Je somnole dans mon canapé, bien tranquille après une dure journée de travail. J'arrive pas vraiment à dormir, je me retourne quinze fois pour trouver une position confortable. Insomnie de merde, je m'en débarrasserais jamais hein. Pas tant qu'elle sera pas endormie à mes cotés. Je sens mes yeux qui se font lourds et mes paupières se ferment... au moment où j'entends ma porte s'ouvrir. « Ta cousine husky est là ! » Elle se fout de ma gueule ! Elle se pointe pile au moment où je trouve presque le sommeil. A peine entrée qu'elle fouille dans mes affaires en plus, je sais même pas comment elle a fait pour entrer. J'ai été assez inconscient pour lui donner un double des clés ? Apparemment. Qu'est-ce qu'elle cherche en plus ? Je peux m'attendre à tout avec elle. Meilleur comme pire, on s'y fait. Je m’assois, pas très sur de ce qui est en train de se passer dans mon propre salon. Gaia, ma cousine, la tarée. « Tu m'expliques ce que tu fous là en fait ? » C'est pas méchant, je prends une clope qui traîne sur ma table basse et l'allume direct.

« ta gueule ! waw, pire que les cadavres dans la série NCIS » Le tact c'était vraiment pas son truc à elle. Bien sur que j'allais mal, elle le savait sûrement mieux que n'importe qui dans cette ville. Et surtout, elle savait exactement pourquoi. Gaia continue à fouiller mon appartement comme un agent du FBI venu faire une descente. Elle fini par se relever, super contente d'avoir trouver ce qu'elle cherchait. Tout ça pour son putain de DVD de Bob l'éponge qu'elle avait oublié la dernière fois qu'elle était venue, trop défoncée elle était partie sans. « Et ces poches sous les yeux ! faut mettre du concombre, ça aide à enlever ces trucs. » J'ai pas le temps de lui dire de se mêler de son cul de lesbienne qu'elle est déjà partie dans la cuisine, à la recherche de concombres j'imagine. « C'est désert ici ! » Ouais mon frigo est vide parce que je prends que des trucs qu'on me livre, je sais faire à manger mais j'ai jamais trouvé la motivation de m'y mettre vraiment. La pizza est devenu un aliment de base pour moi. « On va aller faire des courses? Ahlala que ferait Bob sans Patrick, hein? » Je soupire, je veux pas sortir. « Sans Patrick, Bob serait en train de dormir. » Sur ses paroles je lui balance mon oreiller au visage. « Bon aller, arrête de courir dans tous les sens et viens me dire pourquoi t'es là. » Elle peut pas être venue juste pour un DVD et si c'est le cas je l'assomme et je me rendors.

« Sans Patrick, Bob serait en train de dormir. » Tu te fiches bien de savoir si ton cousin veut dormir ou pas. Tant que t'es là, tu te sens motivée à le faire chier encore plus. C'est le job de la cousine adorée que tu es. Tu te prends un oreiller en pleine gueule, tu as essayé de l'esquiver, mais tes efforts ont été vains. Tu lui rend son oreiller, lui jetant à la figure à ton tour. « Bon aller, arrête de courir dans tous les sens et viens me dire pourquoi t'es là. » c'est vrai, pourquoi t'es venu ici déjà? Une petite idée traverse ton esprit, pourquoi ne pas lui faire une petite blague avant de parler de choses sérieuses? Tu changes rapidement d'expression et de ton. « C'est la merde cousin.. je suis enceinte ! » Regard de détresse réussi. Tu es plutôt fière de la connerie que tu viens de sortir. Tu pars t'asseoir sur le canapé, baissant la tête. « J'ai besoin de tes conseils de père. » Tu soupires, complètement désespérée avant d'éclater de rire. « De quoi tu imagines que je vais te parler hein? Sérieux, t'as l'air de rien sans Frankie. »

Je me prends l'oreiller en pleine face pour réponse, je l'avais cherché j'avoue. J'aurais du m'attendre à ce qu'elle me le renvoie en fait, mais je suis pas encore assez réveillé pour connecter mes deux neurones entre eux. « C'est la merde cousin.. je suis enceinte ! » Je la regarde, elle se fout de ma gueule comme d'habitude. J'sais bien qu'elle est pas enceinte, ça se saurait si les meufs pouvaient se faire des gosses entre elles. « J'ai besoin de tes conseils de père. » Comme si mes conseils étaient les meilleurs sur terre de toute façon, j'ai même plus le droit de voir ma fille à cause de Frankie. Je soupire et commence à rouler un joint tranquillement. Elle éclate de rire et je me retiens, qu'elle débile celle-là, comme si j'avais pu la croire une seule seconde. « De quoi tu imagines que je vais te parler hein? Sérieux, t'as l'air de rien sans Frankie. » Bim, ça fait mal et je ne peux pas contredire ce qu'elle dit, du moins dans ma tête. J'allume ma petite dose et recrache la fumée en me laissant tomber contre le dossier du canapé. « J'suis bien sans elle, dis pas des conneries pareilles. » Je savais qu'elle me connaissait trop bien pour que je lui mente mais bon, j'aurais tenté.

Tu connais ton cousin oui. Peut-être un peu trop, pour savoir qu'il est déprimé sans Frankie, et surtout sans Katie. Tu as quand même envie qu'il soit comme avant, qu'il puisse vivre heureux avec la femme qu'il aime et leur fille. D'ailleurs Frankie non plus n'était pas bien sans lui, tu vis avec elle, tu la vois tous les jours. A tes yeux, ils sont destinés à être ensemble, et ils ne valent rien l'un sans l'autre. Puis faut le dire, ton cousin fait quand même pitié à voir, menant sa nouvelle vie de célibataire clodo, boudé par sa femme et leur enfant. Tu te voyais donc obligée d'agir, de faire quelque chose pour le sauver, ce sera ta bonne action de l'année. Enfin si tu arrives à convaincre cette tête de mule, qui espère te faire croire qu'il va bien sans elle, et que ce que tu viens de lui dire n'est que pure connerie. Tu soupires, roules des yeux. Il sait qu'il est pas crédible de toute façon. « Des conneries? Mais c'est toi la connerie ! Tu essaies peut-être de te mentir à toi-même, mais t'as l'air d'une merde, là tout seul, alors que tu sais que ta femme et ta fille vivent à deux pas. Bouge toi un peu le cul cousin ! » Tu ris, un peu ironiquement. Tu as envie de le provoquer, le faire bouger. « Tu crois vraiment que tu peux continuer à vivre sans elles? J'essaie juste de t'ouvrir les yeux là. Et je fais ça pour Katie, même pas pour ta gueule. »