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Dim 22 Juil - 22:13

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Mon retour à San Francisco avait été sec, difficile. Après avoir jeté ma haine sur Charlotte, après lui avoir montré à quel point j’étais furieux après elle et Elia, j’étais parti boire un verre au bar de l’hôtel. Je tremblais à un tel point, par nervosité je suppose, que le serveur me regardait d’un air assez inquiet, peut-être effrayé que je casse le verre ou que je le jette à la figure. J’étais si énervé, alors que très peu violent d’habitude, que j’étais prêt à le frapper s’il continuait à me regarder de manière si insistante. Heureusement pour lui, il s’éloigna de mon champ de vision pour s’intéresser à quelqu’un d’autre. Je buvais mon verre rapidement, en commandait un deuxième et le but aussi rapidement que le premier, et partais à l’assaut de Paris. Je ne savais pas ce que j’allais faire, mais j’allais m’occuper. Lorsque je sentais le temps propice à cela, je décidais de rentrer à l’hôtel. J’écoutais à la porte, histoire de détecter une quelconque présence, mais Charlotte ne semblait pas être là. Sans surprise, je rentrais dans la chambre : vide. J’empaquetais mes affaires, prenant soin de ne rien oublier, et ne laissais qu’un seul mot à Charlotte, écrit sur un post-it. « J’ai changé d’hôtel. » C’est tout. Elle n’avait pas besoin de savoir où j’étais, elle devait trop être occupée avec son chéri d’Elia. J’étais jaloux, je ne m’en cachais pas. A quoi cela servirait de toute manière, c’est trop tard.

Comme déjà dit, le retour à San Francisco se fut sans grande encombre, mais il ne fut en rien parsemé de joie. J’envisageais davantage ma vie comme un vide total, un néant. J’avais basé presque tous mes projets sur ma vie de couple avec la demoiselle, et tout était anéanti. Elle était partie, et je doutais qu’elle allait revenir sur ses pas et finir par oublier Elia par je ne sais quel miracle. Je n’envisageais pas les choses de cette manière, et je savais que j’avais raison. Il n’est aucune raison pour laisser place au rêve et à l’idéal dans ce genre de moments, autant garder les pieds sur terre et la tête sur les épaules. Ma tête se reposait davantage dans mes mains que sur mes épaules, reflétant un malheur immense. J’étais désespéré, désespéré qu’une telle chose se produise. Comment tous nos efforts mutuels pouvaient s’envoler en une manière si prompte et pour si peu de choses ? Elle aimait Elia, il était complètement différent de moi ce qui compliquait sa décision, mais son amour pour moi avait davantage de valeur, elle ne devait pas l’oublier. Comment pouvait-elle croire que tout ce que j’avais fait, dis et promis, y compris les fiançailles, était une pure comédie ? Comment est-ce qu’elle avait pu se persuader d’une telle chose ? Ces paroles ne faisaient que m’anéantir davantage. Elle croyait que notre histoire d’amour, tout entière, n’était qu’un mensonge…

Les choses devaient être mises au clair ce soir. Charlotte arrivait tout juste de Paris, mais je lui avais dit qu’il était hors de question de venir me voir sans avoir pris une décision. Elle savait que j’en avais marre de devoir supporter un triangle amoureux. Au final, ça devait être lui ou moi, pas les deux. Je sentais sa décision d’ores et déjà prise, mais une bribe d’espoir demeurait. La flamme de mon amour était toujours vive, mais celle de l’espoir s’amenuisait de jour en jour. J’attendais le moment à la fois tant attendu et tant redouté de cette soirée, anxieux, sentant que ma vie allait basculer encore plus qu’elle ne l’avait déjà fait. Le rendez-vous avait lieu chez moi, notre ancien chez nous. Elle allait récupérer ses affaires quelle que soit la décision qu’elle ait pris vis-à-vis de notre couple, elle en avait décidé ainsi. J’attendais alors sagement le moment où Charlotte arriverait, assis sur le canapé dans un silence total, alors que la sonnette retentit et brisa l’atmosphère glaciale. Le temps de quelques minutes seulement, car je me doutais que la scène suivante me glacerais le sang et certainement le cœur de nouveau.




