «Je ... je ... suis ... atteinte du sida Shane.» Je viens de tomber.
« Love of mine some day you will die, but I'll be close behind. I'll follow you into the dark. No blinding light or tunnels to gates of white, just our hands clasped so tight, waiting for the hint of a spark. If Heaven and Hell decide that they both are satisfied, illuminate the NOs on their vacancy signs, if there's no one beside you when your soul embarks, then I'll follow you into the dark. »
Sidney avait gardé le silence une éternité, selon Shane. Il voulait savoir ce qui se passait et tout de suite. Il en pouvait plus de la voir dans cette état, ça le tuait. Shane se redressa, puis tenta de la regarder, mais rien n'y faisait. Il n'était pas capable de mettre le doigt sur ce qui n'allait pas, même s'il réfléchissait de toutes ses forces. Doutait-elle des sentiments de Shane envers elle? Il avait été assez explicite, pourtant. Sidney avait enfin ouvert la bouche, mais aucun mot ne s'était échappé au plus grand malheur d'Alexis. La demoiselle semblait désemparé et Williams aurait tellement voulu faire quelque chose, la prendre dans ses bras, au moins. Mais si elle l'avait repoussé tantôt comme ça, c'est qu'il y avait une raison. Ça devait certainement avoir un rapport avec lui. Eh puis, ça y est, elle avait enfin parlé. Des mots. Un verbe. Un nom. Un nom. Shane repassa la phrase plusieurs fois dans sa tête avant d'assimiler le tout et puis il réalisa enfin. Son coeur allait lâcher d'une minute à l'autre. Son visage se crispa et ses points s'étaient serrés. Il tremblait de l'intérieur, il ne voulait pas, il ne voulait tellement pas. Il allait la perdre. Pour toujours. Il se retrouverait seul et il n'y aurait plus de chance qu'il la retrouve. Elle allait être dans un autre monde complètement différent et lui serait seul ici, avec son foutu chat, le coeur emprisonné à quelque part au paradis. Le jeune homme mit son visage entre ses mains, regardant le drap, encore une fois. Il avait chaud, il allait l'impression qu'il allait s'évanouir. Ça ne se pouvait pas.. Elle ne pouvait pas.. Il avait les yeux pleins d'eau, il allait devoir renoncé à son orgueil d'une minute à l'autre car il allait se mettre à pleurer. Sidney était LA seule. Point la ligne, point finale. Il ne voulait nulle autre qu'elle, et elle était tellement quelqu'un de bien pourquoi fallait-il que ce soit elle qui meurt?! Shane ressentait pleins de choses en même temps, de l'amour, de la colère, de la tristesse, évidemment. Il regarda autour de lui, observait la pièce, les choses de la belle, Boule... Un jour, il allait faire noir, ici, un jour, Shane n'aurait plus nul part où aller lorsqu'il allait avoir besoin d'une Sidney. Un jour, il allait assister à son enterrement, un jour, il allait pleurer comme un débile en récupérant ses foutus tee-shirt chez elle. Il regarda Sidney. Un jour pas si lointain, cette fille allait être six pieds sous terre. À cette pensée, Shane n'en pouvait plus et se mit à pleurer. C'était bien pire que la journée qu'il avait dû déménager quand ils étaient petits. Eh bien, Shane était encore un petit garçon. Sauf qu'il allait perdre la personne la plus importante à ses yeux. Pour la vie. Ça faisait mal. Il ne voulait pas la laisser partir avant lui. Beaucoup trop avant lui. Et il ne pouvait absolument rien faire pour la guérir. Rien. La seule chose qu'il pouvait faire, c'était de rester avec elle jusqu'à ce qu'elle s'éteigne. Il n'était plus capable de s'arrêter, les larmes coulaient même s'il voulait qu'elle s'arrête, même s'il voulait comprendre pourquoi la vie était si injuste. Il avait envi de la regarder et de lui dire de coucher avec lui pour qu'il ait la grâce de mourir avec elle. C'était pas plus compliqué que ça. Il n'allait pas toléré de la perdre. Jamais. S'il ne pouvait pas rien faire pour sa santé, il allait au moins lui donner son coeur. C'était la moindre