Tik Tok, on the clock

Quelle journée éreintante. Me lever tôt à cause d'un cauchemar, me retrouver à un rendez-vous que je comptais sécher avec Christopher Brook, les révisions pour le baccalauréat, l'obtention de mon semestre (Hourra, je suis trop heureuse!) et enfin, une grosse soirée de prévue ce soir. J'étais rentrée chez moi, après avoir volontaire sécher le cours de Prof et pour aller me préparer à aller au Bronze ce soir. Nom de dieu, j'avais trouvé des oreilles d'abeille et même des ailes pour aller mon costume. Il était rare que la boite en fasse alors quand c'était le cas, j'y allais toujours, certaine de finir sur les rotules tellement, je serai imbibée d'alcool. Puis comme c'était les vacances (le bac allait être d'une facilité) que je pouvais me permettre de me prendre une cuite monumentale, ramener un étranger chez moi et baiser avec sans aucun état d'âme. Ouais, bon plan. Mais pourquoi me retrouvais-je devant la glace à contempler mon reflet en ne pensant qu'à lui. Pas Laurent bien sûr, sinon je resterai pas perplexe de la sorte mais le bel anglais qui me servait de professeur. Enfin, je ne pouvais pas me permettre d'avoir une aventure avec lui même s'il n'était qu'assistant. Buffy était bien sortie avec Riley alors qu'il occupait le même poste que Christopher à la faculté. Et quelles lois empêchaient un professeur de faculté de sortir avec son élève ? Ouais mais une loi interdisait les personnes majeures à avoir des relations avec des mineures ? Merde! En France j'étais majeure tandis qu'ici j'étais considérée comme étant une enfant. Mais bordel, je n'avais pas la nationalité américaine et lui non plus donc où était le problème ? Tout de façon, il ne voulait pas de moi comme ça et c'était tant mieux. J'avais involontairement laissé échapper que je serai au Bronze ce soir et une partie de moi avait envie qu'il vienne, qu'il soit jaloux de mes amis mâles, envieux de ceux qui poseraient leur regard sur moi. Quel plaisir égoïste! Il devait avoir une femme et des enfants.

Bon allez, dégages ce mec de ta tête. Ni une, ni deux, j'enfilai ma robe rayée jaune et noire après avoir mis mes collants. Ensuite, j'attrapai mon fer à boucler et détacher ma longue crinière rousse que j'avais mis en chignon austère toute la journée pour ne pas paraitre attirante aux yeux des hommes. Je ne rentrerai pas seule ce soir. Heureusement pour moi, mon plâtre ne me gênait presque plus et le médecin a dit que je n'avais plus besoin d'un foulard pour le tenir. Mon épaule allait mieux et je pouvais disposer pleinement de mon bras puisque seul mon avant bras était plâtré. Ce n'est pas pour autant que je pourrais retourner courir demain. Fuck! Une fois les cheveux coiffés, j'appliquai le spray fixant, un rouge à lèvres beaucoup trop foncé pour mon teint mais qui me donnait un air de poupée de porcelaine, les oreilles d'abeilles sur la tête et les ailes. Bzz Bzz, on allait m'appeler Maya toute la soirée. Puis, je partis rejoindre mes amis qui étaient déjà prêtes. Toutes les quatre en robes aussi courtes les unes que les autres. Je sortis mes bottines à talons et regardai plus sérieusement Julie, une de mes amies qui arborait un déguisement du tonnerre. « Es-tu vraiment en Lady Gaga ? » Elle opina et j'éclatai de rire avant de prendre mon sac à mains, mettre mes talons immenses et sortir de mon appartement, contente de passer une bonne soirée entre filles. « Tu devrais te ramener habillée comme ça à la fac. Tu emballerai en cinq secondes, me claqua Ju' avant de monter dans la voiture. » Je ris encore une fois avant de l'imiter et une fois dans le véhicule, je tirai mes mitaines de mon sac pour cacher que j'avais un plâtre. Sans façon, merci. Le voyage se passa dans la joie et la bonne humeur puisque nous étions toutes pressées d'y être et je devais admettre que mon apparence faisait contraste avec celle de garçon manqué que j'avais à la fac. Mais au moins, personne de ma connaissance ne serait là ce soir. Alors, je passais une main dans mes cheveux avant de descendre de la voiture sans grande difficulté et de me diriger vers l'entrée de la boite de nuit avec un sourire charmeur aux lèvres. Le videur qui nous connaissait bien nous laissa entrer dans omettre la moindre objection et sans demander nos cartes d'identité. De toute façon, on en avait toutes des fausses dans nos sacs. Puis une fois à l'intérieur, je me dirigeai machinalement vers le bar pour voir plusieurs de mes amis que je saluai avant de passer commande. « Hmm, Frankeinstein, sexy. » Je ponctuai ma tirade d'un clin d'oeil avant d'aller m'assoir à côté d'un James Bond – et j'aurai du m'abstenir BORDEL – et je fis signe au barman de ramener ses fesses.

« Lilas mon petit coeur, je croyais que tu devais réviser ton bac, claqua-t-il avant de me faire la bise et de me servir mon verre habituel. » Puis je lui répondis et partis dans un clin d'oeil manquant de me ramasser sur James Bond. J'allais tomber par terre quand mon ami bondit au-dessus du bar et m'attrapa le bras. Ouf. Visiblement étonnée, je me tournai vers lui pour le remercier et puis, vers James Bond pour m'excuser. Sauf que quand mes yeux rencontrèrent les siens, je poussais un petit cri de surprise avant d'essayer de prendre la fuite. Il était là. Mon désir était devenue réalité et j'étais là, plantée devant lui déguisée en abeille, dans une robe ultra courte, sur des talons de dix centimètres qui me faisait passer d'un mètre quatre vingt à un mètre quatre vingt dix, maquillée, coiffée. Au revoir l'image bon enfant qu'il avait de moi. Ah ouais et dernier détail, j'avais un verre de vodka dans ma main valide alors que je n'avais pas vingt et un ans. Oups.