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Lun 23 Juil - 13:10

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ELIOTT & CHARLOTTE
Revenir à San Francisco. Je savais que ce serait dur, mais peut-être pas autant. J’avais pris l’avion avec Elia hier, dimanche, dans l’après-midi et nous étions arrivés dans la soirée. J’avais dormi chez lui, puisque je ne pouvais pas retourner dormir chez Eliott, anciennement chez nous. Je ne pouvais pas retourner là-bas tant que je n’avais pas pris ma décision, et je l’avais prise. Mais je ne me sentais pas prête à affronter Eliott hier soir. J’avais préféré attendre. Retarder l’inévitable…
Elia m’en avait un peu voulu. Lui avait quitté Willa sans préavis, quelques heures à peine après m’avoir rejoins à Paris. Je ne pouvais décemment pas en faire de même avec Eliott. Nous étions ensemble depuis un an, nous nous étions fiancés, nous avions des projets, nous avions un passé. Je ne pouvais pas le quitter de la même façon que Elia l’avait fait.
Je ne pouvais pas nier que voir arriver Elia à Paris pour me rejoindre, le savoir en train de quitter sa fiancée m’avait réchauffé le cœur, égoïstement. Il ne me mentait pas. Tout ça n’était pas vain. Que je l’avais vu arriver à l’aéroport, je savais d’ors et déjà que ma décision était prise : c’était lui que je voulais. Il avait un pouvoir incompréhensible sur moi.
J’aimais Eliott, c’était clair et net, mais j’avais besoin d’Elia, d’une manière incontrôlable. J’avais besoin de le savoir près de moi, j’avais besoin de savoir qu’il était amoureux de moi et que c’était réciproque. Ça l’était… Je m’en étais rendue compte pendant tout le temps qu’on avait passé ensemble à Paris. Tout avait été parfait. Personne pour nous dire que ce que nous faisions était mal. J’avais passé des jours merveilleux en sa compagnie, le seul point noir étant qu’il allait falloir rentrer et affronter Eliott… Malgré tout ce que je pouvais ressentir pour Eliott, c’était comme sortir d’un rêve pour affronter la réalité. Mais je savais que si je voulais être avec Elia, et je le voulais, je devais être franche et honnête avec Eliott et de toute façon je ne me sentais pas de lui mentir et Elia ne m’aurait pas laissé faire. J’imaginais qu’avec l’arrivée de « l’autre » à Paris Eliott s’attendait à ma décision finale. Je n’avais cessé de lui répéter que je l’aimais malgré tout, mais ce n’était pas assez, évidemment.
Je ne pouvais pas juste l’aimer… Ce n’était plus assez maintenant qu’Elia était arrivé dans ma vie. Il n’avait pas forcement quelque chose de plus que mon fiancé, mais il avait quelque chose de différent, qui m’attirait et que je voulais. Je voulais Elia. Je voulais Eliott. Mais je savais que je ne pouvais pas avoir les deux… Mais j’avais pris ma décision : finir ma relation avec Eliott, vivre quelque chose de nouveau avec Elia, j’étais prête pour ça.
J’étais en route chez Eliott, nerveuse. C’était difficile de me dire que c’était peut-être – sans doute – la dernière fois que j’allais chez Eliott ; mais pas la dernière fois que je le voyais, puisqu’il m’avait dit qu’il serait au bal auquel je devais accompagner Elia, vendredi. Ce qui ne faisait que me mettre encore plus la pression…
Arrivée devant la porte, je sonnais, anxieuse de comment les choses allaient se passer. Il fallait que je reste forte.
Eliott m’ouvrit la porte et la tension se fit immédiatement sentir. Je jouais nerveusement avec mes doigts, la tête baissée, incapable de le regarder, ça me faisait trop mal. « Salut… » soufflais-je. Plus rien entre nous n’était naturel et ça me donnait envie de pleurer, en perdant Eliott je perdais tout.
Je levais la tête et plantais mes yeux dans les siens. Je t’aime. « Bon… hm… je vais prendre mes affaires… j’en ai pas pour long… »
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Lun 23 Juil - 14:09

