New-York, 22 ansMensonge. Depuis deux ans, elle mentait à ses parents. Une famille stricte. Trop. Interdiction de tellement de choses. Elle ne pouvait rien faire. Une enfance trop calme et une adolescence refoulée. Une famille qui n'accepterait pas qu'elle étudie en art. Famille stricte. Famille riche. Un père haut gradé dans l'armée et une mère sans personnalité. Une éducation dont elle ne devait pas déroger. Des règles bien précises et un avenir tout tracé. C'est ce qu'elle avait. Un avenir dont elle ne voulait pas. Passionnée. Tranchée dans ses idées, elle n'avait pas la moindre intention de faire des études en médecine. Ce n'était pas elle. Un talent. Un talent caché qui lui plaisait. Un avenir bien différent de ce qui lui était réservé. Le théâtre était sa passion. C'est ce qu'elle faisait depuis deux ans, c'est ce qu'elle tentait de faire sans que sa famille n'aprenne quoique ce soit sur ce qu'elle était réellement en train de faire. Ce n'est pas facile de cacher un si gros mensonge. Il ne lui manquait qu'une année. Une seule. Pourtant, tout mensonge rapporte une faille. Son mensonge s'écroulait. Sa vie s'écroulait quand ses parents apprenaient la nouvelle. Le manque d'argent. Le manque de vivre. Qu'est-ce qu'elle allait faire sans argent. Anna se souvenait encore du discours de ses parents. De leurs regards trop désapprobateurs. La colère de son père qui avait levé une main sur elle pour la première fois.
« -Tu nous a mentis. Tu vas faire quoi avec des études en théâtre? C'est impossible de t'assurer un avenir fructueux. Comme as-tu pu nous faire ça Anna?» Le discours avait duré des heures. Des menaces. Des insultes. Silencieuse. Elle se laissait faire. Elle se taisait. C'est ce qu'elle avait toujours fait. Obéir et se taire.
« -C'est hors de question que tu continues dans cette voie Anna. Tu arrêtes ça maintenant et tu vas en médecine. Si tu continues, tu vas devoir vivre sans nous et tu verras que ça n'a rien de facile.» Ses yeux sur son père. Cela faisait depuis deux ans qu'elle avait décidée. Cela faisait deux ans qu'elle savait qu'elle voulait partir. Elle attendait le bon moment. Elle profitait de l'argent pendant qu'il passait.
« -Parfait. Alors, c'est maintenant que je pars.» Aucune hésitation dans sa voix. C'est ce qu'elle voulait. C'est ce qu'elle allait faire. Pas question de donner des enfants merveilleux à la famille, pas question de suivre ce chemin qui ne lui plaisait pas du tout. Fille indigne qui n'aurait jamais du voir le jour. Les insultes fusaient. Elle était partie. Elle allait faire sa vie.
San Fransisco, 23 ansSans l'argent de ses parents, ça n'avait rien de facile. La dernière année de ses études en théâtre avait été pénible. Des boulots à droite et à gauche. Serveuse. Barmaid. Un peu de tout pour être capable de vivre. La blonde avait posé les pieds à Londres depuis quelques temps, depuis quelques mois. Vivre avec une colocataire quelques temps, le coût de la vie étant trop élevé pour qu'elle s'en sorte seule. Une amitié. Une aventure jusqu'à ce que tout dérape. Elle s'enfonçait lentement. Elle se retrouvait seule dans son appartement. Payer tout. Son rêve qui devenait de plus en lus difficile. Elle perdait le fil. La motivation. Des auditions. Elle en faisait sans arrêt. Des refus qu'elle essuyait. Des petits rôles sans intérêts qu'elle jouait de temps en temps et qui n'avaient rien de payant. Anna voulait plus. Anna voulait plus qu'une apparition de quelques secondes dans un film. Le sort s'acharnait sur elle. Malgré l'intérêt qu'elle pouvait porter, elle n'obtenait rien de payant. Elle n'obtenait rien d'intéressant.
San Fransisco, 24 ansJournée important. Audition importante. La jeune femme enfilait une robe, la jeune femme se préparait question de faire bonne impression. Depuis quelques temps, elle commençait à prendre de la drogue. Un moyen de remonter son moral. Un moyen de ne pas perdre espoir. Certes, ce n'était pas le meilleur moyen mais c'était ça. L'attente était longue. Les femmes étaient toutes plus belle les unes que les autres. Impatiente, nerveuse, elle tentait de calmer les battements de son coeur alors que son tour approchait.