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Putain de journée, pensa Christopher en rentrant enfin à son appartement. Il déposa son manteau dans l'entrée, les clés de sa voiture sur la tablette qui trainait là et alla directement à la cuisine pour pouvoir prendre un doliprane ; il avait un mal de tête persistant et s'il ne voulait pas s'endormir sur le champ, il avait intérêt à se motiver un peu. De part les bruits qu'il entendait provenant de la salle de bain, Heaven était certainement entrain donner son bain à Lily. Chris ferma les yeux un moment, alors qu'il avalait le cachet. Lily. Instinctivement, il repensa à Lilas, à tout ce qu'elle lui avait plus ou moins révélé et il soupira bruyamment. Cette fois-ci, il était sûr d'une chose : elle l'avait rendu complètement dingue. Il ne savait pas quoi penser de l'entretien qu'il avait fini par obtenir et plus il y pensait, plus les questions qu'il se posait n'avaient aucun sens. Insupportable. Finalement, il se dirigea vers la salle de bain et afficha un léger sourire, content de ne pas être seul ce soir.

Comme d'habitude, après avoir couché Lily, Chris et Heaven mangèrent ensemble, parlant un peu de la journée qu'ils avaient passé. Chris passa sous silence la bizarrerie de son rendez-vous, évidement. Sa soeur appela deux fois, enfin, trois mais le jeune homme l'envoya directement sur messagerie, il allait falloir qu'elle arrête de le harceler parce que là, il allait perdre patience. Depuis que leur frère était parti en Inde, elle l'appelait deux fois plus souvent - et c'était pesant, parfois. Finalement, alors qu'Heaven était allée se coucher et qu'il allait se plonger dans une émission complètement nulle, Tommy, l'un de ses amis, lui téléphona. A tous les coups, c'était pour sortir - mais il n'en avait pas la moindre envie. Oh aller, viens ! On passe te prendre ! C'est une soirée déguisée ! Fou-toi un costard, plaque tes cheveux en arrière et t'es James Bond. Christopher se mit à rire ; il avait toujours réponse à tout. Non, franchement c'est-- C'est au Bronze, on va pas à l'autre bout du monde. Le cerveau de Christopher fonctionna à toute allure si bien qu'il accepta, incapable d'empêcher les mots de sortir de sa bouche. Ok, j'passe dans 15 minutes.

Durant quelques secondes, Christopher resta comme un con sur le divan, se demandant clairement ce qui l'avait poussé à accepter comme ça. Et puis, il se rappela que c'était l'endroit où serait Lilas ce soir. Il pria pour ne pas la croiser - mais juste histoire de se donner bonne conscience parce qu'il savait que s'il se rendait là-bas, c'était uniquement pour la voir elle. Débile, souffla-t-il alors qu'il se dirigeait vers sa chambre, complètement débile. L'heure suivante, il se retrouvait au bar du Bronze, essayant clairement de semer une fille que son "pote" avait décidé de lui présenter. Il avait cherché la jolie rousse du regard pendant presque une demi heure et puis il s'était résigné. En fait, peut-être qu'elle était restée chez elle. Et si elle était vraiment là, elle avait peut-être un déguisement qui la rendait méconnaissable. Qu'est-ce tu fous ? Ptin, l'autre là, elle te cherche partout ! Christopher leva les yeux au ciel en riant. Va te faire, Tommy. Je t'ai dis d'arrêter de vouloir me présenter des filles. Où sont les autres ? Tommy haussa les épaules, ils étaient venus à cinq et finalement... ils n'avaient fait que se croiser depuis le début de la soirée. J'sais pas, quelque part près du bar. J'reviens. A l'instant même où Tommy s'éloignait vers les toilettes, une jeune fille déguisée en abeille lui tomba quasiment sur les pieds, trop surpris par la chute, il n'eut pas le temps de la rattraper et fut ravie de constater que quelqu'un avait eu plus de réflexe que lui. Ça va ? s'inquiéta-t-il avant de croiser son regard. Christopher ouvrit légèrement la bouche, surpris par la rencontre. Lilas se tenait là, juste devant lui. Il fut incapable de ne pas la détailler - et même s'il ne le formulerait jamais à voix haute, il la trouvait affreusement sexy. Il fit tout pour se ressaisir au plus vite et il remarqua qu'elle avait un verre d'alcool à la main. Il esquissa un sourire avant de secouer doucement la tête. Les jeunes n'avaient pas changé - et il aurait été déplacé qu'il lui fasse une quelconque réflexion, sachant qu'il avait pris sa première cuite à 14 ans. Décidément, c'est notre journée, lâcha-t-il finalement avec un léger sourire.