des choses. Et de toute manière, elle était la seule qui était capable de le faire battre. Alors le jour où elle allait partir, le jeune homme allait la suivre. Ce n'était pas qu'un amour d'un soir, ce n'était pas ça. Sidney avait toujours été là. Toujours. Il avait envi de la prendre dans ses bras, de la serré le plus fort qu'il pouvait. De l'embrasser, de sentir son odeur. Il n'avait pas l'intention de la laisser tomber. Il allait être là à chaque jour jusqu'à la fin, il allait lui promettre, en tout cas, il se l'était déjà promis à lui-même. Le sida. QUELLE MERDE! Depuis quand? Depuis quand lui cachait-elle ça? C'était récent, ou pas? Il s'en foutait. Il s'en foutait, réellement. Son monde venait de s'effondre. Littéralement. Il planta son regard dans celui de la jeune femme, laissant couler un larme une fois de temps en temps. Il se décida finalement à parler, la voix tremblante. « J'ai pas l'intention de te lâcher... » Il ne restait pas tant de temps que ça à vivre à Sidney. Il ne restait pas tant de temps que ça à Shane à être heureux. Et il voulait lui faire oublier qu'elle était atteinte du sida, il allait tout faire pour qu'elle l'oublie. Et il voulait qu'elle meurt avec un sourire. Même si lui n'allait pas en avoir un. « Je t'aime pour de vrai et c'est pas des conneries... » Il essuya son visage avec son bras puis regarda Boule, innocent, par terre. Merde qu'il aurait aimé être un chat. Il ne se rendait pas compte de rien, il ne savait pas ce qui se passait, il était heureux et ne demandait qu'à manger et à avoir un peu d'affection. Et puis, c'est con, mais il s'imagina mourir subitement, laissant Whiskey seul. Pourquoi les animaux ça fait toujours autant pleurer? C'est un chhhhatttt bordel! Shane pensa à autre chose, pour essayer de se changer les idées. Pas moyen, vraiment pas moyen. Il s'était approché de Sidney, avait finalement passé ses bras autour d'elle, sa tête contre la sienne. « Je t'aime... Je t'aime... Et .. S'il te plait.. Laisse moi t'aimer ok ... J'ai pas l'intention de partir, de toute façon... »
Ma tête est vide en ce moment même. Je viens de lui avouer ce que j'ai gardé pour moi depuis des années. J'aurais jamais dû le garder pour moi, j'aurais du lui dire dès que je l'ai sut mais je voulais tellement pas le perdre, c'était la dernière chose au monde que je voulais. Le nombre de fois que j'ai voulu lui dire, lui chanter, lui écrire en parole lorsqu'il venait chez moi, j'ai pas pu. le voir sourire pour tenter de faire naître un sourire à mon tour refoulait cette annonce. Je n'avais jamais voulu lui faire du mal mais c'est ce que je venais de lui faire et je m'en voulais tellement. Mes pensées m'emmènent à cette fameuse soirée d'il y a quatre ans. Je me souviens parfaitement de tout maintenant, j'étais avec Krystie à l'époque et pour l'une des rares fois, j'étais sortie sans elle. J'ai énormément bu et je dansais contre un mec dont je ne me souviens même plus du nom. Il me plaisait bien et j'avais envie de plus avec lui. Comme de fait vers les petites heures du matin, je me suis ramassée dans son lit à baiser. Il ne me l'a jamais dit mais je ne lui en veux pas, ce n'est pas de sa faute, je n'aurais jamais du aller à cette fête, j'aurais jamais du tromper Krystie et surtout, je n'aurais jamais du coucher avec lui. Tout le blâme revient à moi c'est tout. Maintenant et depuis quatre ans, je paye pour cette connerie. Je le paye en voyant l'homme que j'aime souffrir et pleurer par ma faute. Je le paye en laissant ma mère prendre des antidépresseurs à cause de moi, je le paye en laissant mon frère payer le blâme et surtout mon père qui ne dort plus. Je suis qu'une salle égoïste, je m'en rend compte aujourd'hui et je le regrette tellement s'ils le savaient. Dès que j'ai le temps et dès que j'aille convaincu Shane que je ne vaut rien et que j'en vaux pas la peine, je les appelle pour m'excuser du