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nightmare. i'll be fine once i'll get it, i'll be good
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| | Lun 18 Jan - 0:14 | |
| 16h, Mercredi après-midi, la présence de la nounou est plus que nécessaire. Nadine a jugé important de sortir faire les courses avec ses enfants, il est plutôt d'usage qu'elle laisse son personnel s'en occuper, mais elle tient cette fois-ci, à montrer qu'elle est une maman comme les autres.
Appréciant les saveurs exotiques, les mets venus d'ailleurs, une visite au grand supermarché de Chinatown s'impose, même si elle n'aime pas particulièrement les endroits très peuplés. Prenant la main de sa fille Iris, elle se balade de rayon en rayon, cédant à chacun des caprices de sa fille. Serait-ce un signe de culpabilité pour son absence? Non, certainement pas. Elle le fait pour avoir la paix, éviter d'entendre ses cris. La nounou semble déjà avoir un peu de mal à garder Jad en place. Jad ? Son autre fils, six ans déjà. "Ils grandissent si vite " se dit-elle, dans un fin soupire, avant de prendre conscience de l'arrivée inévitable de ses rides, qu'elle a longtemps craint, au point d'en faire des cauchemars.
Elle a soudainement droit à un appel téléphonique en plein milieu d'une discussion avec sa fille qui lui narre fièrement une histoire apprise à l'école. Nadine se met en retrait pour parler. Son deuxième magasin de joaillerie va bientôt ouvrir ses portes, il faut parler de quelques détails avec le futur gérant. Il a toujours été difficile pour elle de déléguer les tâches, étant une vraie perfectionniste lorsqu'il s'agit de travail. Elle stresse et cela se voit dans ses petits gestes. Elle passe nerveusement une main dans ses cheveux avant de raccrocher, cherchant la nounou et ses enfants.
Ses yeux se baladent un peu partout avant de croiser cette ombre qui fait glacer son sang. Cette allure, ce regard, elle jurerait presque que c'est lui, elle finit par lâcher un petit rire moqueur pour se rassurer et se dire qu'il s'agit sans doute d'un simple sosie. Ce n'est pas possible de toute façon, pas après tant d'années. Elle finit par rejoindre la nounou à la caisse, dissimulant cette peur écrasante qui rend ses mains quelque peu flageolantes, la simple vue de cette homme a éveillé d'anciens démons, longtemps.. trop longtemps oubliés. |
| | | | Lun 18 Jan - 1:44 | |
| Lars erre dans les couloirs de cet immense supermarché, les questions tambourinant dans son esprit, bon dieu qu’est-ce qu’il est venu foutre ici ? La gamine a dit qu’elle voulait manger chinois, il a râlé, de toute façon qu’est-ce qu’elle foutait chez lui ? Ce n’est pas son job de la nourrir, s’il avait voulu s’occuper de gosses, il en aurait fait ou serait devenu nounou, elle a simplement souri, sachant pertinemment qu’elle aurait ce qu’elle avait demandé. C’est ainsi que ça fonctionne entre eux, elle exige, il rouspète puis exécute, quand ce n’est pas trop difficile mais la gamine sait y faire avec lui, il est forcé de le reconnaître et s’il était honnête, il avouerait aussi qu’elle parvient peu à peu à faire fondre l’iceberg qui étreint sa cage thoracique.