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Oh le bruit, la boite de nuit, ma robe ultra courte, je me sentais presque mal à l'aise d'être là, devant mon professeur avec un verre d'alcool dans la main. Mais tant pis. Sans lui demander si la chaise d'à côté de lui était prise, je m'assis tranquillement et posai mon verre sur le comptoir. Mon dieu, le costume de James Bond lui allait comme un gant, une seconde peau et quand il posa son regard bleu électrique sur moi, je faillis lui sauter dessus, le violant presque sur place. Hmm. Mes hormones, mes putains d'hormones. Déjà dans le bureau ce matin, j'avais eu tout un tas de scénarios pas très chastes qui s'étaient insinués dans mon esprit et j'avais eu vite fait de prendre la tangente. Et d'ailleurs, c'est que j'allais faire parce que déjà là, j'en avais un ou deux pas mal non plus. Quand il commença à me parler, je lui souris comme une cruche. Tu parles Charles, tu savais que je venais ici ce soir, t'aurais pas pu trouver un autre bar où picoler tranquille ? Merde, je ne voulais pas repartir seule mais je ne voulais pas non plus repartir avec lui et finir sous lui. Même si une part de moi-même ne dirait pas non à ce que ses mains parcourent mon corps. Cesses de regarder ses mains, relèves la tête. Non pas ses yeux. Oh putain. « Il semblerait en effet, murmurai-je en rougissant, je vais commencer par croire que vous me suivez. » Et je n'étais absolument pas contre, oh non, pas du tout. Je pris mon verre avant de le finir cul sec et de sentir l'alcool me brûler la gorge. Je commençai à être nerveuse et j'allais avoir besoin d'une sacré dose pour me détendre. Même s'il y avait un hic. Il y avait de fortes chances pour que complètement bourrée, je l'entraine hors de la boite de la nuit et que je le plaque contre un mur pour l'agresser bucalement. Putain. J'allais recommander un verre quand une fille se dirigea vers nous. Pourquoi est-ce qu'elle venait vers nous ? « Hey, j'te cherchai. » Elle s'accrocha au cou de Christopher comme s'il lui appartenait. Forcément, quelle cruche, il devait avoir une copine. Alors pourquoi est-ce que je mourrais d'envie de me jeter sur cette blondasse et de lui arracher la tête ? Je laissais échapper un grognement. « Tu la connais, Chris, minauda-t-elle. » Beurk! Elle me donnait envie de vomir. Je claquai des doigts pour appeler mon ami le barman qui arriva avec un nouveau verre. « Donne la même chose que James Bond a pris, murmurai-je, et mets le sur ma note. Je viendrai te régler à la fin de la soirée. » Je fis un petit clin d'œil coquin avant de me lever et de surplomber la pétasse d'une tête. Puis, dans un sourire, je partis m'enfonçant dans les ténèbres de la boite de nuit, laissant à contrecœur Christopher avec cette biatch.

Cela devait faire quinze minutes que j'étais à table avec mes amies quand un gars vint m'aborder. Je le jugeai de haut en bas avant de l'inviter à s'assoir avec nous. Il était pas mal. Bon cela ne suffisait pas à me sortir Christopher de la tête mais flirter avec un inconnu était toujours revalorisant pour l'égo. Alors pendant qu'il prit place, m'offrit un verre et je fis attention à ce que le serveur me l'apporte en main propre et mis son bras derrière ma tête, je commençai à faire semblant de lui porter un quelconque intérêt à son dernier match de foot. « Hmm, puis-je t'inviter à danser ? » Et pourquoi pas ? Un sourire carnassier aux lèvres, je le suivis sur la piste de danse avant de voir qu'il mettait sa main sur ma taille, la baissant légèrement et j'eus toutes les difficultés du monde à enserrer mes mains autour de sa nuque puisque j'avais un plâtre. Il commençait à me gonfler, en plus il puait le whisky et je détestai cette odeur. Je soupirai presque de lassitude et quand la chanson se finit, je fus heureuse qu'il n'en demande pas une autre. « Tu veux aller dehors ? Avec moi... » Son ton laissait fortement sous-entendre, viens et allons nous peloter dehors. Je fis une mine dégoutée et dénigrai l'offre pour retourner à l'autre bout du bar non sans jeter un regard à mon bel anglais et commander un autre verre. « Il ne te plaisait pas ? » Je sifflai de mépris et le barman surpris mon regard allant jusqu'à Chris. « Ah, ouais, pas le même style. » Tu m'étonnes. « Encore. » Je devais en être à six ou sept verres quand je commençai à flirter un peu à droite et à gauche. L'alcool faisait enfin effet et je me sentais beaucoup mieux. Vraiment beaucoup mieux. Un gars du nom de Tommy vint me coller aux basques m'offrant plusieurs verres et on était en plein débat sur le réchauffement climatique quand quelqu'un nous interrompit.

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Je vais commencer par croire que vous me suivez. Ahah, oui, en effet, c'est ce qu'on pourrait croire. Et c'était peut-être un peu le cas, en fait, mais si Tommy ne l'avait pas appeler, il ne serait pas venu tout seul - et ce n'était même pas lui qui avait proposer l'endroit ; il y avait une petite marge, tout de même. Évidement, à l'instant où il allait prendre la parole, l'autre blondasse qui l'avait suivi un peu partout dans la soirée entra à nouveau dans son champs de vision. Il soupira, non sans cacher son agacement alors qu'elle se collait à lui. Tu la connais, Chris, demanda-t-elle avec sa voix haut perchée. Oui, je la connais, répondit-il en se dégageant doucement de son emprise. Mais Lilas était déjà partie - après lui avoir payé un verre. Écoute, je sais pas ce que Tommy t'as dis mais... je suis pas intéressé. Christopher n'aimait pas être cassant mais même en l'ayant fuit toute la soirée, elle avait visiblement fais semblant de ne pas comprendre les signaux alors sa franchise avait prit le dessus. Même comme ça, elle ne bougea pas d'un pouce durant quelques secondes mais après un long silence, elle se décida enfin à décamper. Super, souffla Christopher en attrapant le verre que venait de lui servir le barman.