mal que je leur ait fait. Je ne vaut rien, je suis juste condamnée. Je ne veux pas qu'il se complique la vie avec moi, je veux pas être un fardeau. Pourtant. je serais pas capable sans lui, sans le savoir, il m'a maintenu en vie. Il a toujours été là mais maintenant je me dis que je serais rien sans lui. J'ai juste le goût de lui dire que je l'aime encore et encore jusqu'à temps que je crève mais ma gorge est bloquée. Des larmes coulent toujours sur mes joues. J'ai tellement mal. J'ai mal au coeur, j'ai le goût de vomir tellement que la boule d'émotions en moi est grande mais je ne suis pas capable de bouger. Je le regarde. Mes yeux sont mouillés mais je peux apercevoir les siens qui coulent eux aussi. Non pleure pas je t'en prie. Va t-en, oublie-moi, aime en une autre et oublie-moi, je te mérite pas. Je peux pas ... Je vais crever, crever du sida. C'est la deuxième fois que je dis ça en quatre ans, je m'étais dit de ne plus jamais le redire mais je l'ai fait parce que ça pu de sens comme j'ai mal en ce moment. Mes bras sont au tour de mes jambes et je regarde dans le vide en continuant de pleurer. Shane me parle. J'ai de la difficulté à entendre mais je tourne lentement mon visage vers lui. Il n'a pas l'intention de me lâcher. Ça se bouscule dans ma tête, je ne sais pas. Je voulais pas non plus qu'il me laisse tomber mais je veux pas qu'il regrette, je veux pas non plus gâcher sa vie, j'ai envie que dans quarante ans, il regarde ses petits-enfants en se disant qu'il a eu une belle vie. Puis je pense ça serait égoïste de ma part de le laisser me regarder mourir à petit feu. S'il savait à quel point c'est loin d'être agréable de voir les gens qu'on aime s'éteindre sous nos yeux sans avoir le pouvoir de la sauver, se sentir impuissant. Je secoue la tête de droit à gauche lentement en me disant qu'il pouvait pas m'aimer, que c'était pas vrai, qu'il en aime une autre qui n'ait pas atteinte du sida et qui risque de lui donner tout le bonheur qu'il mérite. J'aimerais tellement que ça soit moi et pas une autre, seulement je n'ai pas le profil pour combler le poste. Je sens ses bras au tour de moi et sa tête contre la mienne. Je sens une bombe de tranquillité me prendre, je respire mieux et j'ai moins mal au coeur. Juste le fait que je sois dans ses bras en ce moment me rassure. Je l'aime, je l'aime, je l'aime et je l'aime encore et encore jusqu'à l'infini. Je tourne lentement la tête et je dépose mon front contre le côté de sa tête, mon nez touche son oreille, mon front ses cheveux. Mes yeux sont fermés. «Arrête s'il te plaît , tu veux pas de moi, tu veux pas vivre avec quelqu'un qui va mourir, je veux pas te faire vivre ça ... je m'excuse si tu savais ... tu mérites mieux ... je ...» Je peux pas, je peux pas lui dire de partir, j'en ai pas la force. Je veux me coucher avec lui, me coller, sentir son coeur battre, lui flatter les cheveux, faufiler mon visage dans son cou et l'entendre respirer. F*cking God. Je me dis ... je me dis rien. Je veux arrêter de penser deux minutes. Shane. Je me défais de lui et me lève. Je disparais dans la salle de bain et sort la fameuse boîte que j'ai caché derrière la toilette. Je reviens et me rassis dans le lit. Je dépose la boîte sur le lit. Je suis toujours en sous-vêtements mais c'est le dernier de mes soucis mais je pleure encore. «C'est ça que je prends tous les jours, tous les matins, tu veux pas me voir prendre tout ça et après me voir avoir mal à la tête au coeur tout ça à cause de ça, tu ... je veux pas te voir me regarder mourir ... je veux que t'arrête de penser à moi, je veux que tu ne m'aime pas pour de vrai, je veux tu me déteste, je veux tout simplement que tu m'oublis.» Je viens de dire la pire chose de ma vie. Je regarde mes pieds en me traitant de tous les noms du monde, j'ai le goût de crier de toutes mes forces et de frapper dans un truc. Je veux en finir une fois pour toute.
