Rome, tel est le lieu de naissance de Zuccia.
Provenant d’une famille extrêmement pauvre, elle apprit à vivre avec peu de choses et de rester humble en toute circonstance. Ceci étant le maigre héritage de sa jeunesse.
Son père était pêcheur et sa mère étant très malade, n’était plus apte à travailler quelques mois après la naissance de sa fille. Le salaire ne convenait pas très bien pour trois bouches à nourrir. Mais la petite famille essayait de joindre les deux bouts comme ils pouvaient dans leur petite tente de fortune.
La mère décéda alors que Zuccia avait sept ans.
Cette dernière se souvient très bien de ce moment. Son père était resté prostré dans un coin à raccommoder ses filets avec ses gros doigts, d’un geste las et machinal.
L’aimant de tout son petit cœur d’enfant, elle faisait tout pour essayer de le faire rire ou de lui changer les idées mais rien n’y faisait. Il restait impassible. Semblant attendre quelque chose.
Et ce quelque chose d’annonça dans un bruit de cahot et de toussotement huileux.
Sans qu’elle comprenne ce qui se passait, Zuccia fut emmenée loin de sa maison pour ne plus jamais la revoir. Papa avait reçu un paquet de papier en échange de sa personne.
L’endroit où elle avait atterrie fut une petite ville aux alentours de San-Francisco. N’ayons pas peur des mots, les années qui suivirent jusqu’à ses 18 ans, servirent a la formation de gogo danseuse et accessoirement de putain.
Zuccia se laissait faire. N’ayant plus d’envie, plus de but et se sentant trahit par la seule personne qui lui restait.
Un jour, vers ses 19 ans, la jeune femme rencontra un parfait inconnu, comme tous les soirs et se laissa enivrée par tous les verres qu’il lui payait. Comme d’habitude, la petite rencontre finissait dans les draps de sa chambre attitrée.
Sauf que cet homme-là revint tous les soirs. Petit à petit, l’un et l’autre s’attacher progressivement, ce qui s’enchaîna dans une passion interdite et dangereuse.
Pour la première fois, Zuccia découvrait ce goût chaud et intense de l’amour, la jouissance extrême que l’on peut ressentir quand on fait l’amour avec celui qui nous aime. Trois mois plus tard, la jeune femme s’enfuit avec lui, loin de se logement dont elle n’était jamais sortie.
Les huits mois qui suivirent furent moins idyllique cependant. Cet homme se trouvait mener une double vie. Etait marier depuis 4 ans et avait deux enfants.
Encore trahit par une personne qu’elle aimait, Zuccia partie vivre dans la rue, sous un petit carton, comme au bon vieux temps.
Mais cet épisode ne dura pas longtemps. Le tatoueur d’en face prit la jeune femme sous son aile. Un homme âgé de la cinquantaine, tout droit sorti d’un vieux manga. Très vite, elle prit goût au métier de son mentor et celui-ci l’aida dans sa nouvelle formation.
Voici trois ans qu’elle vit ainsi. Grâce à cet homme, elle fut réputée dans le milieu et pu investir dans son propre salon de tatouage en plein centre de San-Francisco. Aujourd’hui, la jeune femme rêve d’un amour durable et sans limite même si elle sait que cela n’arrivera jamais.