Il chercha Lilas des yeux ; le point positif, c'est que maintenant qu'il savait comment elle était déguisée, il n'aurait aucun mal à la repérer parmi la masse de gens qui se trouvait ici, enfin, c'est ce qu'il croyait. Il bu son verre d'une traite et la repéra enfin, une quinzaine de minute plus tard, sur la piste de danse. Bizarrement, lorsqu'il constata qu'elle n'était pas seule, Chris sentit son estomac se contracter et mis un certain temps à comprendre que non, ce n'était pas l'alcool qu'il n'avait plus l'habitude d'ingurgité de cette manière, c'était la jalousie qui venait de l'envahir. De la jalousie, hein ? C'était complètement insensée. Lilas était son élève, rien de plus. Mais plus il se le répétait, plus il se disait que ça n'avait aucune importance, que l'année était belle et bien terminée - comme elle le lui avait fait remarqué dans la matinée - et surtout, plus il avait envie d'aller coller son poing dans la figure du mec qui avait certainement envie de beaucoup plus qu'une danse sur la piste. Christopher, le mec le plus patient et le plus calme du monde, avait envie d'assommer un mec qu'il ne connaissait pas, uniquement parce qu'il tournait un peu trop autour de l'une de ses élèves qu'il affectionnait un peu trop. Il avait l'impression de se retrouver quinze ans en arrière, à Londres. C'était certainement l'alcool qui faisait ça, il ne voyait pas d'autres explications.

Finalement, il préféra détourner son regard et se retourna vers le bar auquel il était adossé. Et bordel, où était passé Tommy ? Il était tombé dans les chiottes ou quoi ? Christopher appela l'un des barman qui s'agitait derrière le comptoirs et commanda un autre verre. Il était certain qu'à cet instant précis, si on lui avait tendu une cigarette, il ne l'aurait pas refusé. Un peu malgré lui, il scruta les alentours et repéra rapidement Tommy. Et Lilas. Ensemble. Le beau brun attrapa son verre et longea le bar dans le but de les rejoindre. Tommy était vraiment un super pote et Chris l'adorait mais... c'était le roi des connards avec les filles. Donc non, il ne repartirait pas avec Lilas ce soir. Excuse minable, évidement, il se voilait la face mais il préférait ça plutôt que d'admettre qu'il refusait que Lilas quitte les lieux avec un mec - ou plutôt, un autre que lui. Arrivé à leur niveau, il allait prendre la parole mais Tommy le devança. Je sais, tu vas me dire que je suis tombée dans les chiottes mais non, j'ai croisé ta blonde là, elle m'a fait la misère parce que tu l'as rembarré. Chris passa une main dans ses cheveux, après avoir levé les yeux au ciel. Elle va se trouver quelqu'un d'autre. Euh ouais... sans doute. Tu connais mon amie... euh... Silence. Une amie, hein ? Tommy se tourna vers la belle rousse, incapable de se souvenir de son prénom. Classique. Lilas. Oui, je la connais. Tommy lâcha un rire nerveux, avant de se lever. Le message était passé. J'vais voir si je trouve Antony, il était déjà bien attaqué tout à l'heure.

Kiss me, k-k-kiss me
infect me with your love, and fill me with your poison

Il m'obsédait. C'était un fait et je ne savais pas comment me le sortir de la peau. Il était beau, il était intelligent, courtois. En quelque sorte l'homme parfait mais je ne devais pas m'accrocher à lui. Déjà parce que 1/ il avait trente ans (piraté un dossier scolaire est si simple de nos jours.); 2/ c'était mon professeur (bien qu'il ne soit qu'assistant) et enfin 3/ je ne l'intéressais absolument pas. Merde. Et en plus l'autre là, ici présent qui me racontait sa vie. Je le me tournai vers lui quand il vint s'accouder au bar comme un espèce de pseudo tombeur qui était en réalité un looser et commença à me faire la conversation après m'avoir offert un verre. « Salut, je m'appelle Tommy. » Quelle information très intéressante. En gros j'en avais rien à faire mais je me contentai de hocher de la tête comme une crétine. « Enchantée. Lilas. » Il éclata de rires en entendant mon prénom et je mis la paille dans ma bouche pour relever les yeux et voir Christopher au loin qui semblait perdu dans ses pensées. Ce regard, ses manières, je n'arrivai pas à me le sortir de la tête. Il jeta un coup d'œil vers nous et je baissais aussitôt la tête faisant comme ci je ne l'avais pas vu. « C'est un prénom bien particulier... » Il commençait à m'agacer ce Tommy, je soupirai et bus une nouvelle gorgée. Puis, j'entendis quelqu'un venir vers nous et le mec se sentir mal à l'aise. « Je sais, tu vas me dire que je suis tombée dans les chiottes mais non, j'ai croisé ta blonde là, elle m'a fait la misère parce que tu l'as rembarré »Gné ? Mais a qui parle-t-il ? Je tourne la tête vers le nouvel arrivant pour croiser les yeux bleus électrique et mon emprise se resserre autour de mon verre. « Elle va se trouver quelqu'un d'autre ? » Cette voix raque, caverneuse qui me donne des frissons avec son petit accent là. Je ferme un instant les yeux et un sourire naquit doucement sur mes lèvres tandis que Tommy essayait vaguement de me présenter à mon beau professeur. Je passe une main dans mes cheveux et m'appuie sur mon coude avant de me tourner vers Christopher, ne le quittant pas des yeux, instaurant une sorte de contacts entre nous. Une connexion. Impossible de détourner le regard. Son ami visiblement, se sentit mal à l'aise et s'éclipsa donnant un prétexte des plus bidons et je pris sa place sur le tabouret me rapprochant de Christopher. Je fis signe au barman de me resservir et je devais sans doute arrêter parce que je finirai bientôt complètement saoule. « Toujours prêt de moi, on dirait. » Je tournai la tête et je voulais presque mettre les choses au clair. L'alcool me rendait plutôt franche et j'essayai de réfléchir à quoi dire. « Est-ce que... Enfin... J'ai comme l'impression que la situation est tendue entre nous... Enfin... Je ne voudrais pas être trop franche mais j'ai bien failli louper mon année parce que ma prof de biochimie à un assistant super sexy qui me pourchasse et... que... que... merde! » Je me tus un instant, baissant la tête et entendis une chanson plus douce passer, plus nonchalante, sexy, dépravée et j'avalai mon verre cul sec. « Venez, on va danser. » Sans trop lui donner le choix, je descendis du tabouret et l'attrapai par le bras pour l'emmener sur la piste. Une fois au milieu de tous ces gens, je pris ses deux mains et les positionnai sur ma taille et enserrai les miennes autour de son cou pour me coller à lui. Ce contact si étrange soit il. Si excitant me fit du bien et je penchai légèrement à son oreille en sachant très bien que c'était l'alcool qui parlait mais tant pis. « J'ai obtenu mon année, l'année est finie. Vous n'êtes désormais plus mon professeur... Mais si votre entretien vous tient tellement à cœur, on peut toujours le faire... En privé...Chez moi. » Putain, je devrais vraiment apprendre à fermer ma gueule. Je venais clairement de faire des avances à mon professeur et ma main valide caressait doucement sa nuque. Allant et venant doucement, ondulant au rythme de la musique, très proche de son corps et je sentais toute la chaleur qui émanait du sien. La testostérone. Cette odeur musquée, virile qui arrivait à mes narines, me faisant presque perdre la tête. Si je ne détachai pas vite mes yeux des siens, j'allais sombrer. Voire même lui voler un baiser. Ce qui était totalement, mais totalement interdit.