« Could this be out of line? To say you're the only one breaking me down like this, you're the only one I would take a shot on. Keep me hanging on so contagiously. You're everything I'm wanting, come to think of it, I'm aching On account of my transgression.. Will you welcome this confession? »
Encore des mots. Toujours et encore des mots. Un coup de poing, ça ne faisait pas si mal que ça en comparaison à des stupides mots. Certains étaient capable de passer à côté, en se disant que la personne ne réfléchissait pas avant de parler. Malheureusement, Shane n'était pas comme ça. Ça faisait mal. Énormément mal. Sidney croyait vraiment qu'il méritait mieux? C'était quoi, mériter mieux? Alexis n'y comprenait rien. Avec toutes les aventures d'un soir qu'il avait eu, il aurait très bien pu avoir le sida aussi. C'était de la malchance, point. Sidney n'y était pour rien, elle ne méritait pas d'être rabaissée dans quoi que ce soit. Elle ne méritait pas de s'empêcher d'aimer à cause de ça, elle ne méritait pas d'être malheureuse. « Tu ne peux pas décider de ce que je veux et de ce que je ne veux pas. » Il s'en foutait, d'avoir à vivre aux côtés d'une personne qui allait mourir. Carrément. De toute façon, il était déjà condamné à être malheureux toute sa vie à cause de cette nouvelle. Il n'allait jamais être capable de s'en remettre à cent pour cent. Si seulement il avait été indépendant sans exception. Il vivait très bien seul, il aimait ses amis, mais ils n'étaient pas obligatoire à sa vie pour qu'il soit heureux. Sauf Sidney. La seule et l'unique exception à la règle. À chaque fois qu'elle s'était absentée dans sa vie pour un long ou un court moment, Shane avait toujours trouvé qu'il manquait quelque chose d'important, il ne se sentait pas si bien. Et puis quand elle était là, c'était l'extase. Il ne savait pas ce qu'il allait faire quand il allait la perdre pour la vie. Quand il y aura un fin à la dernière page de leur histoire. Un 'fin' noir et seule sur une page blanche qui dérange tellement, à la fin d'un bon livre. Les paroles de la belle avaient été difficiles à avaler pour le jeune homme. « C'est quoi, mériter mieux, pour toi? Tu penses vraiment que t'es rien? Pour moi tu comptes bien plus que tous les autres, et tu le sais. Je m'en fou, des autres! Je m'en fou d'avoir à vivre avec une fille qui va mourir! C'est pas ta faute. » Et là, Shane était à peu près certain qu'elle allait répondre un truc du genre, 'oui c'est de ma faute.' Non non & non. Alexis n'allait jamais accepté ça. Il méritait ça autant qu'elle, il avait même été passé des tests d'au cas où, lorsqu'il avait fini par passer sa phase de trop débauché. « Et si moi j'avais le sida, peut-être que tu penserais que je ne te méritais pas? » Il n'était pas 'fâché'. Simplement parce qu'il n'était pas capable de l'être. Mais en ce moment... Ça se rapprochait de ça. Ça le fâchait de savoir que Sidney se rabaissait comme ça. Sidney s'était dégagée puis elle avait disparu l'espace de une ou deux minutes. Shane avait versé les dernières larmes -pour l'instant- et avait essayé de réfléchir, se disant qu'il pourrait bien se faire frapper par un bus dans quelques années et qu'il serait bien content. Oh Shit. Ça allait mal, là. Ça allait mal. Il voulait tellement crever. Pour une fille. Il s'était toujours dit que c'était con, les gens qui se suicidaient à cause d'une fille. Ou d'un gars. Mais là, étrangement, il comprenait le sentiment. Sauf qu'il était persuadé que ses sentiments étaient beaucoup plus intense. Sidney, il ne l'avait pas rencontré la semaine passé par hasard au coin de la rue. C'était une histoire d'une vie. Toujours, depuis toujours. Elle avait toujours été là, dans sa tête, du moins. Le hasard avait permis qu'ils se retrouvent, encore et encore. Happy était revenue puis avait posé une boîte de médication sur le lit. Et puis elle dit d'autres mots. Encore plus pires que les précédents. Elle ne le pense pas. Elle ne le pense pas. Ça, c'était ce que Shane essayait de se convaincre. Pas moyen. Il n'était toujours pas capable de se convaincre, il se faisait des scénarios à en plus finir. Ça y est, il commençait à être fâché pour de vrai. Ces mots l'avaient heurté en plein coeur. « Ah ouais.. C'est vraiment ce que tu veux.. ? Que je parte. Que tu ne me revois plus, plus jamais. Que tu n'entendes plus parler de moi. Que je m'efface de ta vie. Que je ne t'aime pas. Que je te déteste. Que je t'oublie. Que j'en rencontre une autre. Que je sois malheureux. Que je me tire une balle au bout d'un mois. Génial. J'adore ton plan. C'est vraiment songé. » Shane la regardait droit dans les yeux et la seule chose qu'il espérait, c'est qu'elle n'approuve pas. Qu'elle lui demande de rester. Qu'elle veuille de lui. Le visage d'Alexis s'était crispé, comme s'il allait encore pleuré, mais cette fois-ci il s'était retenu. Il prit la boîte de médication pour l'observer quelques instants puis replanta son regard dans le celui de la jeune Thompson. « Tu crois vraiment que c'est ça, qui me dérange? » Il repensait encore à ces dernières phrases, ça le hantait, et ça allait continuer à le hanter jusquà ce qu'elle le rassure. Si elle le faisait. Il hochait la tête négativement comme pour se convaincre que ce n'était pas vraiment ce qu'elle voulait. Qu'elle ne le pensait pas. « Tu veux vraiment que.. Je me lève et que.. je parte? Moi je veux pas. Il.. te reste combien de temps à vivre, Sidney? » Le temps qu'il te reste à vivre, c'est le temps qu'il me reste à être heureux. Le temps qu'il me reste à aimer quelqu'un, à espérer de tout mon coeur que cette personne là est heureuse, que je lui apporte quelque chose, qu'elle ne va pas mourir avec des larmes dans le visage. Ça, c'était ce qu'il pensait, encore une fois. Des trucs qu'il allait être capable d'exprimer seulement via la chanson. Il ne voulait pas partir d'ici. Il avait peur que Sidney l'abandonne, qu'elle parte sans lui dire, ou quelque chose comme ça. Qu'elle ne réponde pas au téléphone, qu'elle ne veuille plus lui adresser la parole. Elle le croyait quand il lui disait qu'il l'aimait? Il voulait marcher avec elle jusqu'à la fin. Il voulait la suivre. Il n'allait certainement pas la laisser partir comme ça.