Il déambule, tête dans les nuages, mémoire à la recherche de ce qu’elle a pu demander, quelle idée de vouloir manger chinois ? Une envie de femme enceinte, il espère bien que non, une gamine passe encore, mais deux, il y a des limites à sa générosité. Il prend des nouilles qu’il fout dans son sac de courses… Lars et un sac de courses, comme quoi tout arrive, adepte du service à domicile, il l’aurait bien volontiers fait aujourd’hui. Il récupère encore trois articles et drame oblige, il a fallu qu’il tombe sur un visage familier, hébété, il s’immobilise et ses prunelles la suivent pendant de longues minutes. Quand elle croise son regard, il sait que c’est elle et la flamme s’anime, plus belle et plus indomptable que jamais. Il choppe au hasard des produits et se rue vers la caisse, celle la plus éloignée de Nadine. Il la toise, la détaille, l’étudie pour trouver la faille, silencieux, comme un prédateur qui contemple sa proie avant de s’en emparer. Il ne fait aucun mouvement dans sa direction, il sait qu’elle sentira son regard, il y a trop de témoins pour qu’il puisse faire quoique ce soit. Lars remarque néanmoins deux jeunes enfants à ses côtés, ainsi qu’une femme et son esprit se lance dans la construction du puzzle, ils ont un air de Nadine, un il-ne-sait-quoi qu’il verrait à des mètres. C’est son tour dans la file, alors il avance, pose le contenu de son panier et va patienter près de la caissière, son attention toujours rivée vers son ex-petite amie. Il la voit mal à l’aise et loin de le calmer, cela ne fait qu’accroître son désir d’aller encore plus loin dans ce jeu malsain. Bon point qu’elle soit dans cette ville, il sait désormais comment utiliser son temps libre. |
| | | | Lun 18 Jan - 20:47 | |
| La peur, la crainte, le désarroi, cette impression d'être piégée sans en être réellement sûre. Il fallait qu'elle s'extirpe de ce labyrinthe de pensées, que cette vision lui a provoqué. Est-ce lui? Ou une simple illusion? Nadine n'ose pas, non elle ne tient pas à le revoir, pourtant il faudrait qu'elle s'en assure, qu'elle le veuille ou non, il va falloir qu'elle jette un deuxième coup d'oeil. Elle inspire profondément avant de sursauter lorsque son téléphone sonne, le nom du futur gérant s'affiche sur l'écran du téléphone. Elle s'éloigne un peu de ce monde qui l'entoure pour aller répondre, parlant assez longuement au téléphone, c'est ainsi que dans un geste furtif, la jeune maman le repère. Son passé, ses regrets, ce côté d'elle qu'elle a longtemps dénigré, nié, refusé d'accepter, c'est lui.
Passer autant d'années à se reconstruire, créer cette version parfaite d'elle, une version irréprochable que l'on adulerait, pour finalement le retrouver lui. Retrouver tous ces souvenirs, ces sensations qui les accompagnent, se retrouver aussi. Un profond dégoût la rattrape lorsqu'elle revoit cette ancienne Nadine, pauvre, pathétique, encore à la recherche de son monde, un monde auquel elle pense appartenir. Un monde terni par cette exubérance presque maladive d'une richesse lassante, un monde morose, sans éclat, un monde qui lui ressemble sans doute. Le sien. Il n'a pas le droit de se montrer, même si elle a toujours regretté au fond, d'avoir eu à en arriver là, pour réussir.
Que faut-il faire dans ce genre de situation? Courir loin? changer encore de ville? Se rassurer en pensant qu'il s'agit toujours de son sosie, elle ne semble pas être sortie de son labyrinthe, le fixant encore une dernière fois, de plus en plus sûre qu'il s'agit de lui. Lars. Elle baisse brusquement son regard. Le temps passé à la caisse lui paraît trop long. Sa fille s'approche d'elle sautillant et pointant du doigt des gâteaux qu'une autre famille a acheté dans la caisse voisine. Nadine reste stoïque, dans un autre monde, son regard à présent rivé vers lui. La nounou finit par aller les chercher. Iris secoue légèrement le bras de sa maman pour lui parler. " Maman ! c'est qui ce Monsieur? pourquoi tu le regardes? " |
| | | | Ven 22 Jan - 15:49 | |
| Les produits s’enchaînent, les bips également. Lars est loin de là, à des centaines de kilomètres. Le passé le prend d’assaut, violemment, telle une gifle assenée par un homme puissant. Ses prunelles la scrutent sans cesse, il est là, elle le sait. Son corps le crie, le hurle et ça l’amuse. Un rire tonitruant résonne de part et d’autre de sa boîte crânienne, mais son visage lui demeure inexpressif, fermé comme à son habitude. La rancune enflamme son organisme tout entier, le karma hurle vengeance et il sait qu’il saura lui plaire, pas aujourd’hui, pas maintenant, il n’est pas assez débile pour le faire en public, le plaisir est dans la chasse et traquer, ça, il sait faire.
La caissière lui annonce le prix et il sort son portefeuille, ainsi qu’un billet de cinquante. Cette action offre à Nadine un moment de répit, une fuite nécessaire au vu de ce que laisse entendre son corps. Un sourire se fraie un chemin sur ses lèvres, et l’employée pique un fard, il fait toujours son petit effet. Il ramasse ses affaires et s’en va après un dernier regard pour la brune. Ses pas le mènent vers l’extérieur et il lui faut à peine quelques secondes pour repérer Nadine et sa clique venir dans sa direction. La fillette courant, manque de venir s’étaler à ses pieds et instinctivement, il la récupère avant qu’elle ne vautre lamentablement sur le carrelage.