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La sonnette retentit avant qu’un silence ne surplombe à nouveau l’atmosphère le temps de quelques secondes. Elle s’avança, d’un pas léger mais nerveux, silencieusement et prononça un simple « Salut… » qui s’achevait sur un fondu de voix. Elle n’aimait pas plus ce moment que je ne l’aimais, cela se sentait. Je n’arrivais pas à comprendre Charlotte, vraiment pas. Je ne concevais pas le fait de tomber amoureux de deux personnes à la fois. Je ne concevais pas le fait qu’elle me dise qu’elle m’aime alors qu’elle allait à coup sûr se mettre à sortir avec Elia et me jeter comme on jette un objet dont on a déjà fait l’usage. Finalement c’était ça. Elle avait extrait tout ce qu’elle avait pu apprécier chez moi, avait laissé le mauvais, et une fois qu’elle n’était plus intéressée par ce que j’étais, alors elle se dirigeait vers quelqu’un d’autre. Je n’avais jamais été aimé lors de mon enfance. J’étais toujours celui qui était rejeté, celui qui n’était pas aimé. J’avais préféré me retirer, m’isoler. Finalement, je m’étais imaginé que je n’étais pas fait pour socialiser, pour vivre en société comme le font tous les autres. Cet état avait perduré pendant de longues années, et si je dois dater la fin de cette période, j’aurais attesté que sa fin s’était déroulée le soir où Charlotte et moi nous étions avoués nos sentiments réciproques. J’avais cru qu’elle aurait pu m’aimer, qu’elle aurait pu m’ouvrir au monde. Elle l’a fait, mais elle allait m’abandonner. Je le sentais comme on sent lorsque son enfant est en danger. Une sorte d’instinct, de pressentiment. Si je réfléchissais avec mon cœur, la solution était la même lorsque je réfléchissais avec ma raison. Elle avait passé le reste de son séjour à Paris avec Elia, elle m’avait dit l’aimer, et elle m’avait laissé partir. Tout était clair, sa décision était d’ores et déjà prise. Tout ce qu’elle faisait, c’était me conserver dans un état de torture, attendant le moment propice pour m’achever avec le coup de grâce.

Charlotte se plaça devant moi, me fixa de ses yeux bleu profond, et m’informa qu’elle allait emballer ses affaires. Je ne bougeais pas, mais la regardais en réponse. Elle faisait ce qu’elle voulait, de toute manière je ne pouvais plus rien lui dire. Je restais assis sur mon canapé, les avant-bras posés sur mes cuisses, mes mains tenant mon visage. Que le temps peut sembler long lorsqu’on attend quelque chose sans aucune patience. J’avais eu trop de patience à mon goût, il semblait que j’avais épuisé mon stock. Pourtant, je piochais ma force dans une ressource jusque-là inconnue. Je détestais cette manière qu’elle avait de me regarder, ce regard que, pourtant, j’aimais tant lorsque nous étions encore ensemble. Nous l’étions toujours, certes, mais tout cela sera bientôt fini, j’aurais douté du contraire. Cette manière de me dire d’un air tendre qu’elle m’aimait, alors qu’elle aimait un autre. Je ne voulais plus avoir confiance en Charlotte, j’avais trop souffert. J’avais dit au début de notre relation que tout irait bien, qu’elle ne me ferait pas souffrir. Je m’étais trompé, depuis le début. J’avais vécu dans une sorte d’idylle qui arrivait à son terme. J’aurais dû garder les pieds sur terre au lieu d’être transporté vers les blancs nuages de rêve où mon imagination et ma raison s’étaient perdus. Je patientais sur le canapé, prononçant à mon tour un simple « Salut », plus bref que ne l’était le sien. Pour reprendre mes mots, il s’agissait d’une réelle torture. J’avais attendu des semaines, des jours et des jours qu’elle prenne une décision, et ce bien avant de partir à Paris. Elle avait été partagée, mais moi je ne voulais pas qu’elle partage son amour pour moi. Le mensonge et la trahison avaient souillé notre histoire d’amour, pourtant si forte en signification et dans sa manière d’avoir été vécue. Charlotte, abrège mes souffrances. Elle le fera, d’ici peu, mais laissera naître une autre douleur en mon cœur.