«Mieux? Une fille qui ne te fera pas souffrir, qui ne sera pas atteinte du sida, avec qui tu pourras passer ta vie, avec qui t'auras pas à t'inquiéter, avec qui tu pourras avoir des enfants, après qui t'aurais pas à attendre qu'elle crève un jour ou l'autre ... quelqu'un d'autre que moi.» Je sens les larmes continuer de couler sur mes joues. J'en peu plus, il faut que j'arrête mais je ne suis pas capable, ça fait tellement mal. Non tu ne t'en fous pas de vivre avec quelqu'un qui va mourir, dit pas le contraire, tu le sais autant que moi, tu vas toujours t'inquiéter, je te connais. Combien de fois j'ai parlé avec ma mère et de lui demander si ça l'allait et qu'elle me répondait que si et la minute d'après Matt me disait qu'elle venait de pleurer à cause de moi ? Je ne les compte même plus. Shane me dit que ce n'est pas de ma faute. Nous étions deux à s'envoyer en l'aire et c'est moi qui ai décidé de coucher avec le fameux gars, il n'y avait personne avec nous, donc c'est totalement de ma faute. C'est de ma faute Alexis si je t'ai fait mal aujourd'hui, c'est de ma faute si tu pleures, je suis coupable. Et s'il avait le sida ? S’il avait le sida, je retrouverais la fille qui lui a fait ça et je l’aurais massacré sans blague. «Non ... » Je l’ai dit dans un seul et unique souffle. Je ne l’aurais pas laissé tomber et je me serais attaché à lui. Je me suis détaché de lui et revenu quelques temps après avec la chose qui me sert de médication pendant le reste de ma vie jusqu’à temps que … je ferme les yeux. Je ne veux pas y penser. Je viens de dire les pires choses de ma vie. Ça lui a fait mal, je le vois dans ses yeux. Puis je me dis que, de l’avoir rencontré à la garderie, d’avoir reçu sa lettre, de l’avoir revu à cette fête, de l’avoir vu en me réveillant le lendemain sur le planché et d’être avec lui depuis le début de l’année je ne le regretterais jamais. Lui. Shane. Qu’est-ce que j’aime le plus au monde, j’arrête pas de le dire mais c’est vrai, j’aime personne autant que lui et … je m’arrête de penser et je l’écoute parler. Il est en colère. Non ce n’est pas ce que je veux. Ce que je veux vraiment c’est que tu restes, qu’on se couche sous la couette, qu’on dorme en cuillère, que tu restes avec moi jusqu’à la fin, que c’est toi que je vais voir en dernier avant je parte pour de vrai, de sentir tes doigts entrelacer avec les miens, de profiter du temps qui me reste pour le vivre avec toi parce que je peux pas vivre sans toi. Je t’ai dit ce que je ne voulais pas. Je m’excuse. J’ai toujours rejeté les gens que j’aimais parce que je ne voulais pas les faire souffrir. Je veux pas que tu te trouves une autre fille et je ne veux pas que tu te tires une balle parce que sinon, je ne sais pas ce que je ferais sans lui. Je veux tout sauf ça. Je le vois prendre ma boîte et la regarde. Il me demande si c’est ça qui va le déranger. Je secoue lentement la tête. Ce n’est pas ça, c’est le pourquoi que je prends cette médication qui dérange. Ça m’aide à rester en vie jusqu’à temps que ces pilules arrêtent de faire effet. Ça provoque des nausées et des maux de tête épouvantable, je ne veux pas qu’il me voie rejeter mes tripes à peu près tous les jours. Je veux qu’il continue son chemin, qu’il devienne un chanteur reconnu dans le monde et qu’il sorte des millions d’album jusqu’à temps qu’il meurt à son tour. « Tu veux vraiment que.. Je me lève et que.. je parte? Moi je veux pas. » Je viens pour approuver lentement de la tête pour qu’il parte mais je m’arrête avant de le faire. Je sais que si je le fais, c’est la fin et que c’est une bêtise si je dis oui, il va partir et franchir la porte. Et s’il le fait, ça va me briser, que je ne vais pas être capable de continuer. Vous comprenez pas à quel point il est important pour moi. Je n’ai pas le temps de répondre et me demande combien de temps il me reste à vivre. Je ne le sais pas, j’ai dit dès le début au médecin que je ne voulais pas le savoir. Peut-être deux ans, peut-être dix, je n’en sais rien et je crois que c’est