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Si on lui avait dit ce matin, après que Lilas ait quitté son bureau, qu'ils se seraient retrouver au Bronze et qu'elle ne l'aurait pas fuit en courant, il n'y aurait pas cru. Après tout, elle lui avait bien fait comprendre que c'était la dernière fois qu'ils se voyaient puisqu'elle n'avait plus l'intension de revenir, l'année étant terminée. Peut-être que l'année scolaire était terminée, en effet, mais il n'était pas sûr que cela était suffisant pour refuser son aide. Il savait qu'elle en avait besoin, il l'avait lu dans ses yeux - et d'ailleurs, elle s'était tellement livrée ce matin que Chris avait regretté de ne pas avoir été la chercher plus souvent.

Alors que Tommy s'éloignait parmi la foule de gens présent ce soir, Christopher était persuadé qu'il entendrait son ami lui reparler de la façon dont il l'avait éconduit pendant des années ; Tommy n'aimait pas vraiment passé pour un con, surtout pas devant une fille mais tant pis, il n'avait même pas été fichu de retenir son prénom et ça en disait déjà long sur les intension qui l'avait poussé à aborder la jeune femme. Toujours prêt de moi, on dirait. Le beau brun plongea son regard dans celui de Lilas avec un léger sourire. Toujours, oui. Il avait voulu ajouté que c'était uniquement parce qu'il connaissait Tommy et qu'il savait que ce n'était pas quelqu'un qu'une fille devait laisser approcher mais il n'en fit rien. A quoi bon se justifier ? Maintenant qu'il se trouvait là, devant elle, qu'il était venu jusqu'ici, uniquement pour elle - et oui, soyons honnête - il savait que c'était plus qu'une histoire de prof inquiet et elle l'avait certainement ressentie. Il se mit à rire lorsqu'elle se lança dans un petit monologue assez maladroit mais tellement adorable. Son accent, la façon qu'elle avait de s'exprimer à la fois en français et à la fois en anglais... tout ça la rendait encore plus irrésistible. Oui, c'était le mot. Le jeune professeur avait vraiment du mal à se l'avouer mais il était complètement sous le charme de la belle rousse.

Venez, on va danser. Wait, what ? Certes, il trouvait que le français était une belle langue et qu'il avait un côté romantique - quoi qu'un peu cliché - mais ça restait assez confus et mystérieux pour lui, et il avait parfois l'impression que Lilas l'oubliait. Il se laissa malgré tout entrainer sur la piste et compris ce qu'elle avait voulu lui dire alors qu'elle plaçait ses mains autour de sa nuque. Si au début il avait trouvé la situation vraiment étrange, il oublia rapidement que ce qu'ils étaient entrain de faire allait à l'encontre des valeurs qu'on leur avait inculquer. Il y avait des choses qu'on ne contrôlait pas, il fallait s'y faire. J'ai obtenu mon année, l'année est finie. Vous n'êtes désormais plus mon professeur... Instinctivement, Christopher resserra son étreinte, attirant un peu plus Lilas à lui. Comme si ses mains posées au creux de ses reins ne suffisaient plus. Mais si votre entretien vous tient tellement à cœur, on peut toujours le faire... En privé...Chez moi. Incapable de quitter des yeux le doux visage de Lilas, il s'approcha dangereusement de la jeune fille, histoire de lui chuchoter quelque chose à l'oreille. Ce serait avec plaisir, mais j'ai peur que tu ne sois pas vraiment consciente de ce que tu me propose, répondit-il, faisant référence au fait qu'elle avait pas mal bu. Bien sûr, il aurait pu en profiter, surtout maintenant qu'il savait que l'attirance était réciproque, mais il ne voudrait pas qu'elle regrette quoi que ce soit le lendemain. Il avait trop de respect pour les femmes pour se jeter sur elles dès qu'il en avait l'occasion.