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Mar 24 Juil - 11:04

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ELIOTT & CHARLOTTE
Le moment fatidique se rapprochait. Je savais qu’il devenait inévitable. J’avais peur. Peur de quitter Eliot, peur de tourner la page de notre histoire. Peur de l’après. J’avais peur de ce que je serai sans lui, et j’avais peur de ce qu’il serait sans moi. Notre dernière rupture lui avait fait du mal, celle-ci étant définitive, j’avais peur des conséquences. Faire du mal à Eliott avait toujours été la dernière chose que je voulais faire.
J’avais très envie d’une cigarette, voire d’un joint mais la situation n’y était pas propice. Après avoir dit à Eliott, qui restait très – trop – silencieux, que j’allais remballer mes affaires, je me dirigeais en silence vers la chambre. En entrant, j’avais l’impression que quelqu’un me saisissait à la gorge. Je n’arrivais plus à respirer. Je regardais autour de moi, cette chambre que je connaissais si bien et qui me paraissait soudain étrangère. J’étais déjà à des milliers de kilomètres d’ici. Ce n’était plus chez moi. Je me dirigeais vers l’armoire en essayant d’éviter de regarder autour de moi, pour ne pas me prendre nos souvenirs en pleine gueule. Je décalais les affaires d’Eliott et jetais les miennes en vrac dans deux grands sacs. Je fis une pause et respira profondément. Tout était fini. J’avais mis fin à tout ça, et si Eliott ne le savait pas officiellement, je savais qu’au fond de lui il s’en doutait.
Mes deux sacs pleins, je les portais à bout de bras et retournais dans le salon. Eliott était toujours sur le canapé. Je prenais mon courage à deux mains pour le regarder. Je donnais un coup de menton à mes sacs avant de parler. « Je crois… je crois que j’ai tout… »
Je reculais doucement. « Je vais y aller… » Et si je partais comme ça ? Sans rien dire ? Ce serait tellement plus facile. Mais tellement injuste pour Eliott. Et j’avais promis à Elia que tout serait fini ce soir, je lui avais promis. Et à moi aussi je me l’étais promis. Aussi dur que ça puisse être, je devais le faire. Clore cette histoire.
Eliott avait représenté tout ce que je recherchais après mes déboires sentimentaux, il m’avait apporté tout ce dont j’avais eu besoin. Aujourd’hui, j’avais besoin d’autre chose et c’était Elia qui était à même de me l’apporter.
Je savais que tous les remords du monde ne suffiraient pas, ne suffiraient plus à Eliott. C’était trop tard. Appuyée contre la porte d’entrée, je me tournais vers Eliott. « J’ai… décidé…. Je pars avec lui… Je… On est ensemble… » soufflais-je. Je savais que j’étais en train de l’achever et je ne pouvais pas le regarder, c’était trop dur, difficile…
J’aurais voulu le prendre dans mes bras, une dernière fois. Avant de quitter l’appartement pour la dernière fois, j’aurais voulu me rappeler son odeur avant de disparaitre et ne plus jamais la connaitre. Mais j’avais peur que si j’approchais il me rejette, ce qu’il ferait et ce serait son droit. Mais j’avais envie d’être contre lui une dernière fois… C’était impossible.
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Mer 25 Juil - 2:18