mieux comme ça. Je préfère laisser les choses aller et de ne pas penser à ça. J’ai peur. Il y a toujours des larmes qui sortent de mes yeux. Je n’arrête pas de penser à lui. À toutes les chansons que j’ai écrite pour lui qui sont dans ma boîte, sous ma guitare, au fait que je pense tout ce que j’ai écrit, au fait que sans lui, je ne sais pas si je serais assise dans ce lit à pleurer. «Je ne sais pas … combien de temps il me reste, je vais le savoir quand … je … je vais être couché dans un lit d’hôpital … entrain de mourir.» J’ai hésité sur les derniers mots. J’ai peur. J’ai peur que ce moment arrive, j’ai peur de fermer les yeux et de ne plus les ouvrir. Je le regarde dans les yeux, les yeux pleins d’eau et je lui dis un truc en chuchotant. «j’veux pas que tu partes.» J’ai besoin de lui. Je me mets à quatre pattes et puis m’avance jusqu’à Shane. Proche de lui, je prends sa main et la dépose sur mon cœur comme lui a fait tout à l’heure. Je dépose mon front sur son épaule. «J’ai peur … »
« So there goes my life, passing by with every exit sign. It's been so long, sometimes I wonder how I will stay strong. No sleep tonight, I'll keep on driving these dark highway lines. And as the moon fades, One more night gone, only twenty more days. But I will see you again, I will see you again, A long time from now. »
Shane attendait toujours la réponse. Il espérait tellement qu'elle ne lui demande pas de partir. Il savait qu'elle pouvait le faire, qu'il y avait cinquante pour cent des chances qu'elle le fasse. Et si elle lui demanderait, il n'aurait pas le choix de s'exécuter. Même si, une fois rendu chez lui, il se serait maudit de ne pas avoir tenu tête. Il ne tenait jamais tête à Sidney. Mais je crois que là, il l'aurait appelé. Et appelé encore et encore jusqu'à ce qu'elle réponde, jusqu'à ce qu'elle veuille bien de lui. Lui, il ne voulait que d'elle. Alors il avait intérêt à ne pas tout foutre en l'air. Il avait intérêt à lui tenir tête, si elle lui demandait de partir. Il ne voulait pas faire ça, mais il ne voulait pas la perdre non plus. Elle répondit d'abord à sa deuxième question, lui disant qu'elle ne savait pas combien de temps il lui restait. Ça rendait les choses plutôt stressantes. Mais Shane comprenait. S'il avait été dans la même situation, il n'aurait pas voulu avoir le 'tic tac tic tac' dans sa tête à longueur de journée. Juste entendre les mots 'entrain de mourir' de la bouche de Sidney, c'était énormément difficile. Et puis finalement, Happy lui répondit tout bas qu'elle ne voulait pas qu'il parte. Alexis soupira de soulagement. C'était déjà ça de réglé. Il n'aurait pas à lui dire non. Mais elle allait quand même mourir un jour. Et ça, il ne pourrait jamais rien y faire. Elle s'approcha de lui, à quatre pattes -Shane l'avait trouvé tellement mignonne de faire ça- puis pris en possession sa main pour la mettre sur son coeur, comme le jeune homme avait fait tout à l'heure. Elle posa son front contre l'épaule d'Alexis puis lui dit qu'elle avait peur. Williams la serra contre lui en lui donnant un bisou sur la tête. Ça n'allait pas prendre de temps qu'il allait recommencer à pleurer. Il ne s'attendait pas à une nouvelle comme celle-là aujourd'hui. « .. J'ai peur aussi. » Il aurait aimé pouvoir lui répondre qu'elle n'avait pas à s'en faire, que tout allait bien se passer. Mais ce n'était pas ça qui allait arriver, la fin de cette histoire était condamnée à être mauvaise. Alors il avait peur aussi. Vraiment peur. Il n'allait pas essayer de lui prouver le contraire, on s'entend pour dire que c'était normal d'être effrayé dans une telle situation. À l'aide de sa main, Shane redressa le visage de la demoiselle de sorte à ce qu'elle le regarde. Il essuya ses larmes, même s'il était lui-même sur le point de pleurer une seconde fois, puis il déposa un baiser sur ses lèvres qui voulait absolument tout dire. Il se distança à peine puis se décida à prendre parole. « Si tu savais à quel point j'aimerais pouvoir faire quelque chose. Tu peux être certaine que