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Je n'aimais pas les boites de nuit. Je n'avais jamais aimé ça. Mais pour une fois, j'avais bien fait de venir puisque cela m'avait conduite jusqu'à Christopher. J'étais là, en train de danser avec lui, sur la piste de danse – normal, on allait pas le faire en pleine rue non plus – les yeux dans les yeux, affrontant son regard bleu électrique, incapable de lui résister, me laissant presque couler sous les torrents de passion qui naissaient en moi, un peu plus chaque minute. J'aurai pu prendre ses lèvres à cet instant, je savais qu'il n'aurait pas été contre et quand il raffermit sa prise sur mes hanches, collant nos corps l'un contre l'autre, je sentis son souffle dans mes cheveux. Tant de tension. Je restai droite comme un -i cependant, me demandant quoi faire, que dire. Je l'avais invitée à venir chez moi et je bénissais le ciel que mon frère soit en voyage mais dans quoi est-ce que je m'engageai. Il avait raison. Et si tout ça n'était qu'une bêtise, et si nous allions au-delà des convenances, ne le regretterait-il pas demain ? Levant les yeux vers lui, je me sentais comme toutes ces cruches dans les films qui fondaient littéralement au contact d'un inconnu dans un discothèque. Sauf que Christopher n'était pas un inconnu. Certes, je ne le connaissais pas très bien non plus mais j'étais certaine d'une chose, notre relation n'était pas banale. Elle avait sans doute évolué. Par sa faute. Puisque c'est lui qui m'avait poursuivie tout au long de l'année. Je souris à sa remarque, doucement. Il n'avait pas tord. J'avais bu. Avant l'enlèvement, j'avais fait pas mal de conneries sous l'emprise de l'alcool mais plus maintenant. Sans le quitter du regard, un petit sourire timide nâquit sur mes lèvres. « Bon certes, vous n'êtes pas aussi beau que Tommy mais je pense que vous ferez l'affaire. » Étais-je réellement en train de taquiner mon professeur ou bien l'alcool me jouait des tours. Lentement, je levai la main pour caresser son visage. Une petite voix dans ma tête me disait de l'embrasser à cet instant précis mais j'étais encore suffisamment maitresse de moi-même pour savoir ce que 'faire durer les choses voulaient dire'.

La musique se finit, changea, même le rythme mais on resta tous les deux là, au milieu des gens qui se déchainait comme dans les films où les adolescents sont coupés du monde. Nous étions un parfait cliché et mon attitude rationnelle détestait ça. Quand je me fis bousculer une énième fois, je me retins de me jeter sur la personne qui avait failli me faire tomber pour me retourner, toujours collée à Christopher et vit Ju', mon amie essayer de me dire quelque chose. Je me rapprochai un peu d'elle. « On va y aller. Cass' est complètement faite. Tu rentres comment ? » Je haussai doucement les épaules et c'est là qu'elle vit Christopher. « Oh je vois. Amuses toi. » Tu parles Charles. Je laisse échapper un petit rire et elle me colle un baiser sur la joue avant de se barrer dans la foule. « Et tu me devras un compte rendu demain Ariel. » Je fais une grimace parce que je détestai ce surnom. Ariel. A croire que je suis une sirène. Merci mais j'ai vu Pirates des Caraïbes. Les vampires des mers. Je lève les yeux au ciel avant de me tourner à nouveau vers Christopher. « Je déteste ce surnom. Venez, on va prendre l'air. » Je chope sa main pour essayer de me frayer un chemin dans cette masse de gens puant l'alcool, la sueur et limite en train de faire une orgie pour sortir enfin dehors et manquer de trébucher à cause de mes talons hauts. Le videur nous regarde d'un air entendu et me fait signe parce que bon, nous nous connaissions pas. Puis, j'entraine Christopher dans un coin reculé, pour m'adosser contre le mur et l'attirer contre moi. Hmm, en effet, j'avais un peu bu. Je passe une main dans ses cheveux, doucement, ils étaient plein de gel, tout collés mais je m'en fichai. « Certes, vous avez raison. J'ai un peu bu... Mais la vérité est... que j'en ai marre que vous soyez dans ma tête. Je sais que cela ne sera pas probablement le cas pour vous et que je serai sans doute qu'une élève parmi tant d'autres. Mais je vous promets. J'ai essayé de lutter. Seulement, il y a quelque chose... » Je l 'attirai encore plus contre moi, collant nos corps l'un contre l'autre, à l'abri des regards, isolés du monde. J'attendais qu'il dise quelque chose, fasse un truc. Même si mes yeux ne disaient qu'un seul truc: embrasse moi, idiot!

Bon c'est nul .______. mais faut qu'il arrête de tourner autour du pot. Je commence à avoir le tournis xD

thank god the week is done i feel like a zombie gone back to life

Christopher se demandait encore comme il avait fait pour suivre Lilas sur la piste de danse sans opposer une quelconque résistance. Danser, ce n'était pas son genre, en fait, il ne savait même pas quel était son genre puis qu'il avait arrêté de sortir à tout va depuis le fameux accident et qu'il avait toujours fait en sorte d'être le moins drôle de la soirée, juste histoire qu'on ne veuille pas lui bourrer la gueule et qu'on . Bon certes, vous n'êtes pas aussi beau que Tommy mais je pense que vous ferez l'affaire. Ahah, évidement. Christopher s'était mis à rire et comme si la suite lui avait complètement échappé, comme si son esprit était tellement attiré par les lèvres de Lilas ; il avait été incapable de se concentrer sur autre chose et lorsqu'il revint à lui il était penché sur elle, dans une ruelle, à deux doigts de l'embrasser pour la première fois - et certainement pas la dernière. Ariel. Comment tu rentres. On va prendre l'air. Le videur. La ruelle. Whoa. Tout était aller trop vite et il avait eu l'impression qu'il allait perdre le fil - ou qu'il l'avait déjà perdu. Il tenta de reprendre ses esprits un instant mais abandonna rapidement ; son esprit allait lui dire d'arrêter ses conneries, de déposer un baiser sur la joue de la jeune femme et de la ramener chez elle sans espérer plus - mais ce n'était pas ce qu'il voulait vraiment. Il avait beau se dire que c'était mal, plus il observait la belle rousse, plus il se disait qu'il ne pouvait pas laisser passer sa chance. J'ai essayé de lutter. Seulement, il y a quelque chose... C'était exactement ça. Il y avait quelque chose qui l'attirait chez elle, quelque chose qui avait fait qu'il n'avait pas pu abandonner chaque fois qu'elle l'avait envoyé chier, quelque chose qui faisait qu'il se fichait de la morale et de ce que les autres pourraient en penser...