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L’océan de ses yeux, auparavant si calme et désormais devenus tempêtes me fixaient et me laissais lire dans son esprit. Elle était submergée par un sentiment que je n’arrivais pas à distinguer, mais je savais qu’au fond elle m’aimait toujours. La séparation ne serait pas aussi douloureuse pour elle qu’elle ne le serait pour moi, car celle-ci ne sert qu’à courir dans les bras d’un autre. Elle pourra poser sa tête contre la sienne et trouver du réconfort dans ses bras, certainement plus forts et rassurants que ne l’étaient les miens. Elia était très différent de moi, c’était peut-être ça au fond qui attirait Charlotte. Je ne le connaissais pas vraiment, voire même très peu, mais je savais qu’elle sautait littéralement du coq à l’âne et que son mode de vie et sa manière de vivre sa relation amoureuse changerait du tout au tout. Je m’en doutais en quelques sortes, mais rien n’était jamais vraiment sûr, surtout en matière d’amour. Arrogant, vulgaire, instable, c’est tout ce qui se dégageait de son caractère à mes yeux. Physiquement il était plus musclé, mais j’estimais que derrière sa carapace, il ne cachait rien d’extraordinaire. Contrairement à lui j’avais cherché à exploiter mon potentiel intérieur, et je ne me comportais pas comme –excusez-moi l’expression- un connard. Combien de fois avait-il trompé Will ? Combien de maîtresses avait-il eut & avait-il déjà eu une relation stable et sérieuse ? Le couple Elia/Charlotte, s’il venait à se former tel que je l’imaginais, étant donné les disputes et les distances entre ma fiancée et moi, serait alors une énorme erreur. Charlotte pourrait même en sortir brisée. Mais tel est son choix, si elle le fait, et il s’agit d’une chose dont elle doit accepter les conséquences.

Charlotte s’enfuit dans la chambre, pour ranger toutes ses affaires dans les deux sacs vides qu’elle avait apportés. Je la regardais partir, me souvenant des moments qu’on avait passés dans cet appartement, ces moments où l’on s’était câliné et où l’on avait ri sur ce canapé. Les diners ensemble, le moment où l’on se couchait et que je l’admirais tendrement en caressant ses cheveux. Les petites chamailleries avec les coussins, les moments où l’un de nous était malade et que l’autre en prenait soin. Toutes les petites attentions, l’amour qu’elle me portait et que je lui rendais. Elle était ma princesse, et elle m’échappait des mains pour se loger dans les bras d’un autre. Je n’acceptais pas cette idée, je la trouvais si répugnante et horrible à concevoir. J’étais son prince charmant, pas lui, mais je devais lui paraitre bien affreux et bien moins séduisant que je ne l’étais au tout début…

Elle revint, un sac sous chaque bras, et me regarda d’un air étrange. Elle était embarrassée. Je n’arrivais même pas à l’être, je me sentais froid et c’était certainement le sentiment que je dégageais. Ses affaires étaient emballées, elle allait partir, me quitter à tout jamais, m’abandonner dans ma solitude et mon désespoir. Elle recula et dit qu’elle allait surement partir désormais. Ma manière de la regarder lui demandait ma réponse, sans même que j’aie besoin de parler. Elle savait pertinemment que je l’attendais fermement. Elle recula encore jusqu’à arriver à la porte d’entrée où elle se posa. Les paroles qui suivirent me faisaient souffrir d’une telle manière. Le poignard était planté dans mon dos. Alors j’avais raison, elle me quittait comme ça. Je sentais mes yeux scintiller, le bonheur ou la fierté loin d’être les sentiments qui les guidaient, retenant un flot de larmes. Je n’allais pas craquer devant elle. Je regardais ma main, retirais l’anneau symbolisant nos fiançailles et le balançais sur la table de la salle à manger, l’air sec mais secrètement bouleversé. Un bruit de métal retentit dans la pièce, brisant le silence le temps de quelques secondes. « Tu ferais mieux d’enlever le tiens aussi » dis-je sèchement. Elle ne me regardait même pas, elle n’avait pas même le courage d’assumer les paroles qu’elle venait de prononcer. Je croisais les bras, la fixais. « Tu ferais mieux de partir. De me laisser, définitivement cette fois-ci. » Mes paroles se faisaient dures, volontairement. Je ne pouvais pas faire comme la dernière fois, la conserver en tant qu’amie. Impossible. Mes sentiments avaient beau être présents, je ne pouvais supporter l’idée qu’elle était avec quelqu’un d’autre que moi. S’en était fini, cette fois c’était la fin. Une fin définitive et irréparable. Notre amour s’était envolé vers l’horizon comme le vent emporte les tristes feuilles d’automne avant qu’elles ne se désintègrent en poussière dans l’atmosphère.