je serai là jusqu'à ce que tu .. » Des mots bien plus difficile à prononcer que 'je t'aime'. « .. partes. » Jusqu'à ce que tu meurs. Une phrase qu'il allait essayer d'oublier. Il allait faire son possible pour faire comme si de rien était, à l'exception près. Il était certain qu'il allait être encore plus protecteur de ce qu'il était déjà, mais ça, Sid devait être habituée. Et puis un jour.. Elle allait mourir. Elle allait allé on-ne-sait-pas-trop-où et Shane allait passer le restant de sa vie à espérer qu'il y a réellement quelque chose 'en haut' et qu'il pourrait la voir une fois qu'il allait aussi perdre la vie. « Je veux être celui qui .. Aura l'occasion de te dire je t'aime à chaque jours jusqu'à la fin. » Il pouvait bien être musicien. Ça commençait à paraître dans sa manière de parler. Mais c'était fou à quel point il pensait tout ce qu'il disait. Il espérait pouvoir être celui qui tiendrait Sidney en vie, qui lui donnerait le sourire, qui la rassurerait quand ça irait moins bien.. Il voulait être celui qui allait être là. Toujours là. Si la vie avait été une personne, il l'aurait tellement frappé.
Je ne sais pas. Je me souviens d'une chose que mon professeur d'histoire m'a dit lorsque nous étions ensemble dans une reprise. Je venais d'apprendre que j'étais atteinte et voyez-vous, je n'avais pas la tête à écouter de conneries surtout que je n’allais peut-être pas avoir la chance de les utiliser dans ma vie. Il m'avait pris à part en me disant qu'il voulait me voir pour parle. J'comprenais pas pourquoi au début et même je m'en fichais pourtant j'y suis allée parce que je ne voulais pas ... je ne voulais que les gens me demandent "Wow, Sid' t'es sûr que ça va? T'es toute blanche, qu'est-ce qui se passe ?" Et ça ne me tentait pas de leur répondre. La porte était fermée et mon prof m'avait regardé un instant. Il était assit sur un bureau. J'étais debout, les bras croisés à me demander ce qu'il voulait. J'avais peur. Je n’osais pas le regarder dans les yeux de peur qu'il comprenne. Voyant ça, le professeur me demanda simplement si j'étais malade. Pas le temps de réfléchir, pas le temps de me tourner et de quitter la classe, juste le temps de me mettre à pleurer. Je n'ai jamais réellement aimé pleurer devant les autres mais là c'était une exception. Il sait approcher de moi et m'a prit dans ses bras en disant que ce n’était pas grave. Mr. Smith m'a demandé qu'est-ce qui n'allait pas, j'ai tout balancé d'un seul coup sans m'arrêter. Il m'a dit que c'était compréhensible et c'est écarté de moi en prenant son fameux sac à dos et sortant la même foutue boîte de pilules en me disant que je devais pas laisser cette chose que j'avais de me détruire, que j'avais le droit de vivre autant que les autres et que je devais me battre. Puis ensuite il me dit que je pouvais enfin prendre conscience que la vie, fallait la vivre. Je ne sais pas pourquoi que je pense à ça. Peut-être pour me faire réaliser que Shane faisait partie de ma vie, que je n’avais pas le droit de me laisser abattre par la solitude et par la peur de tout perdre. Mais j'peux pas m'en empêcher, c'est un mécanisme qui s'enclenche à chaque fois lorsque je m'attache à une personne pourtant je devrais me rendre compte que Shane c'est pas les autres, que lui c'est et ça l'a toujours été une exception, que c'est le seul que je vais toujours regretter d'avoir fait du mal, que je vais toujours avoir la peur de le perdre, qui va me faire réaliser tous les jours qu'il reste de moins en moins de temps, avec qui que quand je vais penser que je vais mourir, que je ne vais pas me mettre à pleurer parce que je sais qu'il va être là. Malgré ça, j'ai la crainte qu'il finisse par partir. Je me contredis. Je ne sais pas où j'ai la tête, ça n'arrête pas de se balancer en ce moment entre ma tête et mon coeur même si le coeur n'est qu'un organe et que les sentiments qui viennent du coeur, viennent de la tête eux aussi mais pourtant c'est tellement différent. J'ai moins mal au coeur et ça me fait du bien. Juste