Christopher passa une main derrière la nuque de la jeune fille et alors que son autre main glissait lentement vers le creux de ses reins, il se décida enfin à l'embrasser ; au départ tendrement puis de plus en plus passionnément, comme s'il avait l'impression qu'il devait rattraper le temps perdu à s'être tourner autour toute l'année. Pour la première fois depuis des mois, son cerveau le laissa tranquille, comme s'il avait attendu ce baiser avec impatience, lui aussi. Après quelques instants, Christopher prit ses distances - sans pour autant s'éloigner trop de ses lèvres - et fouilla dans la poche arrière de son pantalon pour en sortir des clés de voitures. Pas la sienne, évidement, mais celle de Tommy. C'était lui qui avait été désigné pour être le chauffeur sur le retour, c'était donc lui qui avait les clés. Certes, c'était un abandon délibéré mais son ami lui avait fait le coup tellement de fois qu'il n'éprouva pas vraiment de remord à agiter les clés devant les yeux de la jeune fille. Où va-t-on, mademoiselle ? demanda-t-il avec un léger sourire alors qu'il pressait à nouveau ses lèvres contre celle de Lilas. Maintenant, quoi qu'il décide, il était trop tard pour reculer. Jamais Christopher n'aurait pu s'imaginer qu'un jour, il serait complètement dingue de l'une de ses élèves. C'était le genre de situation qu'on ne voyait que dans les films, c'était trop cliché même et pourtant... ça venait de lui tomber sur le coin de la gueule et il n'avait rien pu faire pour éviter le massacre ; il avait juste subi et il devait reconnaitre que ça ne l'avait pas déplu, bien au contraire. Au moins, il était sûr d'une chose : il ne regrettait absolument pas ce qui venait de se passer - et c'était certainement le plus important.

Désolée c'est court mais je voulais quand même répondre vu que je sais pas si je vais pouvoir me connecter avant samedi u_u <3

Kiss me, k-k-kiss me
infect me with your love, and fill me with your poison

J'avais tiré Christopher à droit et à gauche mais je n'aimais pas les boites de nuit parce que j'étais claustrophobe. Ce qui était normal quand on a passé trois ans dans une foutue cave. Je me colle contre le mur, l'attire contre moi, raconte des conneries presque à bout de souffle. Les vapeurs d'alcool se dissipait et je me sentais un peu mieux, un peu plus moi. Je levai donc les yeux vers lui et je sentis que le temps s'arrêtait. Comme dans mes films. Je voulais qu'il m'embrasse, je l'avais assez sous entendu comme ça toute la soirée. Je savais qu'il ne comprenait pas lui aussi mais ce n'est pas grave. Ce moment nous appartenait. Nous étions là tous les deux attirés l'un par l'autre, presque heureux que les évènements nous aient réunis ici même, au Bronze pour flirter, se montrer jaloux, éconduire nos prétendants et enfin être à l'abri du regard de tous. Cachés. Bien entendu, on serait mieux chez moi ou chez lui mais tant pis. Peut importe l'endroit, c'est le moment qui compte. Je lève les yeux vers lui, apeurée. Je ne voulais pas qu'il me repousse. Quand il lève la main pour la poser sur ma nuque, je ferme les yeux. Sentir ce contact était grisant. J'en avais tellement envie. Je m'apprêtais à dire quelque chose quand sa seconde main se posa sur ma hanche pour m'attirer tout près de lui, buste contre buste et délicatement, il posa ses lèvres aux miennes. Ça y est, on y était. Nous avions franchi la limite. Christopher Brook n'était plus mon professeur. Je ne me posai pas de questions, levant mon bras pour l'enrouler autour de son cou, rendant son baiser avec plus de passion, plus sauvage. J'entrouvris légèrement la bouche pour lui laisser l'occasion d'y glisser sa langue et je gémis légèrement quand il y mit un terme. Sans doute pour reprendre sa respiration et la mienne. Je passais une main sur mes lèvres pour déglutir péniblement, chancelante presque. Serait-ce l'alcool ou l'émotion ? Je n'en avais aucune idée. Je voulais recommencer. Je faillis laisser échapper un soupir de soulagement mais je me retins. C'est vrai que je n'avais eu que deux amants auparavant. Et un n'était pas forcément désiré.