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Jeu 26 Juil - 20:31

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ELIOTT & CHARLOTTE
J’avais un sale gout dans la gorge… comme un gout de métal. Oui voila, un gout de métal… Ca me donnait envie de vomir. et je savais que si je restais plus longtemps ici, ça ne ferait qu’empirer. Pourtant je n’arrivais pas à me résoudre à partir et quitter Eliott. Lorsque je partirais, alors ce serait vraiment fini. En fermant la porte, j’allais clore notre histoire pour de bon.
Je savais que tout le monde ne comprendrait pas ma décision. Personne en fait… Après tout, pourquoi quitter Eliott qui était parfait avec moi, pour Elia, l’habitué aux coups d’un soir ? Pourquoi ? Alors que j’avais la sécurité, je la quittais pour une histoire qui finirait peut-être – surement – mal.
Le temps d’un instant, je regrettais ma décision. J’avais un doute… J’avais toujours eu des doutes sur ce que ressentait vraiment Elia envers moi, alors que je n’avais jamais eu à douter des sentiments d’Eliott à mon égard. Il m’avait toujours prouvé qu’il m’aimait, que j’étais parfaite à ses yeux… A sa façon, Elia aussi.
Je regardais Eliott après lui avoir dit que j’allais partir, définitivement. Sans que je contrôle quoi que ce soit, mes yeux commençaient à briller, par la dureté de ce que j’étais en train d’affronter. Je n’allais plus jamais le voir. Plus jamais le serrer dans mes bras, plus jamais l’embrasser, plus jamais l’entendre me susurrer qu’il m’aimait. Il ne s’inquièterait plus jamais pour moi. Quelle conne.
Eliott ne sembla pas réagir pendant quelques secondes. De mon coté, je me retenais de cligner des yeux pour ne pas laisser les larmes s’échapper. A quoi bon ? Eliott était le seul à m’avoir vu pleurer et il était le seul qui avait séché mes larmes. A quoi bon pleurer, puisqu’il ne les sécherait plus.. ? Eliott regarda sa main, celle qui le liait encore à moi, je ne le lâchais pas des yeux, pendant que mon pouce jouait inconsciemment avec mon anneau. Eliott enleva son anneau et le jeta sur la table, je fermais les yeux et les larmes se mirent à couler en cascade sur mes joues.
« Tu ferais mieux d’enlever le tiens aussi » lança-t-il. J’étais incapable de faire quoi que ce soit. Je restais là, sans bouger, à le fixer. Une furieuse envie de revenir en arrière, de ne pas le quitter, de le garder avec moi, d’oublier Elia et l’amour que j’avais pour lui. J’avais envie de lui demander de ne pas m’oublier et que je l’aimais toujours et encore plus que tout et plus que n’importe qui d’autre…
Je suis tellement fière d’avoir été ta fiancée, si tu savais. Et je m’en veux tellement de tout gâcher. « Tu ferais mieux de partir. De me laisser, définitivement cette fois-ci. » Mon cœur s’arrêta une seconde. Peut-être plus. S’il pouvait s’arrêter définitivement…
Je tirais sur la bague à mon doigt. Comme une coincidence, elle refusa quelques instant de partir et puis finalement elle glissa toute seule le long de mon doigt. Je la regardais, me rappelant la demande d’Eliott. J’essuyais mes joues et je posais la bague sur la table à coté de celle d’Eliott. « Je te la laisse. Si elle te ressert un jour… » Charlotte, la reine des salopes, ça rimerai presque. J’en crèverai si cette bague venait à être portée par une autre que moi. Je prenais mes sacs et commençait à ouvrir la porte. Je sortais et toujours une dernière fois la tête vers Eliott. « J’ai jamais voulu tout ça. Je regrette. » Et je fermais la porte derrière moi.
Je m’appuyais quelques secondes au mur pour reprendre mes esprits. C’était fini…
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Dim 29 Juil - 1:06

