Quoi de mieux que de passer les fêtes de fin d’année à Johannesburg chez mes parents ? Déjà, il fait chaud, et puis toute la famille réunie c’est le pied. On avait passé un Noël extra entre mes parents, ma sœur et son mari, et puis Quinn et moi. C’était la première fois qu’il rencontrait ma famille et il s’était plutôt bien débrouillé. Malgré notre différence d’âge, mes parents avaient su regarder à travers cela et ils l’appréciaient beaucoup. Enfin plus ma mère que mon père à vrai dire. Mais je lui avais lancé un regard tellement évocateur qu’il n’avait pas fait une seule remarque. Quant à ma mère, elle adorait Quinn. Quinn par ci, Quinn par là. Comme si c’était le fils qu’elle n’avait jamais eu. Bref, ça devenait un peu inceste sinon ! Une grande maison pour les trois couples, et ça faisait trois jours qu’on était ici. Trois petits jours où j’avais senti Quinn se tourner, se retourner encore et encore dans son lit, toutes les nuits. Soit il aimait pas le matelas –impossible-, soit il se passait un truc. A l’aube du quatrième jour, j’avais remarqué qu’il n’avait encore pas dormi. Me levant néanmoins avant lui et attrapant ma robe de chambre, je décidai d’aller préparer à mon petit ami, un bon petit déjeuner digne de ce nom. De bon pancakes américains que je commençais à cuisiner. Mes parents, ma sœur et son mari étaient partis visiter un quartier de la ville sud-africaine. C’était le mot qu’ils avaient laissé. Et quant à moi, je faisais sauter les petits pancakes dans la poêle, avant de dresser la table. Se fut en me retournant que je vis le blondinet pointer le bout de son nez. « Salut toi. Regarde ce que je t’ai préparé. » dis-je en souriant en lui montrant la poêle, alors que j’en versais quelques unes dans son assiette avant de lui servir un verre de jus d’orange.

Vous avez déjà eu cette impression affreuse de ne pas savoir dissocier le rêve de la réalité ? Eh bien voila exactement dans quoi je me retrouvais depuis quelques jours... une frontière trouble et perturbante. Pourquoi ce sale noir était venu hanter mon sommeil, j'en n'ai aucune idée, mais c'était sans doute mauvais signe. J'étais un peu superstitieux concernant certaines choses et les rêves prémonitoires en faisaient partie, donc forcément... oui, je paniquais. J'étais allé checker des significations sur internet en tapant « africain » ou « ex-boyfriend » sur google, mais ça ne m'avait pas tellement avancé. Peut-être qu'il faisait du vaudou sur la famille, j'en sais rien.

Il fallait que je me calme.

En me réveillant ce main, je constatais une nouvelle fois que mes mains étaient moites, tout comme le reste de mon corps. Une fois n'est pas coutume, j'étais sous tension. Y'a des jours où j'aurais bien voulu avoir un cerveau qui travaillait moins... enfin bref. Je me suis levé pour aller prendre une douche immédiatement, puis ai enfilé un short long ainsi qu'un t-shirt sans manches avant de descendre à l'étage du dessous.

Héliya se tenait juste là, derrière la porte entrouverte de la cuisine... et automatiquement, je n'ai pu m'empêcher d'afficher un sourire. Elle était trop belle, j'avais tellement de chance, et puis elle me faisait suffisamment confiance pour m'inviter ici à rencontrer ses parents, donc à mes yeux, ça voulait tout dire. « Bonjour ! » Wow, sérieusement, le petit-déjeuner, carrément ? Je fis de grands yeux en voyant la table dressée. « Mais t'es géniale ! » Mon regard fit des aller-retours entre les assiettes et la jeune femme, mais je finis par focaliser mon attention sur cette dernière et m'approchais d'elle pour lui passer un bras derrière la taille et l'embrasser doucement.

Rien qu'à voir la tête qu'il faisait en découvrant ce que j'avais concocté pour lui... ça me faisait sourire. Instantanément. Il me rendait vraiment heureuse celui là. « Mais t'es géniale ! » J'eus un léger rire en haussant les épaules, terminant par éteindre le gaz et la lumière de la gazinière, avant que Quinn ne s'approche pour m'embrasser. Passant une main douce dans ses cheveux blonds, je réponds à son baiser avant d'y mettre fin presque à contrecoeur, descendant ma main pour prendre la sienne et l'emmener s'asseoir à table, histoire déguster ce bon petit déjeuner. Une fois les deux assis, je commence à me servir en confiture, jetant un coup d'oeil à mon blondinet, je ne pouvais me taire plus que ça, j'avais envie de lui demander ce qu'il se passait. Je m'étais tut pendant trois jours, là c'est bon, ça passait pas, il était toujours aussi excité la nuit... fallait que je lui en parle : « Tu vas bien Quinn ? » dis-je en attrapant mon verre de jus d'orange dont je bois un peu, avant de renchérir, un ton d'inquiétude dans ma voix « T'as pas l'air de passer de bonnes nuits depuis que tu es ici... tu veux m'en parler ? » ajoutai-je en le soutenant du regard. Oui allez, dis moi !