Quand il sortit les clés de voiture, je relevai de nouveau les yeux vers lui et essayai tant bien que mal d'activer mes fonctions motrices pour essayer de lui répondre. « Chez moi. » Merde, pas de français. J'avais du mal avec l'anglais. « Chez moi, Richmond District mais... » J'allais lui demander pour ses amis quand il captura à nouveau mes lèvres. Furtivement. Holà, attention, je pourrais devenir accro. J'esquissai un petit sourire sur mes lèvres avant de me remettre contre le mur et de sentir la douleur. Enfin. C'est vrai que de rester le bras ballant pendant des heures alors qu'il est platré. Très classe. Je le regarde les yeux brillants. « Et vos amis, vous les abandonnez... Comme ça. » J'éclate de rire. « Tssk, tssk, c'est pas bien ça. » Puis, je l'attrape par le col de la chemise et l'embrasse à nouveau. « J'en ai de la chance, je repars avec James Bond ce soir. » Maya l'abeille et James Bond. Tu parles d'un couple bien assorti. J'aurai du venir en flic, je le savais. Bon, tant pis. Une prochaine fois peut être. Attendant qu'il m'indique la direction à suivre, je fouille dans mon sac et en sors mon foulard pour le mettre en bandoulière et poser ma main dessus. Moins sexy d'un coup. Bof, on s'en fout. Après tout, il avait bien vu la naissance de ma cicatrice. Mais il n'avait pas vu jusqu'où elle descendait. J'avais peur qu'il me trouve monstrueuse d'un coup. Je pourrais lui dire ce qu'il s'était passé mais je n'étais pas prête... Pas encore. Je venais juste de l'avoir après deux mois et demi à se tourner autour, je n'étais pas prête de le laisser filer. Ah ça non. Christopher Brook, tu es à moi. Point barre!

pas de soucis. Je la trouve très bien ta réponse

thank god the week is done i feel like a zombie gone back to life

Christopher remercierait certainement Tommy, plus tard, parce qu'il avait vraiment insisté pour qu'il vienne à une soirée qui ne l'avait pas intéressé plus que ça ; et voilà où il en était, maintenant. C'était aussi improbable qu'insensé mais Chris ne pouvait pas s'imaginer les choses autrement. Tout ça allait certainement être compliqué mais il était prêt à tout encaisser - parce qu'il savait que ça en valait la peine. Chez moi. Oui, mais encore ? Il esquissa un sourire alors qu'elle se corrigeait toute seule. Il se répéta plusieurs fois les mots en français pour tenter de les assimiler avant d'ajouter dans un français mal adroit : chez... toi. Ca devait être ça mais il n'y mettrait pas sa main à couper. Cette fois-ci, il avait une vraie bonne raison de se replonger dans le français et il ne laisserait pas passer l'occasion. Et vos amis, vous les abandonnez... Comme ça. Tssk, tssk, c'est pas bien ça. Le beau brun se mit à rire. Pour une fois que je leur rends la pareille, ils s'en remettront, assura-t-il, riant toujours. Un nouveau baiser. Ils allaient finir par être indesoudable, s'ils continuaient comme ça. J'en ai de la chance, je repars avec James Bond ce soir. Il lui fit un clin d’œil appuyé avant qu'elle ne sorte un foulard de son sac pour pouvoir reposer un peu son bras ; il connaissait très bien la sensation qu'elle ressentait, il avait porté un plâtre pendant presque six mois l'année de ses huit ans. Il s'était pris une gamelle à vélo... le genre qui vous traumatise à vie. Chris déposa un baiser sur son front avant de se saisir de la main valide de la jeune femme et de l'entrainer hors de la ruelle, vers la voiture.

Alors qu'ils montaient dans la voiture, Chris se demanda s'il avait prévenu Heaven qu'il était sorti. Il chercha de longues secondes avant de se rappeler qu'il lui avait laisser un mot sur le frigo, comme à leur habitude ; elle se douterait bien que s'il avait passé une bonne soirée, il ne rentrerait pas de si tôt. Mais finalement, la véritable question était... est-ce qu'elle travaillait demain ? Oui, merde. Mais dans l'après-midi, seulement. Elle pourrait emmener Lilly jusqu'au jardin d'enfant et il n'aurait plus qu'à aller la récupérer. Son amie rentrerait certainement tard, ce qui voulait dire qu'il allait certainement revoir Raiponce le soir. Il esquissa un léger sourire à cette pensée avant de reporter son attention sur Lilas. Elle était là, dans la voiture, ceinture bouclée et tellement jolie ; il en avait mal au ventre. C'était où, déjà ? Richmond District ? Oui, c'était ça. A l'instant même où il démarrait la voiture, il entendit son portable sonner dans sa poche ; un message. Une chance sur deux pour que l'option "drive carefully" de son blackberry soit en marche. Il grimaça alors qu'il entendait la voix robotisée d'une jeune femme annoncer qu'il avait un nouveau message de Tommy. Ce coup-là est validé, enfoiré. Mais j'ai donné ton numéro à la blonde. Christopher donna un léger coup dans le volant alors qu'il s'arrêtait à un feu rouge. Fait chier, soupira-t-il. Il sortit son portable pour aller couper cette foutue option mais c'était trop tard, nouveau message, même histoire. Et baise pas dans ma voiture. Gros silence. Cette fois-ci, il éteint carrément son portable. Christopher se tourna vers Lilas avec un léger sourire. Faut pas faire attention, il peut-être super con, des fois, rigola-t-il. Soudain, Christopher prit conscience de quelque chose et s'étonna un peu. Tu vis toute seule ? demanda-t-il alors. Pour quelqu'un qui semblait si fragile, c'était un peu inconscient de la part de son entourage - il n'avait pas oublié qu'elle avait tenté de se suicider, qu'importe si la pulsion était passée, elle pouvait très bien revenir. Il savait très bien qu'à partir de maintenant tout ce qui pouvait être perçu comme des qualités chez lui, allait devenir des défauts. Il allait trop s'inquiéter pour elle, il allait trop la protéger, il allait être trop jaloux... Il aurait beau faire tous les efforts du monde, il savait qu'il serait incapable de se contrôler trop longtemps. Le feu passa au vert et il redémarra en direction de Richmond District.