« tu vas bien ? »
Son expression se fait plus douce, les enfants s’attirent rapidement sa sympathie même s’il est clair qu’il n’est pas prêt à en avoir à lui. Il l’aide à se remettre sur ses pieds, et son observation se confirme, il s’agit bel et bien de sa gosse. Il lui faut se concentrer pour retenir son sifflement de mépris.
« Elle a l’air d’aller bien »
Annonce-t-il aux deux adultes venues les rejoindre, ton monocorde qui ne trahit rien de son ancienne relation avec Nadine. Des inconnus voilà ce qu’ils sont désormais.
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| | | | Sam 23 Jan - 22:00 | |
| La Nadine habituelle est éteinte, sans vie, noyée dans une désillusion depuis plusieurs années déjà. C'est d'ailleurs ainsi qu'elle a consciemment choisi le paraître à la réalité. Se créant chaque scène de sa vie, un monde illusoire, entourée de diamants et de pierres précieuses, tel qu'elle l'a toujours souhaité. Le revoir a redonné vie à une pulsion longtemps oublié, ce côté spontané et impulsif qu'elle s'est permise de lâcher sans aucun contrôle avec lui. Lars. Qu'elle le veuille ou non, il est certainement le seul à connaître sa vraie nature, peut-être est-ce pour cette unique raison qu'elle a décidé de l'éloigner de sa vie. Nadine n'avait pas peur de lui mais d'elle-même. Toute son attention se reporte vers sa fille, lorsque celle-ci lui demande pourquoi elle le regarde. Elle ne répond pas, se dirigeant avec eux vers la sortie du super marché, accélérant même le pas, tout en ressentant une certaine excitation inavouée, une chaleur dans sa poitrine qui date de cette époque pourtant bien révolue. Cette même pompe cardiaque manque de dérailler lorsqu'elle le voit en face, prenant Iris contre lui, lui évitant de tomber au sol. La jeune maman reste figée, ses prunelles le détaillent. Il n'a pas vraiment changé depuis le temps, cet effet qu'il peut avoir sur elle ne change pas non plus. « Elle a l’air d’aller bien » Elle se précipite machinalement vers sa fille, pour voir si elle va bien, avant de le regarder pour lui sourire poliment. « Merci. »
Reprenant peu à peu ses esprit et une certaine maîtrise de la situation. L'assurance qu'elle a l'habitude d'avoir reprend doucement sa place, se redressant légèrement, elle lui sourit avec un regard quelque peu interrogateur. « Lars? » Elle demande, pour être définitivement sûre et calmer ses soupçons. Ses peurs se dissipent, décidant d'affronter cette réalité qu'elle s'obstine à fuir. Elle donne les clés de la voiture à la nounou, leur annonçant qu'elle les rejoindra dans quelques minutes. Nadine décide de reporter toute son attention vers lui, maintenant son fameux sourire. |
| | | | Mer 3 Fév - 23:19 | |
| Lars la regarde se jeter sur sa fille, comme si elle avait peur qui la saisisse violemment et lui fasse payer la rancune qui lui fout les nerfs en feu. C’est pas son genre, il a encore quelques principes, rien ne sert de verser sa vengeance sur quelqu’un d’autre alors que l’objet de sa colère est juste face à lui, d’ailleurs, il ne la lâche pas du regard. Une joute silencieuse, il l’étudie comme un scientifique avant de lancer ses expériences douteuses. Elle lui fait penser à un animal craintif, qu’il pourrait mordre à tout instant et oui, elle a un bon instinct car elle est la proie et il compte s’en délecter un jour ou l’autre, très vite certainement.
Elle l’interpelle, plus sûre d’elle-même, ça l’amuse, il s’en lècherait presque les babines de satisfaction. Il l’a toujours connue forte et il aime qu’elle essaie de le rester tout en sachant pertinemment que ses coups feront mal. Ce trait particulier de sa personnalité le ravit et l’excite à un point inimaginable, bon certes pas assez pour rendre son boxer exigu, ce sera sûrement pour une prochaine fois, il en est persuadé. Pour toute réponse, il sourit simplement, un sourire qui se veut sympathique et qui, pour ceux qui le connaissent, savent que cela n’augure rien de bon. Des promesses défilent dans cet étirement de lèvres, et Nadine l’a suffisamment connu pour comprendre. « A bientôt » dit-il seulement avant de s’éloigner d’elle, ils n’avaient rien à faire ensemble aujourd’hui, mais bientôt ils se retrouvaient, il fera en sorte que ce soit le cas, bientôt, ils reprendraient là où ils s’étaient arrêtés, bientôt, bientôt.
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