« -Mademoiselle Floyd.» Un battement de coeur qui lui manquait alors qu'elle entrait dans la salle, ses feuilles de répliques en main. Elle se plaçait. Elle jouait. Elle se donnait. Anna donnait tout ce qu'elle avait pour obtenir ce rôle. Le rôle d'une séductrice. Le rôle d'une salope. Elle pouvait jouer ça. Elle pouvait jouer tout. À la fin de son entrevue, elle s'approchait de l'homme qui en était en charge. Son regard se posait dans le sien. Elle attendait. Elle attendait un verdict, elle attendait quelque chose. Il bougeait. Il venait vers elle et passait sa main contre ses hanches, la collant contre lui.
« -Tu es parfaite pour le rôle Anna, mais à quel point. Tu me montres ce dont tu es capable et le rôle est à toi.»Est-ce qu'elle voulait vraiment faire ça? Est-ce qu'elle voulait être prise parce qu'elle avait couché avec le producteur? Elle hésitait. Elle voulait tellement ce rôle. Un moment. Hors de question. Son visage s'approchait du sien. Son regard était dans celui de l'homme.
« -Va te faire foutre.» Elle se reculait et sortait de la salle. Anna ne voulait pas de ça. Elle ne voulait pas jouer la prostituée pour avoir ce qu'elle voulait. Un peu dépressive, elle allait rejoindre une femme qui n'avait pas eu le rôle non plus. Une sortie. Un besoin de se défoncer. Un besoin de penser à autre chose.
Plus de drogue chez elle. Le besoin pressante de se changer les idées. La femme avec qui elle passait la soirée en connaissait un. Une fête ce soir. Open house. Il allait être là. La meilleure cam. La meilleure drogue. Intéressant de se mettre en contact avec lui. Un dénommé Klaus. Une robe rouge, moulant ses formes. Ses cheveux blonds coulaient le long de sa peau frêle. La porte se poussait. La musique jouait à fond. Son corps qui se faufilait entre les autres. Elle le cherchait des yeux. Un moment de recherche jusqu'à ce que son regard ne s'accroche au sien. Claquement de talon. Elle se posait en face de lui. Silencieuse. Elle analysait. En manque de drogue, elle en avait besoin ce soir. Sans savoir, elle se jetait dans la gueule du loup. Elle se perdait. Elle se laissait prendre par la bête.
« -Il paraît que tu as la meilleure drogue.» Elle parlait. Un souffle passé dans le creux de son oreille. Sa voix caressant le cou masculin. La musique trop forte pour parler à une distance raisonnable. Le début de la fin.
San Franscisco, Angleterre, 24 ansFrottement. Ses doigts qui retiraient le pantalon pour dévoiler la trique déjà bien présente de l'allemand. Le bout de sa langue qui venait se perdre sur le morceau de chair. Son regard dans le sien. Sa langue qui glissait le long de son membre. Envie malsaine. Baise sans répit. Elle aimait le mal qu'il lui faisait. Le plaisir d'avoir mal sous ses coups de reins salaces. Aimer ne pas avoir le choix d'être la sienne. Aimer la sécurité d'être son objet dont il pouvait abuser. La sécurité de l'avoir. La sécurité de la drogue qu'il lui procurait. Elle était sienne. Elle ne supportait pas qu'une autre qu'elle s'acharne à lui faire plaisir. Jalousie incontrôlable. Son membre s’enfonçait dans le fond de la gorge. Elle le faisait pénétrer, l'aspirant avec envie, le faisant percuter le fond de sa gorge. Son souffle qui se coupait à chacun des coups qu'elle donnait de ses lèvres. Elle l'enfonçait au creux de sa bouche faisant naître le râles rauque d'entre ses lèvres. L'envie présente. L'excitation montante. Sa bouche pleine, l'espace y était restreint. Un regard qui voulait tout dire, suppliant de la prendre. Suppliant de lui faire mal.
Des mains sur ses hanches. Son corps contre le mur froid. Ses seins contre le mur. La trique se frottant contre ses fesses. Frottement de deux corps. Doigts s'immiscent entre ses cuisses. Roulement de hanches pour onduler son corps contre le sien. Un frisson. Un gémissement qui lui échappe quand elle le sent au creux de ses reins. Ses hanches qui ondulent. Sa trique qui percute chaque parcelles de son corps. Sa voix qui se perd. Il ne la ménage pas. Il prend Anna sans retenue contre le mur. Il la prend parce qu'elle le désir. Parce qu'elle lui demande. Parce que c'est ce qu'elle veut maintenant. Anna ne manquait pas de le provoquer pour arriver à ses fins. Il en avait fait sa perverse, son objet, sa salope. Il devait l'assouvir comme elle se devait de se laisser faire et de combler la moindre de ses envies avec un plaisir non dissumulé. Les corps qui ondulent. Les corps qui claquent. Les gémissements, les râles qui se perdent dans une symphonie entêtante. Une autre nuit qui s'annonce longue. Un autre chapitre de plus à leur histoire.