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Je lui demandais d’enlever l’anneau que je lui avais donné, l’anneau qui était censé symboliser notre promesse de mariage, notre promesse de fidélité et de l’amour. Un mensonge gros comme une maison mais qui était passé comme une lettre à la poste. J’avais cru que tout cela aurait pu être possible, que nos rêves d’amoureux fous auraient pu être concrétisés. J’avais rêvé de voir de petites Charlotte miniature courir autour de nous et nous réclamer des tas de bisous et de câlins. Voir ma nièce Katie-Lux naître m’avait conforté dans l’idée que j’étais prêt à être papa. Je savais que Charlotte ne l’était pas, et j’étais prêt à abandonner pour elle l’idée, du moins pour le moment, jusqu’à ce qu’elle soit prête. Visiblement, il n’y avait pas que pour cela que Charlotte n’était pas prête. Elle m’avait raconté son histoire avec Léo et avait insisté sur le passage douloureux, le moment où elle avait fui face à son amour : les fiançailles. J’avais osé croire qu’avec moi c’était différent, qu’elle serait enfin prête et qu’elle m’aimait vraiment. Je me souvenais encore d’elle, devant le magasin de robe de mariées où je l’avais emmenée pour faire ma demande. Elle m’avait fait peur et j’avais le souffle coupé pendant de longues secondes, je voyais cette lueur hésitant au fond de son œil, mais pourtant elle avait accepté ma demande. J’en étais heureux, autant qu’elle à mes yeux, et avait osé supprimer le doute que j’avais pu ressentir quelques minutes avant. Le doute avait refait surface avec l’arrivée dans mon existence d’Elia et de tous les problèmes qu’il engendra avec l’aide de Charlotte, encore ma fiancée. J’ôtais ma bague, balançant aux archives notre histoire d’amour, et lui demandais de faire de même. Je ne voulais même pas la voir porter cette bague. Elle ne m’aimait pas, elle ne méritait clairement pas cette bague et les sentiments que j’avais secrètement scellé en son sein. Elle ne réagissait pas à ma demande, elle devenait muette mais également immobile. Une vraie statue de marbre, peut-être même de pierre, l’amour qu’elle possédait ayant quitté son cœur et été mangé par un briseur de cœur sans pitié. Si elle n’avait pas réussi à bouger davantage, si subitement elle n’avait pas enlevé sa bague et ne l’avais pas posé à côté de la mienne, je la lui aurais enlevé moi-même. Hors de question qu’elle la possède encore. J’aurais d’ailleurs dû lui demander de me la rendre plus tôt, lors de notre voyage à Paris. Je me sentais cruel, dur, inflexible, mais sa décision était prise et j’étais déterminé à conserver les pieds sur terre. Le nuage sur lequel je m’étais reposé, imbibé de soleil, n’était devenu qu’un nuage d’orage et de grêle qui s’abattait sur moi, ravivant ma douleur.

Charlotte eut l’audace et l’impudeur de me redonner la bague, juste au cas où si elle avait l’occasion de resservir à quelqu’un. La bonne blague. J’aurais été violent, elle se serait pris une claque. Je ne disais rien, contenant ma colère avec le maximum de sang-froid possible et ne répliquais rien. Cette bague n’était faite que pour Charlotte, et si j’avais à me fiancer à nouveau, alors je n’utiliserai certainement pas cette bague. Je la laissais s’approcher de la porte tandis que je restais immobile sur le canapé. Depuis le début je n’avais presque pas bougé, mis à part pour retirer ma bague, j’étais glacé jusqu’au sang, brisé en mille morceaux. Sa main se posa sur la poignée, provoquant un petit bruit, et je la vis du coin de l’œil tourner son visage vers moi. Je l’écoutais, toujours sans bouger, et lui répondis sèchement « C’est trop tard pour regretter Charlotte, il fallait réfléchir avant ». La porte se ferma derrière elle. Alors ça y est, elle était partie, elle m’avait quitté et définitivement abandonné. J’étais une ruine, une ruine enflammée tombant en cendres. Je m’approchais de la table, saisissait la bague de Charlotte et la balançai à terre de colère. Je ne savais même pas quoi en faire, mais je ne voulais certainement pas la conserver. Je ne cherchais pas à la récupérer, à la trouver, et je me dirigeais vers mon balcon, un joint dans la poche. Je le portais à mes lèvres et l’allumais. Je me consumais moi-même, tout ce que je souhaitais au fond c'était la fin, ce genre de fin qu'on envie lorsque le désespoir nous saisit à la gorge. La fin de tout, la fin de ça, la fin de moi.



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