le fait qu'il soit là après tout ça me rassure. J'aurais tellement voulu que ça ne se passe pas de cette façon, j'aurais voulu qu'on couche ensemble sans que j'aille cette foutue bactérie et qu'ensuite l'histoire continue à son rythme. Ma main est contre la sienne et je continue de pleurer mais silencieusement. Je ne fais pas de bruit et je me traite d'égoïste encore une fois. Je sens ses bras qui m'entourent et une force s'appuyée sur ma tête. Je me doute que c'est ses lèvres. Je soupire. C'est vrai, j'ai peur, j'ai peur de me retrouver attacher à un lit, j'ai peur d'entendre les machines faire du bruit et qui m'indiquent que je suis toujours en vie, j'ai peur de voir les gens pleurer, j'ai peur d'entendre les mauvaises nouvelles, j'ai peur de me dégrader, j'ai peur de mourir ... Shane me dit qu'il a peur lui aussi. F*cking God. On dit qu'aimer ça fait mal, je ne savais pas que c'était à ce point. Je veux qu'il soit heureux, qu'il réussisse, qu'il ait le bonheur, qu'il comprenne que c'est le plus merveilleux au monde, que je ne regrette pas de l'avoir rencontré et que je veuille son bien. Je sens sa main sous mon menton et me relève. Je plonge mon regard dans le sien et je sens que mes larmes quittent mes joues. Je ne sens aucune eau sortir de mes yeux. Puis ses lèvres rencontrent les miennes. Ça me rassure. Je l'écoute parler et je me calme tranquillement. «Merci.» Merci d'être là, merci de m'avoir laissé entrer ta vie, merci d'être venu à la garderie, merci pour la lettre, merci de m'avoir retrouvé à cette fête, d'être resté couché sur le planché, merci d'avoir parlé de ton chat, de t'appeler Shane, d'aimer la musique, de m'avoir aidé quand ça n'allais pas, de m'aimer, de rester, merci d'être toi. Je t'aime. C'est la seule chose que je trouvais à dire à ce moment même. Merci. Shane, c'est tellement beau comme prénom. Sa phrase ... j'ai ... Il n'est pas au courant que c'est lui depuis le début. Même moi je ne le savais pas juste qu'à aujourd'hui. « Tu ne le sais pas mais ... c'est qu'est-ce que tu fais depuis des années et ... et j'crois que je serais pas là sans toi ... » Ensuite, je ... je m'arrête. Je ne sais pas comment agir. Je ne sais pas si je dois passer à autre chose, l'embrasser, me coucher, m'habiller, de lui dire tout ce que je ressens pour lui, lui parler de quelque chose d'autres, aller prendre ma douche parce que je me sens sale, lui parler de la pluie et du beau temps, le prendre dans ma bras et de me coucher avec lui en lui disant que je l'aime. Je ne sais pas, mais je dois bouger ou faire quelque chose. Dans ma tête ça se balance de droite à gauche, je suis toujours triste et démolie mais je tente de faire taire tout ça et de passer à autre chose même si je sais que ça peu paraître étrange que je pense normalement en ce moment et qu'il y a même pas dix minutes j'étais proche d'une crise. Mode survie ? Sûrement. Je le regarde un instant. Je ne dis rien. Mes yeux sont encore mouillés mais le je le vois clairement. J'ai peur qu'il m'en veule de ne pas lui avoir dit, qu'il soit plus distant, qu'il me regarde différent en me voyant comme une menace, qu'il doit tanné de moi après quelques semaines, qu'il se dise que ça l'aurait été préférable qu'il ait voir ailleurs. Pourquoi faut-il toujours se convaincre du pire ? Pas manque de sécurité ? J'entends mon portable sonné mais je ne bouge pas. Je pose mon regard sur la sortie mais je me sens bien en ce moment, je ne panique plus. « Je m'excuse sincèrement et du plus profond de mon coeur Shane, je voulais pas te faire de mal, c'était la dernière chose que je voulais et ... c'est pour ça que ... j'hésitais de te le dire ... je ... » Je le pensais, vraiment. C'est pour cette raison, que depuis quatre ans, je garde le silence. Je faufile mes bras au tour de lui et je l'emmène avec moi sous la couette. J'ose pas le coller. Je préfère garder mes distances, je sais que ce que j'ai c'est pas petit et que c'est de la frayeur sur deux pattes
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